Action 44. - Lève-toi

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C'est un brusque bruit qui me tire du sommeil. Je me retourne et regarde, effrayé, Louis.

Il se réveille doucement, fronçant ses sourcils en me voyant déjà prêt à me lever.

   - Bonjour Ha-...

   - Ne me dis pas que tu as toussé.

Il fronce un peu plus ses sourcils, mais secoue sa tête.

   - Tu en es sûr ?

Sa tête opine, hésitante, mais opine quand même. Je souffle de soulagement et retombe contre son torse, traçant un papillon sur sa peau. Je m'applique, essayant de reproduire la même forme que le mien, déposé sur mon abdomen.

Ses mains se replacent dans mes boucles, comme si c'était là qu'était leur véritable place.

Nous sortons ensuite du lit, allant rejoindre Clifford au salon où nous prenons notre déjeuner, mangeant nos indétrônables céréales. Louis allume ensuite la télévision pour regarder un match de foot, alors que j'enclenche mon portable pour suivre le fil d'actualité et discuter avec Niall qui est, à mon plus grand étonnement, déjà debout, malgré l'heure matinale.

Lorsque j'ouvre Twitter, je suis pourtant choqué de voir que tout, absolument tout est au sujet des actions contre le racisme aux États Unis.

J'ouvre ensuite Instagram, voyant encore ces images et textes diffusés partout. Je ne pensais pas que ça allait avoir un tel impacte.

Et soudainement, je me sens fautif. Louis et moi n'avons rien fait. Seulement signé deux ou trois pétitions et fait un don si minime que ça en est presque ridicule. Je continue de faire défiler les publications et me rends peu à peu compte de l'ampleur de la chose.

Des manifestations se font dans tous les États Unis, et plus loin encore. J'en repère bien vite une à Londres, où nous sommes, tranquillement assis dans notre appartement, alors que dehors autour du monde, des gens se font maltraiter pour marcher dans la rue en criant l'injustice.

Je ne dis rien à Louis, le laissant en apnée devant son match, allant signer encore plus de pétitions, faisant un plus gros don. Puisque je connais l'adresse Email de mon compagnon, je signe également pour lui, m'en fichant pas mal de son avis à ce moment.

Je poste ensuite plusieurs photos dans ma story Instagram, twittant également plusieurs fois.

J'ai été élevé, comme Louis, dans une éducation ouverte d'esprit, connaissant et respectant les droits de chacun, effaçant les différences. Ma mère m'a appris que chacun était égal, que même si nous étions une petite goutte, nous servions à remplir une fontaine. Chacun est égal et unique. C'est la mélodie sur laquelle j'ai été élevé.

Puis, lorsque j'ai compris que ma vie comporterait plus d'embûches, en rapport avec mon orientation sexuelle, que celle de mes amis, cette mélodie est devenue mon hymne. Chacun a le droit au respect, à l'égalité. Nous sommes tous humains, c'est ce que m'a mère m'a appris, ce que mon expérience m'a prouvé, ce que le monde entier défend aujourd'hui.

   - On est obligé de rester enfermés ici Lou ? Je demande.

Il détourne, avec peine, les yeux de l'écran, haussant les épaules.

   - C'est plus sûr pour les autres...

   - Si on se masque, avec masque normal et foulard ?

Il hausse toujours les épaules, étant visiblement plus intéressé par son match rediffusé, que moi, lui parlant en direct.

Alors comme d'habitude avec lui, pour attirer son attention complète, j'utilise mes mots sans détour.

2 confinés et 1 chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant