CHAPITRE QUARANTE-CINQ

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 -Tu ne prends pas de note ?

A côté de moi, Cam griffonne de petits dessins sur son bloc-notes en ignorant totalement l'intervenant qui est venu nous donner une conférence. Il n'a pas écrit un mot depuis que nous nous sommes installés dans un coin au dernier rang de l'amphithéâtre. Une place que je n'ai pas choisi, moi qui a plutôt l'habitude de m'asseoir devant. Pour ma part, j'ai déjà rempli trois pages recto-verso de mon cahier.

-Pas besoin, me répond-t-il sans quitter son crayon des yeux. J'ai déjà entendu cette conférence en podcast sur internet.

-Pourquoi est-ce que tu es venu alors ?

-Parce que je savais que tu allais vouloir y aller et j'avais envie d'être avec toi.

Je ne peux empêcher un sourire timide de naître sur mes lèvres. Cam n'est pas du genre à faire de grandes démonstrations d'affections ou des surprises romantiques mais ses petites attentions me font tout aussi plaisir.

-En plus, je n'avais que ça à faire alors autant t'accompagner et passer du temps avec toi, ajoute-t-il.

-Je ne savais pas que tu étais un élève aussi assidu, en tout cas. Tu écoutes des podcasts pour approfondir tes cours, tu viens aux conférences, tu aides les autres étudiants. Tu m'impressionnes.

-Je ne porte peut-être pas des vêtements de premier de la classe comme toi et je ne suis peut-être pas souvent à l'heure en cours mais il ne faut pas se fier aux apparences, Carlson, chuchote-t-il tout près de moi en m'adressant un clin d'œil malicieux. Je n'en ai pas l'air mais je prends mes études un minimum au sérieux.

-Je vois ça.

-D'ailleurs, en parlant d'apparence...

Dans un mouvement presque imperceptible, Cam pose délicatement sa main près de mon genou. Sous la table, son geste demeure à l'abri des regards mais cela ne peut empêcher les rougissements dont je suis immédiatement la victime.

-J'aime bien cette robe, glisse-t-il à mon oreille.

-M...merci, bafouille-je alors que ses doigts tracent des volutes imaginaires sur ma peau.

-Elle est peut-être un peu trop sage mais je crois que c'est ça que j'aime le plus, en fait.

J'avale difficilement ma salive en continuant de regarder la grande estrade bien que je me fiche maintenant de ce que l'intervenant peut raconter. Toute mon attention est accaparée par ce brun tatoué qui effleure ma cuisse en y laissant une nuée de frissons.

-Elle te va vraiment bien, continue-t-il. Avec ce col gentillet et ces petites fleurs bleus toutes mignonnes. Elle te donne l'air de la parfaite fille sage. Oui, elle t'en donne vraiment l'air. Pourtant, tu as beau porter cette robe adorable, ça ne t'empêche pas de laisser un garçon comme moi mettre la main en dessous alors qu'on est dans un amphi remplit d'étudiants.

Tandis qu'il murmure ces mots contre mon oreille, sa main remonte progressivement le long de ma cuisse. Le tissu rigide de la robe se retrousse en même temps que ces doigts prennent le chemin de mon entre-jambe. J'ai beau porter des collants pour me protéger du froid, je frissonne quand même sous cette caresse.

-Et ça ne te laisse pas indifférente, renchérit-il d'une voix rauque.

Je stoppe sa main sur ma cuisse avant qu'elle ne s'aventure trop loin mais ne la repousse pas non plus. Mes yeux trouvent les siens pendant que nos doigts se lient.

-On est pas seuls ici, lui rappelle-je.

-Et alors ? C'est justement ça qui est excitant, non ?

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant