CHAPITRE TRENTE-SEPT

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 Allongée dans le lit de Cam, prête pour la nuit, je verrouille l'écran de mon téléphone et pose celui-ci sur la table de chevet.

-Combien de fois a-t-elle essayé de te joindre ? me demande mon grand tatoué en retirant son t-shirt.

-Tu parles des vingt-huit messages ou des trente-trois appels ?

Tout en ricanant, Cameron se laisse tomber sur le matelas près de moi.

-Je vois, dit-il. Elle est coriace.

-C'est peu de le dire. Je devrais peut-être éteindre mon téléphone.

-Pas la peine, bébé. Ça m'étonnerait qu'elle essaye de t'appeler en pleine nuit.

-Avec elle, rien ne m'étonnerait.

Cameron passe un bras derrière sa tête et s'y appuie nonchalamment.

-Tu as réfléchi à ce que tu voulais faire ?

-Non, pas encore. J'ai été plutôt occupée aujourd'hui, au cas où tu n'aurai pas remarqué.

-C'est vrai que tu avais d'autres choses à penser comme le fait que tu as un mec super doué au lancé de ballons de peinture ou que, même avec des cheveux multicolores, il est toujours super sexy. J'avoue que c'est déjà assez distrayant comme ça.

-Tu es vraiment trop modeste, réplique-je en levant les yeux au ciel. En tout cas, cette journée m'a apprit quelque chose que j'ignorai jusqu'à présent.

-Quoi donc ?

-Que tu possèdes un sens de l'humour, déclare-je en riant de ma propre blague. Je croyais que tu étais né sans.

-Très drôle, Carlson. Je vois qu'on est d'humeur joueuse.

-Ça se pourrait bien.

-Je pensais pourtant que tu serais exténuée après la journée qu'on a eu.

-Je croyais aussi mais il faut croire que la pizza pepperoni m'a remise d'aplomb. Je pète le feu !

-Ah oui ? A ce point là ? dit-il avec un grain de malice.

Soudain, Cameron saute sur moi et entreprend de me chatouiller jusqu'à me tuer de rire.

-Non, pitié ! m'esclaffe-je en me débattant comme une bête.

-Je croyais que tu voulais jouer, Emery, rétorque-t-il en poursuivant ses attaques.

Je me tortille comme un poisson hors de l'eau en tentant d'échapper à ses chatouilles. Cameron ne faiblit pas. Il s'en prend à mes côtes, mon cou, mes cuisses. A chaque partie sensible de mon corps. Je crie en essayant de me soustraire à sa poigne mais Cam est bien plus fort que moi. Mes tortillements frénétiques le font mourir de rire. Il est si fier de lui qu'il ne cesse pas sa bataille tout de suite malgré mes supplications.

Quand il s'arrête enfin, je suis à bout de souffle.

-Je te déteste, halète-je.

-Espèce de petite menteuse. Tu m'adores.

-Ça dépend des jours.

-Ça, je veux bien le croire.

Notre petit combat terminé, nous nous allongeons confortablement de profil afin d'être face à face. Nous nous regardons durant un long moment sans rien dire. Je détaille son visage tout en réalisant que ce garçon est pour moi tout comme je suis pour lui. Je n'ai pas encore acquis le fait que nous formons un tout. Je pense qu'il me faudra encore quelques jours – si ce n'est pas des semaines – pour imprimer ça dans ma tête.

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant