XXVII

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C'est avec neutralité que Luna regardait le paysage face à elle. Son regard se baissa ensuite vers ses mains. Ses lèvres se pincèrent. Son cœur battait lentement.

« Tout serait beaucoup plus simple si je faisais semblant. » , pensa t'elle.

Ses yeux se plissèrent légèrement et elle poussa un nouveau soupir. La voix de son père attira son attention et elle se releva lentement de sa place. Elle se tourna pour lui faire face.

« Bien, nous allons reprendre l'entraînement. » , fit-il.

Son regard dur ne montrait que les attentes qu'il espérait. Un petit calepin à la main accompagné d'un crayon, il l'observait dans les exercices qu'elle devait faire.

« Plus vite ! » , criait-il, de temps à autres.

Les exercices étaient les mêmes. Quatre jours étaient passés depuis qu'il l'avait amené dans cet endroit qu'elle ne connaissait pas. Quatre jours que sa vie se résumait à prendre son traitement, boire, manger trois repas par jours, faire les entraînements, se laver et dormir.

Le regard que lui portait son père était toujours neutre ou alors pensif. Elle ne savait pas exactement à quoi il pensait mais elle remarquait très bien son changement de comportement. Depuis peu, il était souvent au téléphone. Luna n'y prêtait guère attention. Il faut dire qu'elle n'en avait pas la force.

Jours après jours sa fatigue augmentait. Ses crises devenant de plus en plus fréquentes. Ses cauchemars de plus en plus effrayant. Ses douleurs de plus en plus fortes. Malgré cela, Luna prenait sur elle. À dire vrai, elle ne ressentait plus grand chose. Les sentiments les plus primaires quittaient peu à peu son corps pour ne laisser qu'une enveloppe corporelle vide d'émotions.

Les heures passèrent. Elles se ressemblaient toutes. Henri continuait à faire s'entraîner Luna. Observant sa course, il continuait de noter ses performances physique jusqu'à lui dire d'arrêter. Il la laisse reprendre son souffle.

Ses joues étaient rosies par l'effort. Son souffle était haletant. Son cœur battait à vive allure. Ses cheveux s'éclaircissaient avec la lumière du soleil et ses yeux. Ses yeux portaient exactement la même couleur que ceux de son géniteur. Sa taille moyenne la rendait assez banale mais son corps assez fin lui donnait l'air d'un objet fragile que l'on pourrait briser en le frôlant. Il est clair que sa force n'était pas visible. Du moins, pas visible de tous.

Un bruit de cellulaire interrompit le silence dans lequel était plongé l'endroit où ils se trouvaient.

« Oui ? , fit Henri, son téléphone collé à son oreille. Bien. Parfait. Tout ce passe pour le mieux. Non, pas d'effets secondaires. Je te remercie. Oui, à très vite. » , continu t'il avant de raccrocher.

Son regard se posa sur la silhouette de Luna. Un regard sans aucunes lueurs. Les étoiles de se jeux avaient disparu pour laisser place au vide d'une âme.

Un pas. Deux pas. Puis trois, puis quatre et cinq. Il se tenait à présent face à elle. Son regard balayait son corps tendu comme un arc.

« Bientôt, tu ne souffriras plus. Bientôt, mon objectif s'accomplira. » , prononça t'il.

L'une de ses mains attrapa une mèche de cheveux de la jeune fille et joua lentement avec. Malgré la peur que Luna ressentait, elle était incapable de bouger. Elle ne devait pas bouger. Si elle faisait tout ce qu'il lui ordonnerait alors, son père serait libéré d'un poids. Il n'aurait plus à s'en faire pour elle et pourrait passer à autre chose. Mais Luna n'avait aucune idée de ce que ses pensées avaient comme sens. Pour elle, son sacrifice rendrait la liberté à son père. Mais la liberté de quoi ? De quelle liberté pouvait-elle bien penser ?

Le manque de réaction de la part de Luna eu pour conséquence de faire sourire Henri. Un sourire horrible dont il était fier. Le sourire de savoir qu'elle était à lui. Qu'elle ne lutterait pas. Que le traitement faisait son effet. Car oui, ce n'est pas Luna qui avait complètement fait ce choix, elle avait été influencée. Influencée par les nombreux effets secondaires de son traitement.

La soirée passa rapidement et la jeune fille s'endormit bien vite. La fatigue présente dans son corps eu raison de sa volonté à rester éveiller. Durant la nuit, les douleurs la réveillèrent. Elle se sentait fiévreuse. Sa tête tournait. Elle avait l'impression que son corps pesait trois tonnes. Son cœur s'affolait. Ce n'est qu'au bout d'une bonne vingtaine de minutes qu'elle se calma. Rapidement, le sommeil la remporta et elle se mis d'une telle manière à ce qu'elle ne se réveille plus avant le petit matin.

Dans la nuit, Henri était éveillé. D'un pas lent et silencieux, il se rendit à la chambre de Luna. Il avait attendu qu'elle se rendorme profondément pour se glisser dans celle-ci et l'observer. Il observait son état. Ses joues étaient toujours rosies. Sa respiration se faisait plus forte qu'à la normale. Tombait-elle malade ? Non, ce n'était pas possible. Il ne fallait pas qu'elle tombe malade sinon le plan d'Henri ne fonctionnerait plus. Débrouillant son téléphone, il alla sur une conversation et envoya le message suivant.

Henri
Il va falloir avancer la date.

***

Oi gente!

Chapitre beaucoup plus court que les précédents mais dont on découvre pleins de choses.

A votre avis, quelle est la date dont parlé Henri ?

Até já 🤙🏼

Questions:

- le manque de réaction de la part de Luna ?
- le plan d'Henri ?

Luna Où les histoires vivent. Découvrez maintenant