Action 35. - Souris

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Mon souffle est court, si court que j'ai peur de m'écrouler.

Comme si ma situation pulmonaire n'était pas déjà assez complexe ainsi, l'adrénaline retombe doucement dans mes veines, quittant mon corps, remplacée par les sanglots qui m'envahissent d'un coup.

Je me replie sur moi-même, entendant Liam m'appeler. Je sers fort mes genoux contre mon torse, enfouissant ma tête entre-eux.

Lorsque les cris cessent enfin, je porte mon regard sur mon portable, délaissé à mes côtés.

Les mains tremblantes, je l'attrape, le déverrouillant, n'ayant qu'une seule idée en tête.

La seule chose, personne, qui saura me calmer. Même si il se fait tard, même si il est supposé dormir, Louis répond à la deuxième sonnerie, me demandant de suite comment je vais.

Ma gorge serrée et ma voix impuissante, m'empêche de lui répondre, faisant son inquiétude monter en flèche. Je l'entends dans sa voix.

Il me supplie de lui révéler ce qui ne va pas, entendant probablement mes sanglots que je tente, inutilement, de rendre silencieux, à travers la ligne.

Mes yeux se ferment, alors que je commence à rassembler mes pensées.

   > Lou, murmure ma voix tremblante. L-lou, dis-moi que tu m'aimes, je souffle, avant d'éclater encore un peu plus en sanglots.

   < Je t'aime Harry, bien sûr que je t'aime Hazz...

Deux mots. Deux mots que j'ai si souvent voulu entendre.

Mais jamais, je n'avais autant souhaiter les entendre qu'en cet instant.

Lorsqu'il les prononce, c'est une petite libération qui se fait ressentir dans mon cœur.

Louis continue de me demander, toujours plus inquiet, ce qui ne va pas, avant de ne me répéter des dizaines de « Je t'aime », comprenant que seulement ça réussit à me calmer.

   < Je t'aime Hazz, dis moi ce qui te met dans cet état, je t'en prie... Hazz...

   > Ça va... Moi aussi je t'aime Lou.

Je l'entends soupirer, avant que je ne raccroche.

Je vais ensuite sur son contact, lui envoyant un cœur rouge, mettant ensuite mon portable sous silence.

Quelques minutes plus tard, c'est Gemma qui m'appelle, avant de me harceler de messages pour savoir si je vais bien. À l'écrit plus facilement qu'à l'oral, je la rassure, avant d'aller sur le contact et les deux cent messages paniqués de Louis.

Lorsque je lui réponds enfin, il m'appelle, mais je l'ignore, sachant que je n'ai pas la force de former une phrase.

Je me rends alors compte de combien Louis me connais et combien il ferait tout pour moi, lorsque même sans connaître la raison de mon mal-être, et à des milliers de kilomètres de le deviner, il réussit à me rassurer et me consoler.

Mes larmes sèchent, son humour douteux prend le dessus sur le malaise qui m'habite, avant qu'il ne m'envoie l'un des messages les plus attentionnés qu'il ne m'est jamais fait parvenir.

Louis : Action : envoie-moi une photo de tes jolies boucles, je veux voir ton sourire xxx.

Je m'essuie les joues, séchant les dernières traces de larmes, tournant la caméra en mode selfie.

Je fais un sourire forcé, ce qu'il devinerai aisément. Je suis sur le point de l'envoyer lorsque je pose mes yeux sur ce cliché. Sur mes lèvres précisément.

2 confinés et 1 chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant