Action 38. - Plus bleus

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C'est décidé. Je le fais aujourd'hui. Je le lui dis.

Je ne supporte plus, je n'en peux plus de le regarder, ayant l'impression de le trahir, le tromper un peu plus dès que mes yeux se posent sur lui, son visage...

Je vais le lui dire. Tout lui avouer. Je vais lui expliquer, essayant de ne pas craquer. C'est lui que je vais blesser. Pas moi.

Je lui raconterai tout et je verrai bien sa réaction.

Mais je ne peux plus, c'est trop pour moi, trop pour moi seul et ma conscience.

Je m'en veux tellement de m'être laissé faire, mais j'en veux encore plus à Liam.

Maintenant qu'il ne peut plus rien me faire, plus me regarder, plus me toucher, ma colère contre lui monte lentement.

Je ne lui ferai jamais rien, je ne lui en dirai pas plus. Mais ce qu'il a fait est si irrespectueux envers moi, mon corps, Louis, que ma colère me submerge doucement.

Je ne veux en parler à personne. Même si Liam n'est de loin pas allé au bout de ses actes, ses intentions sont autant signifiantes que si il l'avait fait.

Je ne veux en parler à personne, trop humilié pour le faire, trop gêné.

Personne ne me conviendrait pour parler de ça, sauf Louis. Louis saurait comment me réconforter, comment me calmer. Il me comprendrait, je ne suis pas gêné avec lui.

Mais Louis est la personne que je veux protéger le plus sur ce monde. Le voir souffrir, pleurer, est une réelle torture pour moi. Alors le voir faire à cause de moi, c'est impensable.

Je suis dans une boucle infinie.

Louis est ma seule solution, mais est le seul qui risque de partir. Si Louis me quitte, se laisse emporter par sa jalousie, je ne m'en remettrai pas. Il est l'une des plus grosses parties de ma vie, je sais qu'il est le bon, je ne veux pas le perdre.

Je pourrai me taire également, mais dans ce cas, Liam aurait gagné et ça, je refuse de le laisser faire. Il m'a volé un geste auquel j'apportais énormément d'importance, il m'a volé un baiser, plusieurs même. Il ne peut pas partir avec ma défaite en plus.

Je ne le laisserai pas, il repartira avec la sienne, me laissant la victoire. Si je perds Louis, au moins, j'aurai ça, le mérite d'avoir osé le lui dire, le lui avouer.

Je hoche la tête pour moi-même, caressant ses mèches douces sous mon touché.

Je pose ensuite une lignée de baisers délicats le long de sa mâchoire, le tirant doucement des limbes du sommeil.

   - Hey, il marmonne de sa voix rocailleuse du matin, me faisant sourire et plonger mon visage dans son cou. Bien dormi ?

Je hoche la tête, continuant mes mouvements de mains dans ses cheveux. J'enroule les mèches autour de mes doigts, soupirant en les voyant châtain, alors que ma couleur reste plus qu'horrible. Elle semble même stagner depuis quelques jours, ne voulant toujours pas disparaître.

Je crains beaucoup de devoir attendre que mes cheveux repoussent entièrement pour qu'elle disparaisse définitivement.

Louis n'a cessé de me répéter que oui, elle allait partir.

Nous sommes déjà bien loin, très très loin des trois shampoing qu'il m'avait promis.

La meilleure, c'est que de rage, je ne peux même pas lui faire le coup de partir pour revenir, ne pouvant pas quitter l'appartement.

Je déteste ce confinement.

   - Tu as déjà caché le billet ?

Je hoche la tête, soufflant sur son torse. Louis ébouriffe mes cheveux, avant de m'aider à sortir du lit, me tirant dehors. Nous nous habillons, allant dans la cuisine où, sous les yeux attentifs de Louis, je prépare des milk-shakes.

2 confinés et 1 chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant