CHAPITRE QUARANTE

531 26 0
                                    

 Lorsque je sors de mon cours de mathématiques appliqués, Cam m'attend.

Adossé au mur faisant face à la grande porte de l'amphithéâtre, il pianote sur son téléphone et lève la tête dès ma sortie de la grande salle. Comme si un lien invisible nous reliait, il me harponne directement du regard malgré la foule qui se presse dans le couloir.

Avant que je ne puisse le rejoindre, il me fait un rapide signe de la tête pour m'inviter à le suivre. Je m'exécute sans un mot et le suis à travers le grand couloir principal du rez-de-chaussée. Il tourne à un carrefour et je fais de même cinq secondes plus tard. Il me tourne le dos et continue à marcher nonchalamment jusqu'à bifurquer encore une fois. Je me laisse guider et lui emboîte le pas. Lorsque je prends à droite comme il l'a fait, quelque chose me tire brusquement sur le côté.

En moins d'une seconde, je me retrouve plaquée contre un mur, Cameron m'empêchant de m'échapper de ce petit coin reculé où nous sommes à l'abri des regards. Je n'ai pas le temps de dire « ouf » qu'il plaque sa bouche contre la mienne et me donne un baiser à m'en couper le souffle. Ses mains emprisonnant mon visage, il goûte la saveur de mes lèvres. Je ne m'en plains pas. Au contraire, mes doigts trouvent rapidement le chemin de ton torse. Je m'y appuie tout en répondant à sa bouche aguicheuse.

Quand le tatoué s'écarte enfin, un soupir incontrôlé passe la barrière de mes lèvres.

-Contente de me voir ? halète-t-il tout autant que moi.

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-J'avais envie de te voir.

-Tu n'es pas censé avoir cours à l'autre bout du bâtiment ?

Deux semaines passées avant lui et je connais déjà son emploi du temps par cœur. Je le connais peut-être même plus que lui. J'ai comme un don pour retenir ces choses-là.

-Ouais, je crois bien.

-Tu vas être en retard, le sermonne-je.

Il esquisse un sourire machiavélique et me vole un autre baiser.

-Je suis tout le temps en retard, bébé. Ça ne me chargera pas de d'habitude et pour mes profs non plus.

-Et tu en es fier ?

-Non mais ça ne m'empêche pas d'avoir des bonnes notes.

-Et les profs ne disent rien ? demande-je.

-Au début, oui. Puis, ils ont fini par s'y faire et ils ont abandonné plutôt que de perdre du temps à chaque cours à m'engueuler pour mes retards.

-Tu fais vraiment ce que tu veux, hein ?

-Toujours.

Puis, il m'embrasse de nouveau en appuyant son corps contre le mien au point que j'en suis définitivement bloquée contre le mur. Je pourrais presque fusionner avec celui-ci. Nous nous cherchons à travers nos langues pendant un long et lascif moment. Personnellement, je n'ai pas cours après. Je peux me permettre cette petite interlude. Rien ne me pousse à le quitter pour le moment. Je profite donc de ses bras, de ses lèvres et de sa chaleur avant de m'être fin à notre étreinte lorsque j'arrive au bout de mon souffle.

-Tu devrais y aller, finis-je par dire entre deux respirations saccadées.

-Ouais, tu as raison.

-Bien sûr que j'ai raison, fanfaronne-je d'un air victorieux.

-Ça ne me dérange pas d'être en retard mais je déteste louper tout un cours.

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant