Chapitre 24

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PDV de Dylan

Nous marchons tranquillement depuis déjà plusieurs minutes. Je n'ai toujours pas expliqué a Thomas ce que nous allons faire en cette journée qui s'offre à nous. Je veux le surprendre à chaque nouvelle chose que nous ferons, je veux que pour cette journée il se sent comme un banale homme de son âge. Ni malade, ni torturé, ni seul. IL sera Thomas Brodie-sangster, jeune homme anglais, vivant depuis aux Etats-Unis. Je Tourne ma tête vers lui, plein d'enthousiasme, et je l'observe marcher de manière raide à mes côtés fixant loin devant lui. Il semble encore assez mal à l'aise avec moi, surtout que nous sommes à l'extérieur à la vue de tout le monde ce qui ne doit pas l'aider, je passe alors mon bras autour de ses épaules et le taquine en le rapprochant de moi. Surpris avec de yeux éberlués, il me repousse aussitôt tandis que je rigole, fier de moi. Finalement, cela me vaut une tape à l'arrière de la tête, bien placée et assez forte, ce qui me fit d'autant plus rire.

Je frotte l'arrière de ma tête et lui dit : " Sacré coup dis donc ! je m'incline devant cette puissance ! ". Je ris toujours, puis mes yeux se rivent sur lui en train de soupirer sans pouvoir réprimer totalement un petit sourire, qui plisse légèrement ses yeux et retrousse discrètement son nez. Je l'admire, puis je me reprends quelque peu gêné de mon attitude et même de cette réelle attirance qui prend le dessus à cet instant. Je secoue en me répétant intérieurement que je suis son psy et que malgré tout je dois me tenir à une certaine distance. Aujourd'hui, il y a certes un aspect jovial et bienveillant, mais il y a aussi une réelle envie de ma part de pouvoir faire avancer la thérapie. Je veux qu'il me révèle un peu plus pour approfondir. Néanmoins, pour l'instant je lui dis de me suivre et l'amène dans un disquaire que j'adore, c'est celui dans lequel je passe le plus de temps pour trouver des pépites. Thomas à peine entré, tourne sur lui même comme s'il découvrait un nouveau monde. Or, en quelques secondes, il file sans réfléchir dans les allées commençant à farfouiller dans les bacs, je reste près de lui et remarque qu'il possède des goûts assez divers. Il extirpe les discs, lit avec attention les titres d'artistes souvent passés qui font autant de jazz, que du rock ou encore du folklorique.

Je sens que je viens de l'amener dans son milieu, sans le vouloir. En fait, c'est pas nouveau pour lui, du tout, cependant il semble ravi d'être là. Soudain, il va vers les fameux casques mis à disposition, qui ne sont jamais utilisé par les clients. Il regarde attentivement les chanteurs et musiciens joués dans chacun d'entre eux alors que moi je reste loin de lui m'adossant à un mur. Il profite, donc je préfère le laisser seul dans ce moment de bien-être. Il prend l'un des casques enfin, et fait comme tous les grands passionnés de musiques, puisque je suis sûr qu'il en est un, il ferme ses paupières et maintien une pression sur les caches-oreilles pour réduire au maximum les bruits intrusifs. Sans attendre, il se met à hocher son corps au rythme de ce qu'il écoute, plongé toujours plus dans son monde. Sans m'apercevoir, je me retrouve envouté par cet homme, mon patient, par ses cheveux blonds dorés virevoltant sans fin comme une réelle ronde nuptiale et son corps clairement amaigri qui gesticule, happant toujours plus mon être vers lui. Il me fait fondre littéralement... Comment suis-je censé me reprendre quand il produit cela en moi ? Moi, qui m'était juré de ne plus jamais m'intéresser sérieusement à quelqu'un. Moi, un psychologue censé dégager avec mes clients une solutions pour résoudre leurs problèmes et leur souffrance intérieure, alors que j'en ai toujours été incapable en réalité pour moi-même. Je passe avec désespoir et agacement ma main sur mon visage, commençant à faire face à cette vérité. Interdite, proscrite pour lui et moi. Et même, c'est impossible qu'il ressente ce qui commence à m'habiter, jamais il ne connaitra ça pour moi. 

Je soupire quand sans m'y attendre, il apparait devant moi. Sans dire un mot, il saisit ma main et m'entraine vers le casque qu'il a utilisé plus tôt. Il me met le casque sur les oreilles , je suis le moindre de ces gestes, docilement, puis je laisse la musique m'envahir. Un instrumental de basse puissante avec des sons assez blues de cordes de guitares frappées. J'en frissonne, surtout lorsque je comprends la phrase principale de la chanson : " j'ai l'impression de me noyer ". Exactement, c'est ça. Je coule dans ce qu'est Thomas. Un putain de tourbillon, dont je me casse la tête à voire la fin, à essayer de l'arrêter de moi-même alors que je ne peux pas. J'ai plongé à pieds joins dans lui, comment pourrais-je l'arrêter, alors qu'il m'entraine déjà ? Sans prendre garde, et bêtement, j'ai supprimer toute les barrières que m'impose ma fonction, et j'ai fini par me laisser totalement séduire. Inconsciemment ou non, je m'en fiche, là n'est pas le problème. Le problème est que quand je m'arrête vers lui, je le vois et je pense : " Sortons ensemble, laissons nous une chance. Et sinon t'aimes quoi dans la vie". 



J'ai merdé, je ne peux plus maintenir mon rôle de psychologue...

On reste ainsi pendant longtemps, planter face à face, à plonger dans l'âme de l'autre. Rien d'autre ne se passa, comme à la messe un moment sacré où dans notre mutisme nous prêchons mille et un verset.

***

Je viens de raccompagner Thomas chez lui, en avance puisqu'il ne fallait pas que son colocataire le découvre. Il a apparemment prévu un scénario complet, au cas ou s'il doit répondre à des interrogations de l apart de ce dernier. On s'est laissé rapidement, trop rapidement. Je me sens réellement triste de ne pas avoir pu passer un instant de plus avec lui. Je franchis à peine la porte de mon immeuble que je dois refaire pour la vingtième fois repasser en boucle toute notre sortie. Cela a été si génial. On a marché des sandwichs dans un parc après la boutique de musique, puis nous avons marché jusqu'à une bibliothèque dans laquelle nous avons parler de ce que nous aimions. Enfin, nous nous sommes posés dans un café et nous avons encore discuté, pendant deux bonnes heures de nous et de nos intérêts. La premiere foes que j'ai autant entendu sa voix, une voix incroyable et tellement imprégnée de ce petit accent britannique. Il ne l'avait jamais perdu, d'ailleurs je l'ai pas mal charrié à ce sujet, ce qui m'a valu une tape sur dans le bras. Assez forte d'ailleurs, il m'avait caché sa force de blondinet.

J'ouvre ma boite aux lettres, repensant à tout ce que j'avais appris sur lui personnellement, omettant totalement l'aspect thérapeutique. Je commence même à m'apercevoir que j'ai capter certains de ces petites mimiques gestuelles. Je ris en y pensant, surtout à celle qui consiste à toujours replace à la perfection sa tasse sec l'anse toujours placé du coté droit. J'arrive enfin à mon appartement, mon courrier à la main, j'entre m'apercevant que mon bridé est étalé sur la canapé. On se salue d'un rapide tchek. Je m'assois dans le peu de place qu'il reste sur ce canapé, et je feuillette les enveloppe toujours affichant un grand sourire, que remarque mon ami et questionne sans attendre :

" Quel est ce grand sourire ?

- Ah Ah, tu ne sauras pas petit chintok, réponds-je en ouvrant dans le même temps une enveloppe suspecte sans adresse ou timbre.

- Alors déjà je suis coréen, quand est-ce que tu vas te le rentrer dans ta tête ? dit-il avec une mine renfrogné. 

-Peut-être un jour, ou peut-être jamais. ". J'enchaîne sans problème, étant de nature taquin. Je commence alors à lire le message provenant de la lettre, bien cliché semblant sortir tout droit d'un film policier. Une menace fait à partir de lettre découpé dans des journaux et grossièrement collées sur une feuille.

« Prends garde Dylan, prends bien garde, sinon je te jure que je vais bientôt te détruire »

Ki hong s'aperçoit de ma surprise et se saisit de la feuille, me l'arrachant pour lire. Sans attendre, il s'emporte affichant une mine très sérieuse, ce qui est assez rare chez lui :

" On va prévenir la police, le signaler au moins, annonce t-il en se levant du canapé.

- Non, ca veut rien dire sérieux, une blague".

Je rétorque attrapant son poignet, l'obligeant à se rasseoir. Il s'apprête encore à me répondre, mais je le stoppe et calme son esprit beaucoup accro à son monde médiatique plein de faits divers.

On débat durant une trentaine de minutes, pour après reprendre une routine normale. Néanmoins, malgré mon sang froid, je mentirai si j'osais dire que cela ne m'avait pas préoccuper : Qui ? Pourquoi ? Qu'ai-je fait qui puisse déplaire à quelqu'un ? 


Je n'en sais rien, même si un suspect apparaissait peu à peu mon esprit. 
L'homme qui me suit depuis des mois.

NDN : Je reviens après une longue absence dont je tiens à m'excuser encore, je compte reprendre une publication plus fréquente. Si tout se passe bien je donnerai l'estimation des chapitres restant dans le prochain.

DementiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant