Dans un monde différent du notre, Jungkook et Yerin vont devoir apprendre à vivre et comprendre leurs particularités. Ils vont se lancer dans l'inconnu et dénouer les secrets qui s'entremêlent autour de leur existence, mais aussi de celle de bien d'...
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PDV : Yerin
Les coups raisonnaient encore ce matin contre les battants de ma porte.
« Yerin, s'il te plait, ouvres moi ».
Ce matin encore, je ne répondis pas.
« Je veux juste te parler ».
Jin était venu tous les jours. Tous les jours depuis la fête.
Pour taper contre ma porte, me demander d'ouvrir. Je n'avais jamais répondu. Je fuyais le monde extérieur. En restant allongée sur mon lit, le sweat blanc posé à côté de moi était la seule présence. J'étais éteinte. Mon corps était en veille. Mes pensées coulaient le long de mes journées sans que je ne bouge. Elles revenaient parfois sur ma dispute avec lui, sur le visage de ma mère, sur les coups de mon père. Mais je ne réagissais plus.
Il n'y avait plus rien. C'était le vide autour de moi et en moi.
Depuis le jour ou Jin m'avait annoncé qu'il savait, j'étais déconnectée de la réalité. Ce soir-là, il m'avait ramené et m'avait laissé dans ma chambre après m'avoir répété des dizaines voire des centaines de fois combien il était désolé. Mais c'était inutile. Parce qu'il n'y était pour rien. Et qu'il ne pouvait pas effacer mon passé. C'est terrifiant. Le vide. Il n'y avait plus de rires, plus de larmes, plus de peur, plus de hurlements. Juste du vide. Je ne ressentais plus rien. Je n'étais plus rien.
« Je repasserai demain... »
Les coups cessèrent. J'étais seule. Je ne me posais pas de question. Je ne réfléchissais plus. Je me laissais porter par le temps, qui s'écoulait lentement comme les gouttes de pluie sur les petits carreaux de ma fenêtre. Je voudrais que tout cela cesse. Laissez-moi partir.
Jungkook et Aki étaient à l'étage. J'entendais leurs voix lointaines. Ils demandaient vaguement de mes nouvelles au brun, qui avait répondu négativement à leurs questions. J'avais coupé ma communication avec Jungkook. Je ne voulais pas lui parler, car je savais que j'allais devoir expliquer. Et pour ça j'allais devoir me souvenir. Or tout ce que je voulais c'était oublier. Tout oublier. Disparaitre, sans laisser de traces.
Connaissez-vous le vide ? Moi je le connais. C'est une sensation étrange. Qui va et qui vient. C'est aussi simple que de respirer. Laisser les jours défiler, les uns après les autres. Quand plus rien n'a de sens, ni de but. Quand vous êtes tellement brisés que les débris de verre qui vous composent ne vous font même plus souffrir. Je le connais. Je le connais par cœur. Il n'y a plus de couleurs, plus de bruit. Je n'ai plus mal je n'ai plus peur. La brume m'enveloppe. Et le vent qui souffle dehors me rappelle la tempête. Ce qu'il y a de spécial avec ce vide, c'est qu'il parait infini. On tombe et on se noie dedans. Le plus amusant, c'est qu'il a toujours été là. Le plus effrayant, c'est de pouvoir y mettre un terme.
