Chapitre 2

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"Aucun mal"

"Aucun mal"

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PDV : Jungkook


Du verre brisé. Encore. Encore... 

Oh mon dieu il nous a retrouvé !

Je me réveillais en sursaut, bousculant Yerin au passage. Celle-ci ouvrit brusquement les yeux et se leva d'un bon, devant moi, tous les sens en alerte. Un froid glacial tomba sur nous. Merde. J'étais totalement épuisé, incapable de me concentrer pour agir. Je sentis ma sœur se tendre. Il y avait quelqu'un. 

Elle se tourna vers moi et me fit signe de me taire en posant son doigt sur ses lèvres abîmées. Elle s'avança prudemment et un homme apparu de derrière le conteneur. Il était grand, mais ce n'étais pas l'ivrogne de la veille. Il nous regardait, visiblement surpris de tomber sur deux gamins, derrière une poubelle, à moitié couverts de sang et de saletés.

Ok, il y avait de quoi être surpris.

Devant moi, en chien de faïence, ma sœur perdait son sang-froid et je sentais la tension s'intensifier autour de nous, je vis même l'homme frissonner. Il continuait de nous fixer, son expression changeait toutes les secondes. Une lueur étrange passa dans ses yeux sans que je comprenne de quoi il s'agissait.

« Mais qu'est-ce que vous faites là ? Dit-il en s'avançant d'un pas. Sa voix était hésitante, perturbée.

- N'approchez pas, répondit ma sœur.

- Vous êtes chez moi » Il employa un ton un peu plus sec et avait l'air relativement stressé. Il dévisageait Yerin, comme s'il essayait de trouver quelque chose dans ses traits crispés, fatigués, salis par ces nuits passées dehors.

Subitement je sentis l'atmosphère changer, devenir lourde et froide. Noona fulminait et elle tremblait imperceptiblement de nerf, comme un animal blessé et en danger. En soit, c'est ce que nous étions en ce moment même. Ma sœur l'avait bien compris et elle allait faire une énorme connerie sous le coup de la peur. Cet homme bien que bizarre ne semblait pas nous vouloir de mal. Cependant elle avait pour projet non dissimulé de s'en prendre à lui. Ou du moins du le blesser suffisamment pour que nous puissions prendre la fuite à nouveau.

Je la vis lever la main et je compris ce qu'elle avait l'intention de faire. Alors avant même qu'elle n'ait eu le temps d'agir je me levais vivement et lui saisit le poignet en le serrant fortement. Elle se tendit à mon contact ne comprenant visiblement pas mon geste.

« Tu ne peux pas faire ça, Noona ». Ses iris noirs dans lesquels un éclat brillait, me fixaient avec hargne mais j'étais soulagé de voir qu'ils n'avaient pas encore changé.

Avant que je comprenne réellement ce qui se passait, je vis ma sœur écarquiller les yeux puis tressaillir avant de s'effondrer au sol, son corps tombant en même temps que la tension froide qui régnait. Sa tête et ses membres rencontrèrent rudement le bitume et je restais figé sur place.

Mais qu'est-ce que j'ai fait...

« NOONA ! » Je me ruais sur elle en prenant ses épaules dans mes mains, la soulevant contre moi, oubliant presque totalement l'inconnu qui nous fixait d'un regard neutre. Je sentais ses os sous mon toucher. Quand est-ce que tu es devenue si maigre Yerin ? Ses yeux refusaient de s'ouvrir alors que je la secouais. 

« Noona, réponds-moi ! Je te demande pardon... »

L'homme s'accroupi doucement devant moi et plaça ses deux doigts dans le cou de ma sœur.

« Ne la touchez pas, je criais, la voix étouffée par les sanglots et la peur qui montaient sournoisement dans ma gorge.

- Soit tu me laisses l'aider, soit je la laisse clamser » répondit-il simplement en me regardant droit dans les yeux. 

Cet homme était étrange. Rien dans son visage ni son attitude ne laissait paraître la moindre hostilité, mais son aura était imposante, puissante et je ne pouvais me résoudre qu'à lui obéir docilement. Vaincu, je lâchais un peu mon emprise sur ma sœur et il vint replacer ses doigts dans son cou, jaugeant attentivement les réactions inexistantes de cette dernière. Puis il se releva et tourna la tête vers la rue éclairée par le jour.

« Aki, vient ici ! Tout de suite ! » hurla-t-il.

Quelques secondes plus tard une fille blonde arriva en courant, un peu essoufflée.

« Oni-san, qu'est-ce que- » elle se tut au milieu de sa phrase en nous voyant. 

Surprise, elle plaça sa petite main devant sa bouche. Je sentis quelque chose de bizarre chez elle que je n'arrivais pas à décrire. Elle était petite mais une aura spéciale émanait d'elle. Son regard alternait rapidement entre ma sœur et moi. Quand enfin elle posa les yeux sur l'homme toujours debout, celui-ci semblait attendre patiemment qu'elle se ressaisisse.

« Je veux que tu l'emmènes à l'intérieur, fit il en me désignant. Je vais m'occuper d'elle » il lui intima sans la regarder, les yeux posés sur ma sœur toujours inconsciente.

- Bien, Oni-san »

Avant que je n'aie le temps de faire quoi que ce soit, l'homme s'abaissa à nouveau devant nous, passa un bras sous les jambes de Yerin, l'autre dans son dos et il l'arracha à mon étreinte.

« Non non ! Laissez là ! ». Je paniquais totalement, mais alors que j'allais me concentrer pour réagir furieusement, une main vint se poser sur mon épaule avec douceur et prudence. La sensation qui m'envahit était familière et en même temps complètement inconnue.

« Ne t'inquiète pas, me dit la dénommé Aki en me souriant gentiment, Jin Oppa ne lui fera aucun mal ». 

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