PDV Thomas
Je viens de monter mon dernier carton dans mon nouvel appart. Je suis crevé, après avoir fait autant d'allers-retours entre le camion et le deuxième étage. Je m'étale par terre au centre de ce bordel cartonné. Je soupire en m'étirant, avant de finalement fixer le plafond, plongeant tout doucement dans une rétrospective de ces deux années écoulées, suite au procès. En effet, Bryan a réussit à se fair passer pour fou et n'a donc été puni que par un séjour en psychiatrie, ainsi que l'obligation se faire suivre après celui-ci et de suivre à la lettre son traitement. Normalement, il sera surveillé et ne pourra plus jamais me retrouvé.
Du côté de mon amoureux manqué, plus de nouvelles, lui et son ami ont apparement quitté Cleveland peu de mois après le jugement rendu. Tout ce qui me reste de lui est un petit message, qu'il a glissé en secret dans ma poche de costume, il n'y a inscrit qu'une question :
" Un jour, si on peut s'aimer, m'aimeras-tu ?"
À laquelle je n'ai jamais pu répondre. La vie ne semble pas vouloir nous réunir malheureusement, ou peut-être qu'elle fait bien, car il pourrait être possible qu'on ne s'aime plus après tant de temps d'absence. C'est vrai que mon coeur est épris de lui, par ce souvenir et cet espoir qui le poussent à palpiter dès que je me laisse divaguer sur notre relation passée... Il me manque terriblement par moment, alors que nous n'avons jamais rien engagé d'officiel et de sérieux. Je me demande sans cesse s'il va mieux, s'il vit bien, s'il s'est guéri de ses blessures personnelles et de ce chaos. Je le souhaite du plus profond de mon coeur en tout cas.
Enfin, pour ma part, je suis retourné chez mes parents avec ma soeur. On leur a tout expliqué, nous avons beaucoup parlé et pleuré, tous ensemble. Aujourd'hui, tout roule entre nous, nous sommes même retourné deux semaines en Angleterre pour des vacances en famille, comme quand on était adolescent. C'était génial.
Psychologiquement, je suis toujours sous traitement pour m'aider, et j'ai eu un suivi avec un psychothérapeute hebdomadaire, qui m'a permis de remettre beaucoup de chose à plat et de me faire avancer sur mon rapport à moi-même. Certes, j'ai encore quelques difficultés avec la nourriture et ma dysmorphie, mais au moins je gère mieux mes crises et est réduit, presqu'à néant, mes comportements destructeurs. Je suis fière de toute cette avancée.
Professionnellement, au cours des deux années, je me suis fait une expérience dans des bars, boutiques tout en reprenant à côté un cursus accéléré pour pouvoir enseigner la guitare à des jeunes dans les conservatoires ou petit école de musique. D'ailleurs, je l'ai bientôt fini. Je crois qu'on peut dire, haut et fort, que je suis sur la bonne voie.
Je me redresse, sortant mon tel de ma poche pour voir l'heure : 14 h 40. Je vais sortir un peu pour faire le tour du coin, repérer un bon café et trainer au parc du centre ville. C'est vraiment sympa d'habiter à Portland, l'atmosphère est génial et ne m'angoisse pas tant que ça. Je récupère en vitesse mes clés après avoir change rapidement de haut et m'être passé un coup d'eau sur le visage, dans mes cheveux également.
Je referme derrière moi et rejoint rapidement les rues de dehors, commençant à déambuler tranquillement. Je regarde autour de moi, les immeubles, les gens, les petites boutiques, les bars et cafés. Je me sens réellement bien à flâner comme ça.
***
Marchant depuis une trentaine de minutes, je ne peux rester à m'arrêter dans un petit café, près du parc, qui me rappelle étrangement celui où nous nous retrouvions. La déco, l'ambiance comme l'emplacement sont assez similaires. C'est drôle quand j'y pense. Je regarde leurs boissons chaudes, même s'il en fait pas très froid en ce moment, et j'avoue j'hésite entre un bon petit cappuccino et un chocolat chaud. Je réfléchis avant de décider de prendre la deuxième option. Je crois qu'en repensant à lui, je me suis laissé envahir par une vague de nostalgie donc je rends hommages à toutes ces tasses que nous avons bu ensemble.
Je commande, puis je le récupère pour ensuite me rendre à l'espace de promenade public. Je m'installe sur un des bancs près de la statue centrale qui orne cet espace. je me mets alors à fixer la boisson entre mes mains, quelques mèches de cheveux, encore humides, me tombant devant les yeux. Je divague, observe longuement la fumer s'échappant de la fente du capuchon, et dont l'odeur du chocolat vient délicatement chatouiller mon nez. Je suis sûr qu'il aurait adoré ce chocolat...
Je soupire un peu tristement et m'apprête à boire ma première gorgée. Lorsque, de nulle part, une personne débarque derrière moi et me demande sans gêne d'une voix étrange, semblable à un cartoon : " Je peux vous piquer un peu de votre chocolat ? ". Ainsi, tout en me retournant, je commence à refuser jusqu'à ce que j'aperçois cette fameuse personne. instantanément, je me fige à sa vue, lui, le grand brun au visage tacheté par parcimonie de petits grains, avec ces billes dorées par le soleil, qui vous rendent ivre dès le premier regard, et ce sourire dont tout le monde tombe sous le charme. Choqué et chamboulé, je me relève, tandis qu'il contourne le banc pour me rejoindre. Nous nous faisons face.
Je l'analyse, essayant de m'assurer à 100% que je n'hallucine pas, lui continue de me sourire et m'explique la raison de sa présence :
" Ça doit faire une bonne dizaine de minutes que je te suis et tu ne l'as même pas remarqué. Ça fait longtemps hein ?"
Je ne réussis pas à me remettre de cette surprise, alors j'hoche bêtement la tête, ce qui le fait rire. Peu après, il me demande, restant toujours à une distance raisonnable pour des retrouvailles :
" T'habites dans le coin ou t'es de passage ?"
Il capte que je ne peux pas encore délier ma langue, et donc il poursuit :
" Parce que j'habite ici depuis près de deux ans, donc,...fin si tu veux qu'on traine encore un peu ensemble, on peut aller à mon appart,... Ou heu fin on peut aussi aller se poser dans un café."
Plus mon silence dure, plus je le vois perdre ses moyens, ceci me fait revenir sur terre. sans attendre je lâche mon chocolat chaud et me jette sur lui. Je ne suis pas de nature à avoir des élans d'affection pareils, mais ,là, c'est Dylan. À son tour choqué, il prend quelques secondes avant de finalement me rendre mon étreinte. On se sert à s'étouffer. On ne parle plus. Il n'y à rien à dire.
On sait déjà tout.
Je n'ai pas besoin d'entendre de sa bouche, je sens que lui aussi est en train de se faire envahir par ses émotions, celles que nous avons laissé en suspens dans nos êtres, durant 24 mois. Conservées bien au chaud pour qu'elles ne fanent jamais.
Tout ce temps, où chacun a espéré bien sagement que la vie fasse son oeuvre, et voilà.
En temps normal, j'ai horreur d'être le premier à le faire, néanmoins, suite à une si longue attente, je me lance et m'écarte légèrement de lui pour venir saisir son magnifique visage constellé, entre mes mains. Nous nous scrutons, encore et toujours, quand je lui dis de vive voix :
" Je t'aime"
Pour simple réponse, il vient m'embrasser passionnément.
FIN
Ndn : VOILÀ ! J'ai finis cette fanfic qui s'était étalée sur de longues années,bon j'exagère . J'espère que cela a plu et plaira à d'autres, mais voilà je voulais finir ce projet et j'ai tout donné. Même si le résultat ne me convient pas complètement, j'ai tout donné 😅.
Merci à tous de venir lire jusqu'à la fin.
Donnez des retours si vous voulez ça me ferait très plaisir et bisous 💕
VOUS LISEZ
Dementia
FanfictionDylan n'a plus d'autre choix que de se trouver un nouvel emploi dans un nouveau cabinet de psychologie, étant donne que sont stage vient de s'achever. Mais deux restrictions obligatoires se présentent a lui : - La première, disant que le cabinet doi...