CHAPITRE SOIXANTE-QUATRE

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 Cette semaine m'a paru si éprouvante que je n'ai qu'une hâte : retrouver la tranquillité du week-end. Heureusement, mes cours de la journée sont terminés et je n'ai plus qu'à rentrer à la résidence. Je quitte ma salle de classe avec une montagne de manuels. Les autres ne s'embêtent pas avec ça. Ils sont beaucoup plus relax que moi qui emmène toujours tout un tas de livre au cas où. J'en ai apporté tellement avec moi que tous ne rentrent pas dans mon sac. Je suis contrainte de prendre le reste entre mes mains.

La fin de journée sonne pour moi comme une délivrance. Je n'en peux plus d'être enfermée dans une classe et le silence des amphithéâtres me pousse à réfléchir en continue. Je ne fais que me remémorer les événements de ces derniers jours. Je suis fatiguée de pleurer sur mon sort. Il faut à tout prix que je m'occupe l'esprit si je ne veux pas devenir folle. Je m'en approche dangereusement pourtant. Il faut que ça cesse.

Sur le chemin de la sortie, je me fonds dans la masse en tenant fermement mes manuels contre moi. Je descends le grand escalier principal en même temps que tous mes confrères d'études. J'atteins le rez-de-chaussée et m'apprête à m'engager dans le hall quand on me bouscule subitement.

-Merde !

Au même moment, mes livres me tombent des mains.

-Oh, Em ! s'exclame Dean en me voyant. C'est toi.

Le bout-en-train de la bande m'aide à ramasser la charge qui m'a échappé dans la collision.

-Je suis désolé, je ne t'avais pas vu.

-Ce n'est pas grave, lui assure-je.

-Ça fait un bail, dit-il.

-Oui, rétorque-je en calant de nouveau les manuels contre ma poitrine. On ne t'a pas vu très souvent avec nous ces derniers temps.

-Non, c'est vrai. Je plaide coupable.

Je lui adresse un sourire auquel il répond avec un plaisir joyeux comme il sait si bien le faire. Dean est le genre de personne a illuminé le monde qui l'entoure dès lors qu'il dévoile sa dentition parfaite. C'est un vrai soleil à lui tout seul.

-Disons que j'ai été assez occupé, reprend-t-il. Tu es au courant pour Summer et moi ?

Au fond de moi, je grimace de dégoût mais je garde la face et ne montre rien de mon écœurement. Dean n'y est pour rien. C'est plutôt la blonde qu'il adule qui me dérange.

-Oui, je sais. C'est officiel ?

-Pas encore, jubile-t-il quand même. Mais je sens que c'est sur la bonne voie.

-Contente pour toi.

-Elle passe tout son temps avec moi. Je sens bien qu'elle me kiffe.

Je ne sais quoi répondre d'autre qu'un acquiescement de la tête.

-Tu viens à la fête ce soir ? me demande-t-il en passant soudainement du coq à l'âne.

-Euh...je ne savais pas qu'il y en avait une, en fait.

-Tu devrais venir. Je crois que les gars seront là, eux aussi.

Dans ma tête, tout va à cent à l'heure. Une fête ne me ferait pas de mal. Au contraire, ce serait l'occasion parfaite pour me changer les idées. J'ai affreusement besoin de m'occuper en ce moment. Quoi de mieux qu'une fête bondée de monde pour oublier ma douleur ? Je pourrais même me permettre de boire un peu tout en restant raisonnable. Il ne me faut pas beaucoup de réflexion pour me mettre d'accord avec moi-même.

-J'y serais, déclare-je. Je vais en parler avec Vi.

-Cool, me sourit le blond. On se voit là-bas, alors.

-Sans faute !

Après cette courte entre-vue, je fonce à la résidence pour prévenir ma meilleure amie. Je la trouve dans sa chambre. Quand elle me voit débarquer telle une furie, elle se stoppe dans ses mouvements et me détaille en cherchant probablement ce qui ne va pas aujourd'hui.

-On sort ce soir, beauté ! m'écrie-je, le sourire aux lèvres. 

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant