~XII~

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Le lundi matin, alors que je descends du bus, j'aperçois Jules dans un coin. J'hésite un instant à aller le voir mais après ce qu'il s'est passé vendredi, je me dis qu'il vaut mieux le laisser tranquille. C'est vrai, quoi, il est seulement mon professeur de soutien, rien de plus. Enfin je crois. Je serre la mâchoire et enfonce mes mains dans mes poches. La sonnerie me fait sursauter. Je regarde à nouveau là où était Jules, mais il n'y est plus. Je hausse les épaules et me dirige vers ma classe.

Le cours se passe normalement, et je m'y ennuie, comme habituellement. L'instit parle de sa passionnante matière à son goût mais je rêvasse près de la fenêtre. Je vois, par la vitre, les arbres de la rue et les immeubles. Le ciel et les nuages. Mes paupières se font de plus en plus lourdes et je commence à m'endormir lorsque j'entends quelque chose tomber lourdement sur ma table. Je sursaute et ouvre subitement les yeux. La professeure me fait face, me regardant méchamment. Plusieurs élèves commencent à chuchoter ou à rire. Je plante mon regard empli de dédain dans ses yeux.

Dix minutes plus tard, j'écope de 2 heures de colle et un mot dans mon carnet. Je souffle d'exaspération et sors de la salle, le cours s'étant terminé quelques minutes plus tôt. Mon sac sur les épaules, je traverse les couloirs. Je me retrouve dans la cours et vais me planquer dans un coin de la cours, derrière le bâtiment principal, à l'abri des regards des autres élèves. Je pose mon sac au sol mais avant que j'ai le temps de faire quoi que ce soit, je me retrouve plaqué contre le mur. Je plonge mon regard dans ses yeux vert sapin et Jules pose ses lèvres sur les miennes.

Mon cerveau met quelques instants avant de réaliser ce qu'il se passe et lorsqu'il a compris, mes yeux s'ouvrent en grand, puis se referment et j'attrape la taille du garçon, l'approchant un peu plus de moi. Il est surpris mais de dit rien et le baiser continue. Il passe se mains autour de mon cou, se rapprochant toujours plus. Nous somme collés l'un à l'autre et rien ne peut nous séparer dans l'instant présent. Nos langues jouent entre elles, elle dansent, s'entremêlent, se démêlent. Mon cœur bat à mille à l'heure et j'ai l'impression que mon estomac se retourne.

Nous nous séparons, bout de souffle et nous nous regardons, en rougissant légèrement. Puis soudain, Jules reprend ses esprits et souffle :

– Merde.

Et aussi vite qu'il est arrivé, il repart me laissant seul avec mes idées embrouillées.

La journée se passe sans plus d'évènements et je rentre chez moi, avec toujours en tête ce baiser que je dirai fabuleux. Lorsque j'arrive devant ma porte, je remarque qu'elle est fermée. Je soupire et sors mes clé pour l'ouvrir. Ma mère n'est pas encore rentrée. Je retire mes chaussures et me dirige immédiatement vers ma chambre. Je pose mon sac au sol, attrape mon casque et vais m'allonger sur le lit, accompagné de mon ordinateur.

Lorsque ma musique est lancée, j'ouvre le navigateur. Mes doigts survolent le clavier.

« Comment savoir si on est gay ? »

J'efface tout, honteux de taper ça. Puis je réécris autre chose.

« Je suis un mec et un mec m'a embrassé »

Mais j'efface à nouveau. Je soupire et referme mon ordinateur. Je le pose sur la table de nuit à côté de moi e m'allonge entièrement. Mes paupières sont lourdes et je m'endors immédiatement.

SeulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant