CHAPITRE VINGT-SEPT

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  Je ne vais pas tarder à m'arracher les cheveux un par un devant ce projet en marketing. C'est un véritable calvaire de travailler sur quelque chose que l'on n'aime pas vraiment. J'essaie tant bien que mal d'agir avec sérieux mais je ne cesse de me dissiper. Les chiffres et les schémas me ressortent par les yeux. Je ne peux plus les voir ne serait-ce qu'en peinture. Malheureusement, je n'ai pas le choix. Je dois rendre ce dossier dans une semaine. Il faut que je boucle ce travail dans les prochains jours si je veux avoir le temps de me relire et de corriger les fautes et les incohérences.

Je me penche de nouveau sur mon ordinateur en analysant la partie que je viens de finir de rédiger. Le tout me paraît correct. Je remarque quelques fautes mais j'aurai tout le temps de corriger l'orthographe et la grammaire plus tard. Je me concentre d'abord sur le fond. Mon raisonnement est bon et il répond à la problématique posée par le professeur. C'est suffisant pour que je puisse m'atteler à la suite de l'exercice.

Je vais à la ligne afin de pianoter le titre de la prochaine partie de ma rédaction lorsque la porte s'ouvre. Je ne lève pas les yeux de mon écran pensant que c'est seulement Summer qui a encore oublié son porte-feuille ou son téléphone avant d'aller rejoindre je ne sais quel garçon au bar. Nous sommes jeudi. Elle a l'habitude de voir ses soupirants, ce jour-là. A croire qu'elle n'a aucun devoir à rendre, ni aucune leçon à apprendre. Son mode de vie me dépasse.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Bon sang, m'écrie-je en bondissant sur ma chaise.

Cameron.

-Tu m'as fait peur, soupire-je en posant une main sur mon cœur.

-Désolé, ricane-t-il. Ce n'était pas mon intention.

-Qu'est-ce que tu fais là, Cam ?

Il lève un sourcil et m'observe avec un air amusé.

-Cam ?

Je me mordille la lèvre en regrettant d'avoir parlé trop vite. J'étais tellement sous le choc de le voir ici, je n'étais pas prête à cette visite imprévue. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde à ce qui pourrait sortir de ma bouche. Je ne pensais pas l'appeler comme ça, un jour.

-Oui...euh...je...

-On s'appelle par nos surnoms maintenant ? rétorque-t-il en affichant toujours ce sourire taquin.

-Je...je ne sais pas. C'est sorti tout seul.

Cameron ne me quitte pas des yeux et semble savourer l'attente qu'il me fait subir. Il sait à quel point je suis gênée et pourtant il ne fait rien pour me soulager. Me voir aussi déstabilisée par sa faute lui plaît, je l'ai apprit avec le temps. Il adore me mettre mal à l'aise.

Finalement, il hausse des épaules et fait la moue.

-J'aime bien, dit-il.

-Euh...O-K.

J'étais loin d'imaginer une réponse comme celle-la. Je crois que nous venons de nous mettre d'accord pour nous appeler par nos surnoms. Ce n'est pas grand-chose mais c'est un premier pas en avant. Après ce que nous avons déjà vécu, c'est la moindre des choses. Que nous le voulions ou non, nous représentons quelque chose l'un pour l'autre même si nous ne savons pas encore quoi.

-Alors, tu vas répondre à ma question ? reprend-t-il avec nonchalance.

-Quoi ? Laquelle ?

Je suis complètement à l'ouest. Je ne sais même plus ce que je dis ou entends. C'est tellement minable.

-Qu'est-ce que tu fais ?

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant