Action 17. - Va sortir les poubelles, mais habillé

550 52 48
                                    

Nous sommes chacun perdus dans nos pensées, dans le silence de l'appartement bien propre. On pourrait même croire que Clifford l'est aussi, la tête posée sur les cuisses de Louis qui lui gratte inconsciemment les oreilles.

Nous sommes assis autour de la table, une assiette qui comportait des œufs au plat, vide devant nos yeux qui fixent le vide.

Je viens de trouver mon billet qui était caché dans un pot de fleur, de telle sorte qu'un peu de terre orne ses coin chiffonnés.

Cette fois-ci le gribouillis de Louis disait que je dois sortir les poubelles, celles remplient hier en plus de la normale, habillé.

N'allez pas croire que nous le faisons habituellement en boxer... Mon action est de sortir les poubelles sur mon trente-et-un, et Louis jugera.

C'est pour ça que je suis actuellement incapable de tenir une discussion, trop absorbé par ma recherche de tenue.

Les vêtements et moi, c'est de l'amour pur.

Louis et Gemma, ma sœur, vous diront que c'est parce que je suis un artiste, et que puisque la mode joue sur la vision, de l'explosion de couleurs ou au contraire, le sobre, ils croient que tout est en commun.

Mais ils ont tout faux. Même si j'admets me débrouiller en dessin suite à mes nombreuses années d'études dans ce domaine, je pense sincèrement que je serai incapable de tracer les lignes d'un quelconque vêtement qu'il serait possible de porter.

Bien sûr que je l'ai déjà essayer, durant les cours ou rien qu'à la maison, juste pour le plaisir, m'imaginant ce que Liam, Niall, ma mère, Gemma, Louis, pourraient porter. Mais je n'arrive pas à créer quelque chose qui irait.

Ce n'est simplement pas mon domaine, même si j'aime ça. Tout compte fait, ce n'est pas bien grave, je ne compte pas devenir couturier.

Je m'égare. Je disais que j'aime la mode.

Lorsque j'étais jeune, peu m'importait de comment j'étais vêtu, tant que j'avais quelque chose à me mettre sur le dos et un crayon pour dessiner.

Mais quand j'ai grandi, ça a doucement changé. J'osais plus, je testais de nouveau look, des chemises bariolées, des différentes coupes de cheveux.

Puis lorsque j'ai rencontré Louis et que nous avons commencé à être ensemble, je m'assumais enfin et osais, seulement entre lui et moi, me passer une légère couche de baume pour les lèvres, avant de passer du gloss, pour finalement me peindre les lèvres avec le rouge à lèvre, tout de même discret, que Louis m'avait acheté. Puis j'ai commencé à me peindre les ongles, durant le week-end, lorsque seul lui me voyait.

Ensuite nous partions en soirée, nous nous faisions beau pour essayer de nous séduire un peu plus seulement. Alors je gardais mon vernis, la nuit le camouflant à nos amis, et y assortissais mes vêtements.

J'aime jouer avec ça, même si en ces jours de quarantaine, je ne sors pas de mon jogging ou de mon short de sport, je suis habituellement bien habillé et aime tester de nouveau look.

Alors cette action n'annonce que du beau pour moi. M'habiller pour sortir me fera le plus grand bien.

C'est en partie pour ça que je suis perdu dans mes pensées, face à Louis, pensant à ça.

Mais après tout, c'est aussi en partie à cause de lui que ce silence règne comme il n'a plus régné pendant des mois. À l'exception de notre...dispute, malentendu, froid, je ne sais même pas comment appeler ces deux jours sans s'être parler. Mais après tout, c'est de l'histoire ancienne, enfin, datant d'assez de jours pour que la page soit tournée.

2 confinés et 1 chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant