XII

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Luna était allongée sur son lit. Elle ne pouvait se lever. Son ventre la faisait énormément souffrir. La raison de ce mal de ventre lui était connue. La jeune brésilienne entendit soudainement l'appel de son père et alla lentement le trouver.

« Bien, je te laisse sous la tutelle d'Arthur, le juge me convoque pour une entrevue avec mon avocat. Tache de te tenir tranquille. » , déclare Henri.

Il ne prend le temps de lui adresser un regard. Il disparaît de la pièce et laisse sa place à Arthur. L'homme observe Luna de la tête aux pieds. Il s'attarde pendant de nombreuses secondes sur le regard de la brésilienne. Arthur s'approche. Il l'observe attentivement. D'un mouvement assez lent, il saisit une mèche de cheveux de notre jeune fille. Ses yeux observent la couleur de la mèche. Son odorat s'active pour humer l'odeur de ses cheveux. Puis, il se recule et l'observe. Son regard se pose sur le collier qu'elle porte. Il s'en approcha mais Luna recule. Lui lance un regard assez sombre et remonte à sa chambre. Des devoirs. Des contrôles. Des leçons. Des livres à lire. Luna n'avait pas de temps à perdre.

Au tribunal, Henri essayait de contenir sa colère. Le juge venait d'annoncer que l'assistante sociale prenait ses fonctions dès aujourd'hui. Son nom : Alice Santos. Le juge avait jugé préférable d'assigner une femme à la résidence d'Henri Verriers pour permettre à Luna d'être en confiance. La concernée entra dans la pièce et se présenta au juge. Henri la dévisageait méchament, elle était un danger pour son plan.

« Bien, Madame Santos. Si vous êtes ici, c'est pour juger la façon dont la jeune Luna est traitée. La décision sera prise quand vous estimerez avoir assez d'informations pour émettre votre jugement et me convaincre. , l'informa le juge.
- Bien, Monsieur le juge. , répondit l'assistante sociale.
- Est ce vraiment nécessaire ? , demanda l'avocat d'Henri.
- Comment émettre un jugement s'il n'est pas complet ? , déclara le juge. Une dernière chose Madame Santos, vous vous devez de savoir que la jeune Luna est en incapacité de parler. Elle communiquera donc avec vous par écrit. Cela peut vous paraître étonnant mais ne brusquez pas cette jeune fille si vous voulez qu'elle vous accorde votre confiance. , continua le juge.
- Je tiens à vous signaler que nous sommes toujours là. Et que vous parlez de ma fille. , insista Henri.
- Et ? Puis-je savoir en quoi cela vous regarde Monsieur Verriers ? , demanda le juge.
- Il n'empêche que vous parlez de ma fille. , dit Henri.
- Adoptive. Votre fille adoptive Monsieur Verriers. Tachez à présent de ne plus me répondre, la garde de cette jeune fille pourrait très bien vous être retirée. » , répliqua le juge. 

Le silence suivit cette parole. Les regards étaient tournés vers le juge. Son regard dur et froid ne lâchait celui du paternel.

Au domicile, Arthur tentait de reprendre la balle des mains de Luna. Celle-ci gardait assez bien le ballon et il était compliqué de lui reprendre. Malgré l'interdiction d'Henri, Arthur avait proposé à Luna de faire une partie de basketball. La jeune brésilienne avait alors découvert ce sport. Découvert était un bien grand mot, elle avait l'air de s'y connaître. Ses contrôles étaient plutôt impressionnant pour une débutante. Le jeu dura de longues minutes. Jusqu'à l'apparition d'Henri, accompagné d'une nouvelle personne.

« Je croyais avoir été clair quand je disais que je ne voulais pas qu'elle touche un ballon de basketball ! , s'écrie Henri.
- Je ne voulais pas aller contre tes ordres mais-
- ELLE N'A PAS LE DROIT DE JOUER AVEC UN BALLON DE BASKETBALL ! CE QUE TU VEUX C'EST QU'ELLE RETOURNE AVEC SON PÈRE ?! JE NE TE LAISSERAI PAS FAIRE ! » , cria Henri.

Il s'approcha de Luna et lui assigna une gifle qui résonna dans toute la pièce. La tête de la jeune fille fût tournée sur le côté. Les yeux clos. L'une de ses joues devenant pourpre. Malgré son teint, la marque apparaissait rapidement. Henri continua de crier sur Arthur. Alice regardait la scène qui se déroulait devant ses yeux. Le paternel de la jeune fille récupéra ses bras qu'il serra avec force en lui criant à son tour dessus. Luna ne pouvait que fermer les yeux et attendre. Alice était dans un état de choc.

« Mais que faites vous ?! , s'exclama Alice.
- Pensez-vous que parce que vous êtes là, je vais changer mes habitudes ? Certainement pas. Vous n'êtes qu'un vulgaire contre temps. , répondit Henri.
- Je peux vous faire retirer la garde de cet enfant !
- Et comment ? Comment pouvez me la retirer ? Elle ne parle pas. Elle ne pourra vous donner aucunes informations. » , déclara Henri.

Il relâcha Luna et lui ordonna de retourner à sa chambre. La jeune fille y alla, d'un pas lent. Elle se posta devant la fenêtre de sa chambre et observa l'extérieur. L'une de ses mains se posa sur la vitre. Elle sentit un liquide contre ses joues. Elle pleurait. Toute la pression qu'elle accumulait disparaissait. Elle se souvint soudainement d'une partie de sa vie. Elle était dans une pièce éclairée par une fenêtre. La pluie battait contre la vitre. Le ciel était gris foncé. Le froid pénétrait dans la pièce où se trouvait Luna. A l'intérieur de son esprit, énormément de pensées se bousculaient. Elle tentait d'y faire abstraction. Dans le reflet du miroir, elle cru se voir enfant. Elle cru voir l'un de ses rares sourires de petite fille. Un sourire heureux. Mais bien vite, elle vit son visage. Son souvenir s'arrêta là. Luna pleura en silence. Une main sur cette vitre. La bouche close. La joue rouge. Le cur absent. Le corps en miette.


***

oi gente!

J'essaye de faire des chapitres un peu triste même si j'avoue que je préférai avoir de la positivité dans mes histoires. Mais c'est étrange comme je n'ai pas autant de difficultés à faire naître des chapitres tristes.

Até já 🤙🏼

Questions:

- le comportement d'Henri ?
- l'interdiction ?
- le rôle d'Arthur ?
- celui d'Alice ?
- les souvenirs de Luna ?

Luna Où les histoires vivent. Découvrez maintenant