Je suis seul sur le lit.
Mes larmes coulent lentement sur mes joues, tombant au rythme de mes sanglots sur les draps.
Aux-travers de mes larmes, je fixe la porte par laquelle il est parti. Même Clifford qui est venu près de moi, ne réussit pas à me calmer.
Sur mes joues mes larmes dégoulinent, mais je fulmine encore. Pourtant cette colère ne suffit pas à effacer l'eau sur mon visage.
Normalement, je ne pleure pas. Ou du moins, j'évite. Mais cette nuit, j'ai foiré.
J'ai blessé Harry. Je lui ai dit des mots qu'il n'aurait jamais dû entendre, encore moins de ma bouche. Pourtant, je l'ai fait.
Maintenant, il est parti. Loin de moi. Encore plus loin que ce qu'il est depuis que je suis rentré.
Après l'euphorie de nos retrouvailles, je me suis bien vite rendu-compte qu'il n'allait pas bien. Mais sachant qu'il aime avoir le temps de penser à ses mots, de réfléchir, je n'ai rien dit, feignant de ne rien voir. Mais j'étais loin, extrêmement loin de deviner ce qui s'était tramer durant mon absence.
Lorsque qu'il m'a dit ce que Liam avait tenté de lui faire, je n'ai pas réfléchi en agissant. Le calmer, le rassurer, le consoler était ma priorité. C'est ce dont je me suis appliqué ces derniers jours, depuis que je sais. Mais ce soir, c'était trop.
Même si je ne le dis pas, même si j'évite de lui montrer ce que cette histoire me fait réellement, je sais qu'il n'est pas aveugle. Mais je dois le protéger. Des malheurs de l'extérieur, comme ceux de l'intérieur. De nos mauvaises humeurs, de nos disputes... je ne veux pas lui montrer qu'au fond de moi, derrière ce masque que j'essaie d'enfiler, je suis détruit par ce qui s'est passé. Même si je ne les ai pas vécues, Harry m'a assez décrit ces images qui tournent dans sa tête pour qu'elles se mettent à tourner dans la mienne également. Liam l'a forcé. Il nous a trahi et ça fait mal.
Mais je ne veux pas que Harry sache ce que ces images me font. Je veux qu'il n'ai à se concentrer que sur lui, sur ses émotions, ses pensées. Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi. Je veux seulement que pour une fois, il ne s'inquiète et se concentre que sur lui. Il ne doit pas voir combien je suis également touché. Or, ce soir, j'ai foiré.
Comme beaucoup de fois, la colère m'a emporté. Je n'ai pas su la retenir.
Je suis jaloux. D'une jalousie maladive vous dira Harry, je sais que cela l'énerve parfois. Mais je ne le contrôle pas. Il est mon bébé, personne ne le regarde de travers, personne ne le touche, personne ne le drague, je ne le supporte pas.
Alors quelqu'un qui l'embrasse, en plus de vouloir aller plus loin avec lui... Le tout sans son consentement. C'est au-delà de mes forces. Je ne peux pas rester calme face à ça.
J'ai essayé. Devant Harry, j'ai essayé, ayant peur de moi-même et des paroles que j'aurai pu lui dire. Mais j'allais craquer à un moment donné, c'est trop pour moi. Je savais que j'allais le faire, mais je voulais essayer de limiter les dégâts.
Autant vous dire que j'ai largement échoué. J'ai sorti tout ce que j'avais en tête, sans réfléchir une seule seconde à ce que la portée que mes paroles pourraient avoir sur lui. J'ai été stupide, idiot, imbécile. Et maintenant, il n'est plus là.
Avant au moins, je l'avais près de moi. Même si cela voulait dire de le voir se torturer l'esprit avec ces images qui passent, contre sa volonté, dans sa tête, il était là. Mais maintenant, je l'ai blessé et il est loin.
Tout est de ma faute. Si il pleure cette nuit, c'est de ma faute.
Et le voir pleurer de tristesse et l'un des pires supplices qu'il ne m'ait jamais été donné de voir. Il ne mérite pas ça. Il mérite d'être heureux, d'avoir le plus beau sourire suspendu aux lèvres, le plus éclatant brillant sur son visage, tous les jours de l'année. Et je ne suis même pas capable de le lui donner.
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2 confinés et 1 chien
FanfictionSe laver les mains, ne pas se toucher le visage, éviter les contacts, éternuer dans sa manche, tousser dans son coude, ne pas sortir... À force de nous donner des règles...le gouvernement ne pourrait-il pas nous donner des idées pour se distraire en...