2 confinés et 1 chien

Action 45. - Calme

   - Cette fois, je m'écrie en me relevant brusquement en position assise, m'emmêlant dans les draps, je n'ai pas rêvé. Tu as toussé.

C'est pourtant inutilement que je m'exclame ça, le voyant près de moi, la couette relevée jusqu'au menton, me regardant avec de petits yeux.

   - Oh mon Dieu, chéri, je m'exclame de suite, mais qu'est-ce que tu as ?

Je pose immédiatement ma paume contre sa joue, caressant doucement ses cheveux.

   - Comme tu l'as si bien remarqué, je tousse...et j'ai froid, de la fièvre.

Mes yeux s'ouvrent en grands, alors que mon cœur commence à s'affoler.

   - Je me suis lavé les cheveux hier soir, je me précipite, dis-moi ce que sens mon shampoing.

Mon réflexe a au moins le mérite de le faire sourire.

Je le fais plonger son nez dans mes mèches qui doivent sentir la pomme, obtenant heureusement la bonne réponse.

   - Puisque t'as l'odorat, c'est bon, tu n'as pas le covid, je soupire soulagé.

Il détourne le regard un millième de seconde, ce que malheureusement pour lui, je remarque.

   - J'ai des courbatures, il marmonne en fermant ses yeux.

   - C'est quoi exactement les symptômes, je tente de me calmer. Perte de l'odorat, du goût, fatigue.

J'énumère lentement, comptant sur mes doigts, le faisant secouer la tête.

   - Toux, il reprend, perte du goût, de l'appétit et de l'odorat, fièvre, fatigue, fortes courbatures, difficulté à respirer, certains ont des inflammations de peau, mal de gorge, rhume, mal de tête,...

   - Qu'est-ce que tu as ? Je demande en l'arrêtant.

   - Mal de tête atroce, courbatures, fièvre et fatigue.

Je tente de garder la tête froide, même si c'est compliqué.

   - Tu restes au lit toute la journée, sans discuter, je dis sévèrement, sortant de la pièce.

   - Hazz, il m'appelle, me faisant me retourner pour le regarder, inquiet de le voir encore plus mal. Ton action est de te calmer, tout va bien...

Je ne réagis pas, détournant le regard.

Je vais dans le salon où j'attrape un plaid, faisant chauffer de l'eau. Je nourris Clifford, prenant le temps de lui gratter les oreilles pour lui dire bonjour. À la salle de bain, je mets le thermomètre et les aspirine sur le petit plateau que j'apporte. Je le remplis ensuite d'un bol de céréales pour moi et un yogourt pour Louis, j'y ajoute son thé noir dans lequel je rajoute du miel, avant d'attraper son ordinateur portable, trouvant le mien complètement vidé de sa batterie.

Durant toute ma balade dans l'appartement, je tente de me rassurer, me disant que je n'ai aucun symptômes, qu'au pire des cas nous serons malades comme des chiens pendant longtemps, avant que mon esprit ne bascule sur la journée d'hier, partiellement ensoleillée, malgré la brise qui soufflait, ou ce changement soudain d'atmosphère, passant du jour au lendemain de notre petit appartement à trois, à un centre de foule dans une capitale.

Ce n'est pourtant pas moins inquiet que je me retrouve au chevet de mon compagnon qui s'est déjà endormi sous la couette.

Je m'installe à ses côtés, caressant lentement ses mèches. Ma main tombe alors en contact avec son front, brûlant.