CHAPITRE QUATRE-VINGT

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 Je déteste me réveiller avec la gueule de bois. A chaque fois, je regrette amèrement mes excès de la veille. Et le pire dans tout ça c'est que Cameron ne semble pas partager mon avis. Lui est frais comme la rosée du matin. Il s'éveille le sourire aux lèvres et l'humeur au beau fixe. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi motivé après avoir fait autant de folies la veille. Pour ma part, j'ai toujours ce mal de tête et ce ventre qui gronde.

Pendant ce temps-là, ma conscience me dit : « Je te l'avais bien dit ! ».

-Tu es toujours aussi grognon quand tu as faim, glousse Cameron en quittant déjà le lit.

-Je n'ai pas seulement faim. J'ai la gueule de bois du siècle.

-On peut arranger ça avec des pancakes et deux tartines grillées.

A l'entendre, c'est comme une évidence. Son air enjoué me donne envie de l'assommer avec mon oreiller. L'idée est vraiment très tentante mais je préfère ne pas épuiser le peu de force qu'il me reste.

Face à mes grognements, le sourire de Cameron s'agrandit. Cet idiot s'amuse drôlement de la situation.

-Bon, disons quatre tartines, alors.

-Tais-toi, bougonne-je en me décidant à sortir de sous les draps.

-Allez, viens. Je te promets que ça ira mieux quand tu auras mangé quelque chose.

-Tu as décidé de jouer les grands frères avec moi ? ricane-je d'un ton presque dédaigneux.

Je ne suis décidément pas dans mon assiette ce matin. Je préférais rester au lit mais je sais qu'il ne vaut mieux pas. Je dois m'activer si je veux espérer améliorer mon sort. Glander toute la journée n'arrangera certainement pas mon cas.

Je m'apprête à me lever quand Cameron se penche vers moi avec son éternel sourire sournois.

-Non, je ne jouerais pas à ça avec toi sinon ça voudrait dire que je ne pourrais plus te faire tous les trucs cochons que j'ai en tête.

-Espèce d'obsédé, marmonne-je en le repoussant d'une tape sur l'épaule.

Mon mauvais caractère ne lui fait ni chaud ni froid. Au contraire, il en rit sans aucune honte. Mon état ne l'inquiète pas plus que ça. Ce n'est pas la première fois qu'il me voit ainsi. Il doit savoir que me prendre avec des pincettes n'est pas la meilleure solution. Me bousculer est peut-être une technique plus adéquate. Je finirais bien par réagir au bout d'un moment. Voyons ce que ça donne une fois que j'aurais le ventre plein.

-Allez, bouge-toi, me lance-t-il en partant.

Je râle dans mon coin en le suivant. Je ne suis vraiment pas d'humeur. L'alcool ne me réussit décidément pas. Je devrais y réfléchir à deux fois la prochaine fois où je voudrais boire comme une pochtronne.

Lorsque nous arrivons dans le salon, les garçons sont déjà levés. Ils déjeunent sur le comptoir reliant la cuisine et le salon. Sam semble de bonne humeur comme Cameron tandis que la tête de Tim ressemble plutôt à la mienne en ce moment-même. Lui non plus n'a pas l'air d'apprécier le lendemain de cuite.

Quand je prend place autour de l'îlot, il lève à peine les yeux de son bol de céréales. Tout comme moi, il doit avoir l'impression d'être passé sous un camion pendant la nuit. Contrairement à lui, Sam affiche un sourire drôlement bizarre. Il ne me quitte pas des yeux et lance quelques regards furtif à Cam qui s'affaire pour nous préparer le petit-déjeuner.

Le colocataire dont c'est l'anniversaire aujourd'hui n'ouvre la bouche que lorsque Cameron me sert une assiette bien garnie. D'habitude, je me serais proposée pour préparer à manger mais ce matin, je n'en ai pas le courage. Je l'avoue, je préfère être servie.

THE WAY - LA RENCONTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant