~XXXVIII~

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Je reste interdit pendant un instant. Puis je tombe à genoux, toujours en tenant la main de Jules, et pleure. Ma mère et Lucie accourent et le médecin s'éclipse. Les deux femmes m'aident à me relever et Lucie me serre dans ses bras. Nous sortons de la chambre pour aller dans le couloir.

« – Je vais chercher des cafés, dit ma mère prestement. »

Lucie reste à côté de moi, elle envoie quelque chose sur son portable.

« – Aaron, commence-t-elle, ça va aller.

– Qu'est-c'qui va aller ? Hein ? Il est mort putain !

– Non, il est pas encore mort, Aaron. »

Je m'adosse au mur et me laisse glisser jusqu'au sol. Je plonge ma tête dans mes mains et laisse les larmes couler.

« – Aaron, dis Lucie, lève toi.

– Pourquoi ?, rétorqué-je sèchement. »

Elle soupire. Je décide de me lever et elle me prend une nouvelle fois dans ses bras. Je la serre fort contre moi.

« – Lucie !, crie quelqu'un à l'autre bout du couloir. »

Je me sépare de la jeune femme et me retourne. Un garçon arrive et se présente :

« – Euh salut, moi c'est Kentin...

– Mon petit ami, enchaîne Lucie.

– Pourquoi tu m'as dit de venir, tu m'as inquiétée...

– C'est pas pour moi. »

Kentin me regarde et vois mes yeux rouges, mes cernes et les larmes qui dévalent mes joues.

« – Euh... Il se passe quoi ?

– Mon mec est mort, je lâche.

– Aaron !, s'exclame Lucie »

Je me tourne vers elle et hausse les épaules. Ma mère revient à ce moment-là accompagnée par la mère de Jules.

« – Bonjour, lance cette dernière, Aaron je peux te parler ? »

Je hoche la tête et nous allons un peu plus loin.

« – Je suis désolée pour la réaction de mon mari... Nous sommes à cran ces derniers temps et je crois que tu peux le comprendre... Nous... avons perdus nos deux enfants... »

J'acquiesce.

« – Mon mari ne veut plus entendre parler de Jules... Il... Il le hait... »

Elle se retient de pleurer. Je ne sais pas trop quoi faire alors je pose ma main sur son épaule en signe de réconfort.

« – Le médecin m'a expliqué quelque chose mais je ne veux pas prendre de décision sans t'en parler parce qu'après tout, c'est toi qui a passé le plus de temps avec lui ces derniers mois... »

Je hoche la tête encore une fois. Elle me demande de la suivre et nous retournons devant la chambre de Jules. Là, un médecin nous fait entrer seulement elle et moi. Jules n'a pas bougé, il est toujours allongé, il semble dormir paisiblement. Je souris faiblement.

« – Bon, annonce le docteur, Jules est en parfaite santé et n'a aucune carence. Il y a, dans notre service, un patient qui attend une greffe de cœur. S'il ne reçoit pas le cœur avant ce soir, il mourra. Jules est un donneur compatible alors j'aimerai savoir si vous nous donner l'autorisation de greffer le cœur de Jules à ce patient. »

Je me précipite vers Jules et lui prends la main.

« – Ne le touchez pas ! Je vous l'interdit ! »

L'homme soupire.

« – Je vous laisse réfléchir. »

Il se sauve rapidement par la suite.

« – Aaron, Jules pourrait sauver quelqu'un. Moi je ne m'y oppose pas sauf si tu ne veux pas mais réfléchis bien s'il-te-plais. »

Je fixe le visage de Jules. Il est beau. Je me souviens de la première fois qu'on s'est vu, des cours de soutien. Tout ce qu'on a fait ensemble même s'il s'est passé peu de temps. J'ai changé grâce à lui et il m'a fait découvrir ce que c'est d'aimer. Une larme vient s'écraser sur l'oreiller. Je souris tristement et me tourne vers la femme.

« – J'accepte. S'il peut sauver quelqu'un, j'accepte. »

SeulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant