Chapitre 17

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"Pas à pas"

"Pas à pas"

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PDV : Yerin


Plusieurs jours avaient défilé.

Nos vies avaient plus ou moins repris un cours normal entre le bar et l'appartement depuis la dernière altercation. Mais à la demande de Jungkook je devais faire des efforts, et c'était très compliqué.

J'étais habituée aux situations compliquées : mentir ouvertement en regardant mes interlocuteurs dans les yeux, être privée de nourriture pendant plusieurs jours, me gérer seule à l'âge de six ans, ... 

J'avais élevé mon frère, en le préservant tant bien que mal des horreurs qui avaient lieu sous notre toit. On avait fui Ulsan, notre ville natale, sans un sou en poche ni sans savoir où aller. Avant ça, j'avais déjà passé des nuits dans la rue. 

En soit on pouvait dire qu'on était habitués aux situations compliquées.


Mais aujourd'hui, Jungkook me demandait de faire quelque chose qui me paraissait impossible. Quelque chose que je n'avais jamais vraiment été capable de faire. Et pour être parfaitement honnête, je ne savais même pas réellement en quoi ça consistait.

Je devais apprendre à faire confiance. Et ça me paraissait insurmontable.

C'était quelque chose qui me paraissait inutile, infondé, presque inconscient au vu du danger qui pouvait tomber à chaque heure du jour et de la nuit. Mais selon mon frère, je devais également apprendre à gérer mon stress et à discerner les différentes conditions dans lesquelles je me trouvais.

Il voulait que j'arrive à comprendre dans quelle situation j'étais en sécurité et dans quelle situation je ne l'étais pas. Sauf que malgré moi, je n'arrivais pas à imaginer plus d'une seconde la possibilité de la sécurité.

Néanmoins, j'essayais de faire des efforts. Et pour des raisons simples.

Premièrement parce que Jungkook avait enfin accès à un environnement « normal », avec un toit, un foyer et de la nourriture dans son assiette. Deuxièmement parce que même si je n'étais pas confiante, je n'étais pas aveugle pour autant. Je voyais le comportement d'Aki, Jin,  Namjoon et même Yoongi. Ils étaient tous bienveillants. Je ne discernais pas une once d'hostilité en eux. Du moins pas envers nous. Et puisque mon frère avait pris la décision de rester, j'étais obligée de m'en accommoder.


Voilà maintenant une petite semaine que la crise était passée. 

Je m'étais faite discrète depuis, j'en devenais presque invisible. Je me levais tôt le matin pour ouvrir le bar, je travaillais en silence toute la journée et le soir je grignotais un fruit avant de m'enfermer dans ma chambre. Vous l'aurez compris, je ne voyais que très peu les autres et je ne leur adressais que quelques mots timides dans la journée.

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