XXIV

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Une blessure. Nous avons tous une blessure qui nous déchire de l'intérieur. Une peur. Nous en avons tous une peur qui nous ronge de l'intérieur. Les yeux dans le vague, Luna observait l'horizon. Les paysages portugais la fascinaient. Elle sentait, tout de même, le regard d'Alice sur elle. Un frisson désagréable la parcourue et elle poussa un petit soupir. Un livre sur ses genoux, la jeune fille l'avait complètement abandonné pour observer l'étendue qui se trouvait face à elle. Des voix s'élèveraient, des rires, des cris de joies. Luna ne voyait rien de tout ça.

Elle ferma soudainement les yeux. Elle serra l'une de ses mains contre la couverture du livre. Elle se laissa submerger par ses souvenirs qui affluèrent.

« Daddy! (Papa !) » , entendit-elle.

Elle ouvrit brusquement les yeux et tourna son regard vers la source. Une petite fille courait vers son papa. Elle était toute joyeuse. Ses cheveux attachés en deux petites couettes lui donnaient une allure d'ange. Le regard de Luna se reporta à ses mains. Elle poussa un profond soupir intérieur et se leva. Elle se rendit dans un coin de l'hôtel, passant auparavant par sa chambre pour se changer. Habillée, à présent, d'un jogging et d'un t-shirt long et large, elle alla dans la salle de sport de l'hôtel.

La salle était vide. Elle en profita et se plaça dans un coin de la pièce. Se plaçant ensuite face à un sac de frappe, elle enchaîna. Elle avait besoin d'extérioriser. Elle avait besoin de se défouler. Cette nuit avait été horrible. Chaque nuit depuis ce qu'il s'était passé, elle revivait la scène. Chaque nuit, elle se réveillait en sursaut. Chaque nuit, elle souffrait.

Enchaîna les exercices face à ce sac, elle ne remarqua pas l'état de ses mains. Après un temps pour se calmer, elle allait frapper quand elle s'arrêta. Son poing se posa alors doucement contre la surface du sac. Un souffle passa ses lèvres.

« Crois moi, je ferais tout pour que cet homme ne récupère pas ta garde. Je n'abandonnerai pas si près du but. » , se souvint-elle.

Cette phrase remontait à plusieurs minutes, voire heures. Vous vous demandez qui peut bien être l'auteur de cette phrase ? La réponse est simple : son tuteur. Cet homme lui avait balancé cette phrase lorsqu'elle l'avait croisée dans le couloir menant à sa chambre. Malgré son attitude détachée, vis à vis d'elle, Luna savait très bien ce que cela voulait dire. Il allait chercher tout les moyens pour que la situation de son géniteur passe mal auprès du juge.

Son regard se baissa, sa main retomba le long de son corps, sa tête se baissa vers l'avant. Ses lèvres se pincèrent. Sa gorge se serra. Son cœur tambourina. Elle ne voulait pas que son géniteur est des problèmes par sa faute.

« Si je me cède à ce qu'il veut, peut être qu'il sera tranquille. » , se dit Luna.

La jeune fille s'adossa contre le mur et se laissa glisser. Sa tête vers le bas. L'un de ses genoux relevé. Elle ferma les yeux. Repensant à sa situation, Luna essayait de trouver des solutions.

Ses pensées dévièrent bien vite vers Yeon-Jun. Elle ne l'avait pas croisé aujourd'hui. De mémoire, le jeune homme devait partir dans trois ou quatre jours.

Ouvrant les yeux, Luna observa ses mains. De petites traces apparaissaient. Elles étaient légères mais présentes. Un petit pincement au cœur fit grimacer la jeune fille. Un inspira et expira profondément pour calmer cette douleur naissante. Lentement, après plusieurs minutes, elle se leva. Toujours aussi lentement, elle se rendit à sa chambre et récupéra un carnet. Elle détacha ses cheveux et s'étala sur le lit. Le cœur calme. Les pensées claires. Luna ouvrit son carnet et pris une page au milieu. Elle posa son crayon contre le papier et commença à écrire. Qu'écrivait-elle ? Pour le moment, cela devait rester secret. De temps en temps, sa main droite de portait au collier qu'elle piétait autour du cou, cela était devenu un réflexe.

Luna Où les histoires vivent. Découvrez maintenant