FANFICTION - Je t'aime encore - {Fairy Tail}

- 3 - (corrigé)

 - Point de vue Lucy -

C'était l'heure la plus longue de ma vie. Concentrée sur les rotations de mon crayon sur la table, je ne voulais penser à rien d'autre. Mon cœur s'est emballé si rapidement sans même que je ne puisse avoir le temps d'assimiler la situation. Il était là, dans la même classe que moi. Seulement trois tables nous séparent, fort heureusement je suis au premier rang. Je ne m'attendais pas à ce que ma première heure dans cet établissement soit si catastrophique.

La sonnerie annonce la fin de cette torture, je me précipite, sans attendre Reby, à la sortie. Je ne veux pas croiser son regard une nouvelle fois, je ne veux pas regarder ses yeux d'un vert transperçant ni même voir une mèche de ses cheveux roses. Je ne veux pas me confronter une fois de plus à cette angoisse qui s'empare de moi en le voyant. Il ne mérite pas cette attention, il ne mérite pas que je ressente ça.

J'attends Reby dans les toilettes, le seul endroit où je ne risque pas de le trouver. Elle ne tarde pas à me rejoindre en m'harcelant d'excuses. Je comprends, par le timbre de sa voix, qu'elle s'en veut de me l'avoir caché. Elle m'explique qu'elle ne voulait pas me faire peur et qu'elle ne pensait pas qu'il viendrait en cours. Apparemment, il sèche souvent. Je n'ai pas envie d'en parler plus que ça. Je préfère mettre fin à cette conversation qui m'oppresse.

Pendant cette pause de trente minutes, nous décidons de nous installer dehors, sur un banc. On y retrouve les garçons, Grey, Luxus et Loki. Ce sont des chômeurs, leur professeur d'histoire est absent, leur laissant deux bonnes heures de liberté. Je m'assois à côté de mon cousin tandis que Reby préfère rester debout. Je ne sais pas de quoi ils parlaient, mais à mon avis, cela ne nous concerne pas. A peine nous sommes arrivées qu'ils se sont tus.

Luxus me demande comme s'est passé mon premier cours, je fais bonne figure en lui disant que c'était parfait. Après tout, c'est crédible, le français est ma matière préférée. J'aime cette langue, j'aime l'écrire et la parler. Ce sont les racines de ma mère puis j'ai une attache particulière pour la France et sa culture. Pour moi, le français est fluide, romantique, doux, majestueux. Je ne m'en lasserais jamais. La littérature française me passionne, je pourrais rester dans une pièce, enfermée pendant plusieurs jours, lisant toute sorte de roman sans me soucier du temps qui passe. Je vis pour la lecture. J'aimerais aussi écrire un livre en français, mon père trouve ça ridicule. Il pense que c'est une perte de temps puis ce n'est pas bien payé. Une fille de bonne famille ne devrait pas finir enfermée entre quatre mur, payé cinq sous, pour écrire de misérable ouvrage. Ce sont ses termes.

Je ne me soucie pas le moins du monde à ce que peut bien penser mon père, Sting m'encourage et c'est le principal. Ma vie se résume à décevoir mon père, peu importe, il ne mérite pas le peu d'amour et de respect que je lui porte. Si on peut parler de respect car j'estime que je ne lui en donne pas beaucoup, il faut être honnête.

Depuis le décès de maman, mon père est un autre homme. Je me souviens de son peu d'humanité qu'il pouvait avoir lorsque j'étais petite, son amour paternel qui s'est dissipé en vieillissant. Ces souvenirs sont si lointains et pourtant si proches. Il est devenu différent, surtout avec moi, comme si je n'étais plus sa petite fille. Son comportement odieux, rempli de méchanceté et de reproche m'a fait comprendre qu'il deviendrait mon ennemi.

- Mon étoile, ma tendre constellation, si douce et lumineuse, accepterais-tu de m'accompagner au supermarché à la fin des cours ? demande Loki, mon éternel dragueur.

- Mon cher Loki, ris-je, je crains de ne pas pouvoir t'offrir ce plaisir.

- Mon cœur saigne, répond-il d'une voix dramatique.

Quel acteur celui-là ! Je ne peux m'empêcher de rire de ses bêtises, il a toujours été comme ça. Loki drague toutes les filles qu'il peut trouver, c'est son tempérament. Il n'a jamais réussi à garder une relation sérieuse. Il faut toujours qu'il explore les terrains inconnus. Il a besoin de ça, je pense qu'il lui faudrait une relation libre, sans prise de tête, où il peut rencontrer de nouvelles fleurs.