Chapitre 5

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"Au bar"

"Au bar"

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PDV : Jungkook


*- Yerin, t'es une gamine.

- Ta gueule Jungkook. *

Je souriais doucement, ne sachant pas si le plus drôle était la réaction de ma sœur ou l'expression surprise sur le visage de Jin hyung. L'espace d'une seconde j'avais cru le voir sourire timidement, mais c'était surement mon imagination. 

Jin ne semblait jamais intimidé, par rien. 

Il était grand et fort. C'était un hyung vraiment protecteur, je le voyais faire avec Aki.

« -Elle est vraiment méfiante, souffla celle-ci en regardant la porte de la salle de bain. J'espère que ça ne va pas se retourner contre nous... 

- Vous savez, ma sœur n'est pas une mauvaise personne. On a juste vécu de mauvaises choses. J'osais à peine lever les yeux vers mes interlocuteurs, assailli par les souvenirs.

- Tu peux m'en dire plus ? demanda le brun.

- Yerin Noona t'expliquera surement mieux que moi, mais quand papa a su que j'étais comme elle, elle a eu peur qu'il me fasse subir le même traitement. Je frémissais, rien qu'en pensant à notre père.

-Alors vous vous êtes enfuis, conclu Jin. D'où est ce que vous venez exactement ?

-De Ulsan. On a pris le train. Mais comme on avait plus d'argent après ça on a du dormir dehors et manger comme on pouvait. Ma sœur s'est beaucoup privée pour moi... » 

Je sentais la culpabilité monter dans ma poitrine et la tension s'éleva d'un cran dans la pièce. Aki se pencha doucement en avant et posa sa petite main sur mon avant-bras. Une sensation réconfortante s'empara de moi et je me calmais presque instantanément.

« - Donc vous avez besoin d'argent ? Repris Jin.

- Oui. D'ailleurs je voulais remercier, on a abusé de votre hospitalité. Je baissais les yeux, un peu intimidé par mon hyung. Il doit me rester quelques pièces dans la poche de mon jean, si ça peut vous dédommager un peu le temps qu'on trouve réellement un emploi...

- Je peux vous proposer du travail. » Dit-il en me coupant dans mes réflexions.

Mes yeux s'écarquillèrent. Je hochais vivement la tête sans même me préoccuper de savoir de quoi il s'agissait, ce qui fit rire la blonde devant nous. Il se leva pour débarrasser nos bols et le plat qui étaient maintenant vides.

« - Aki, emmènes le au bar. J'attends Yerin, on vous rejoindra pour en discuter là-bas. » 

La concernée acquiesça en souriant, soufflant un "bien Oni-san !" joyeux, avant de partir vers le salon pour récupérer son petit sac. Les expressions d'Aki ne me perturbaient plus. Elle m'avait brièvement raconté qu'elle était originaire du Japon. 

Je me levais, remerciais mon hyung pour le repas en me courbant légèrement, avant de suivre la petite blonde à l'extérieur.


Le bar. On s'était cachés derrière les poubelles de ce bar le soir de notre arrivée à Séoul.

Jin hyung nous avait ramené chez eux le lendemain, quand il nous a trouvé perdus, blessés et transit de froid pour ma part. Il s'était occupé de nous.

Je connaissais le chemin, j'y étais déjà retourné une fois avec la japonaise. Il était à quelque mètres de l'appartement, dans la même rue. Je ne connaissais pas encore parfaitement le quartier, mais commençais doucement à me repérer.

La devanture était assez simple, un peu vieillie mais accueillante. L'intérieur était tout aussi chaleureux, avec beaucoup de bois sombre, des lumières chaudes et un grand bar en marbre noir. Derrière celui-ci s'étendaient une bonne vingtaine de bouteilles d'alcools, et de nombreux verres de plein de formes et de couleurs différentes, qui brillaient doucement. J'aimais beaucoup cet endroit.

Il était reposant, contrairement aux bars dans lesquels papa nous traînait quand nous étions enfants. Ils étaient mal famés et empestaient la bière et la cigarette froide. On devait toujours se cacher sous la table parce que papa ne voulait pas nous voir. Yerin se taillait souvent les mains et les genoux sur les morceaux de verre brisés qui jonchaient le carrelage froid, mais elle insistait toujours pour que je reste contre elle et que je ne touche pas le sol poisseux.

« Attends, il faut que je trouve les clés » dit Aki en me sortant de mes pensées. 

Nous étions à l'arrière du bar, à côté des conteneurs de la dernière fois. Alors que sa main fouillait négligemment dans son sac, une vague de chaleur nous frappa le dos. C'était étrange, je portais un regard sur elle pour voir si elle l'avait senti aussi. 

Elle s'était figée, fixait la porte fermée devant elle n'osant plus bouger, le visage livide.

« - Alors princesse ? On ne vient pas dire bonjour à ses Oni-san ? » Une voix que je ne connaissais pas venait de s'élever. 

La petite blonde tremblait imperceptiblement à côté de moi. Je me retournais pour voir à qui nous avions à faire et deux garçons apparurent devant moi.

« - Aki chérie, c'est qui ce mec ? Dit le plus grand des deux en penchant la tête sur le côté, comme s'il voulait m'analyser.

-Allez-vous en... Souffla-t-elle. Jin Oppa va vous-

-Oui mais Jin n'est pas là, princesse, la coupa le plus petit en s'avançant vers elle.

-J-Jimin je t'interdis de m'approcher ! » Elle se retourna vivement vers eux. 

Ses petites mains fines étaient crispées en forme de poings, les yeux brillants de panique. Une émotion douloureuse se peignait sur son visage, entre la peur et la colère.

Au début je pensais que c'était une simple blague, mais en voyant l'état d'Aki je compris qu'il n'y avait rien de drôle à tout ça. Et lorsque ce Jimin leva la main vers elle, j'eus un réflexe. 

La tension monta d'un coup, violemment et l'air se chargea en électricité, comme si un orage allait éclater.

« Ne la touche pas. » Je lui ordonnais d'une voix sombre. En regardant le petit blond, je dégageais sèchement son avant-bras d'un coup de main sec. Celui-ci se crispa à mon contact et il eut un petit mouvement de recul.

Sans que je comprenne d'où elle provenait une chaleur étouffante s'abattit sur nous. Et dans la même seconde le deuxième garçon vint me plaquer brutalement contre le mur, m'attrapant et me serrant la gorge d'une main. La deuxième levée en forme de poing au-dessus de mon visage. Son touché brûlait littéralement ma peau.

« Arrête Taehyung ! » cria Aki, horrifiée par la violence de son geste.

Je me concentrais et lui envoyait une décharge en posant ma main sur son poignet. Il écarquilla les yeux de surprise et recula dans un sursaut. Je me libérais et plaçais la blonde derrière moi d'un geste protecteur.


* Noona, On a un problème. 

- ...* Aucune réponse.

Putain

Le grand aux cheveux châtains me toisa avant de me jeter un sourire carnassier :

« Intéressant. Ce serait presque dommage de cramer ta jolie petite gueule ».

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