chapitre 25

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PDV Dylan

Une semaine passée depuis la première lettre, qui n'a été que la première d'une longue liste. En effet, depuis je reçois quotidiennement des menaces dans ma boite aux lettres, toutes sont très agressives et mettent en jeu de plus en plus ma vie actuelle. Pour l'instant, cela tourne beaucoup autour de ma relation avec Thomas, qui est qualifiée comme "malsaine" car je serais dans un abus de confiance. Je profiterai de sa vulnérabilité pour m'en rapprocher, pour " le mettre dans mon lit" comme il y est si joliment écrit en lettres imprimées et collées. Certes, je ne peux pas nier l'ambiguïté de ma situation actuelle avec lui, mais jamais je lui ferai du mal ou n'essayerait de faire de lui un vulgaire plan cul. Je veux bien reconnaître que, bêtement, je me suis laissé avoir par cette proximité que j'ai instauré entre nous. J'avoue que je ne le vois plus réellement comme un simple patient, et indéniablement je me sens attiré par lui. Je ne sais juste pas quoi faire, ni à qui en parler, car je sais que sur ce point je suis totalement en faute.

En ce moment, je suis en pause dans mon bureau, en train de ruminer dans mon coin. J'essaye de cacher le plus possible la réalité à mon entourage, de faire bonne figure, donc je prends tout en dérision face à ki Hong et je n'en parle à personne d'autre. Néanmoins, étant quelqu'un de curieux et de nerveux, je ne peux réfréner le rallye mental qui se déroule constamment depuis le début de ce cirque. Je réfléchis, encore et encore, ayant assez rapidement éliminé cet inconnu, à cause de certaines choses qu'il ne peut réellement savoir par une simple filature. Une qui n'est pas très discrète en plus. A moins qu'il ne soit pas le seul à m'observer, peut-être qu'ils ont même positionner des micros et caméras ! En y pensant cela pourrait être assez probable, je me mets alors à chercher partout dans mon bureau comme un idiot, allant jusqu'à trainer ma chaise un peu partout pour m'en servir d'échelle afin de vérifier certains meubles hauts, le plafond et ses recoins. Quand soudain, Kaya ouvre la porte en compagnie de mon patient, que j'étais censé aller chercher, je sursaute et descend aussitôt de mon perchoir tandis qu'ils me regardent avec des gros yeux. Ma collègue me demande alors, toujours perdue face à la scène précédente :

" Tu peux me dire ce que tu fais idiot ?

- Je, heu... Superbe qualité, je tai jamais dit que je voulais être dans le bâtiment plus jeune, donc voilà je m'émerveille facilement devant ça. Devant des surfaces. Du dure quoi. ", finis-je, en donnant un coup dans le mur pour approuver mes propos. Mes deux vis-à-vis se regardent avec des visages ahuris, pour ensuite exploser dans un fou rire. Facepalm à moi-même. Je me sens très, très embarrassé, je me mets alors à gratter ma nuque comme un timide ado. Je sens que cette anecdote va rester dans les annales.

***

Je finis de trier quelques papiers sur mon bureau, puis je regard mon téléphone et y lit l'heure : " 18 h 10". Il est temps pour moi de partir et de me rendre à ma petite entrevue avec le blondi. Les dernières fois je ne suis même pas arrivé à lancer de réels sujets de conversations, je suis trop obnubilé par ma réflexion et l'identité du responsable pour avoir le coeur à bavasser. Je quitte le bâtiment et me dirige tranquillement vers le café, à pieds pour me laisser une bonne trentaine de minutes à penser. J'ai besoin de penser à beaucoup trop de chose, de souffler, et je sais que je ne peux le faire qu'en étant seul. Je n'aime ps parler de ce qui me tracasse, ni forcément de recevoir les avis et conseils d'autrui. Je n'y ai recours qu'en dernière solution, et pour l'instant je suis sûr de pouvoir trouver réponse en solo.

Plus j'avance et plus des images de ces derniers mois, remontant au début de mon emménagement, commencent à défiler dans ma tête. Cet homme étrange qui me suit, qui est un ami de Kaya et qui semble connaître Thomas. Bryan qui est extrêmement bizarre, pleurnichard et attentionné pour ensuite se transformer en hautain et haineux. Je ne sais toujours pas pourquoi il est semble ne plus réellement m'apprécier alors que il est venu de lui même me chercher. Toute cette histoire que j'ai découvert sur l'ancien psy, à qui j'ai pris la place. Et Mr Williams qui connait aussi le chauve, cette conversation secrète, puis depuis que j'ai repris Thomas je m'aperçois que nous ne nous croisons presque plus, voire plus du tout.

DementiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant