Action 20. - Œufer

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Je suis couché sur le torse de Louis. Ses mains sont encore dans mes cheveux, après le réveil que je lui ai offert suite à mon échec de la veille. Ses yeux sont encore perdus dans le vide devant lui, dans les vapes.

Le seul son venant briser le silence apaisé de la pièce est celui de nos respiration calmes.

Soudain, Louis lève paresseusement son bras, me faisant légèrement sursauter, avant que je ne sente une boule de poil se blottir contre moi et que le bras de Louis vienne m'entourer, jouant du bout des doigts avec le poil noir de Clifford.

Je ferme mes yeux, bercé par les doux battement du cœur que j'aime.

La matinée passe lentement. J'ouvre les yeux plusieurs fois, regardant le réveil lumineux aux-côtés de Louis, voyant à chaque fois une heure de plus d'écoulée.

Ayant déjà caché le billet ce matin, je n'ai pas besoin de sortir du lit, savourant ce moment, comme si il était la chose la plus précieuse du monde.

   - Comment tu vas ? Brise le silence d'un chuchotement, la voix de Louis.

   - Très bien, je souffle, ouvrant mes yeux pour tracer des lettres quelconques sur son torse, à quelques centimètres seulement de mes yeux. Et toi ?

Mes mèches roulent entre ses doigts, son souffle s'échoue sur mon front, ses yeux sont baissés vers moi et notre chien, nous admirant de ce bleu redevenu clair.

   - Mieux que hier, il chuchote. Beaucoup mieux.

Je souris, traçant distraitement un bonhomme avec de grands yeux globuleux sur son torse.

   - Qu'est-ce que tu fais Hazz ?

Je lui rajoute un corps, l'habillant d'une robe et lui faisant tenir un bouquet de fleurs.

   - Je dessine...

Il ne demande rien, relevant un peu sa tête pour observer mes gestes.

Je recommence un nouveau personnage aux-côtés de celui que je viens de terminer. Cette fois-ci, je l'affuble d'une tête triangulaire, lui faisant de tout petits yeux et un énorme sourire. Je place une tige de rose dans ses dents, complétant le tout par les pétales de la fleure que j'imagine rouge.

Puis je lui trace une chemise et un short, avant de dessiner un grand cœur venant former une auréole autour de sa tête.

Louis rit, approchant son doigts des côtés de mon personnage.

Je suis, à contre cœur, obligé de relever ma tête de son torse, observant ses traits.

Je discerne une tête ronde d'où sortent deux bras et deux jambes. Je me concentre pour parvenir à comprendre que les deux grands traits par-dessus le visage sont ses sourcils, avant de sourire niaisement en voyant le doigt de Louis tracer de grandes étoiles dans ses yeux.

Je sursaute, sautant littéralement hors du lit. J'ignore les appels de Louis, me précipitant à la cuisine où j'attrape mon cahier de dessin. Je m'installe à la table, commençant à tracer à toute vitesse des traits similaires à ceux que Louis a de transparents sur le torse.

Lorsqu'il arrive dans la pièce, j'ai si vite avancé, qu'il reconnaît sans peine les deux bonhommes.

Je le regarde seulement lorsque j'ai terminé mon croquis.

   - C'est bien comme ça qu'il était ?

Louis, émerveillé je ne sais pas pourquoi, corrige quelques détails sur son personnage, avant de vivement hocher la tête.

2 confinés et 1 chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant