PDV Thomas :
J'arrive au cabinet. Je suis accompagné, ou plutôt escorté et surveillé par Bryan. Nous passons ensemble le pas de la porte dans un silence de mort, déjà bien présent depuis quelques années et très pesant depuis ces derniers temps. Aucun mot n'est échangé, même lorsqu'on se retrouve seul dans la salle d'attente. Je regarde fixement le mur en face de moi, alors que lui ne détourne pas une seule seconde son regard de moi. Il m'analyse, je sens son être entier couler sur moi, je sens ses pupilles rouler sur mon être cherchant la moindre faille pour pouvoir me pénétrer, mais cette fois-ci il n'y arrivera pas.Au loin, j'entendis alors les chaussures de mon sauveur résonner qui apparait dans l'encadrement de la porte avec son grand sourire. Je me retiens pour ne pas bondir de mon siège et le rejoindre, donc je me lève tranquillement et salue mon faux-gardien.
Je pars aux côtés Dylan, ou plutôt Monsieur O'brien pour être plus professionnel. Il m'ouvre la porte de son bureau alors qu'au loin on entend celle de l'entrée se refermer. Rien que le claquement me fait sursauter, tout devient de plus en plus tendu à l'approche du moment fatidique si je puis dire. " Thomas ? Comptes-tu entrer ou me faire poireauter longtemps ici comme un portier ? " , dit mon psychologue en rigolant, un rire dont je me lasse pas.
Je le regarde avec un léger sourire que je réfrène aussitôt, puis j'entre et m'assois sur l'une des chaises disposées avec soin pour notre rituel. Il vient se poser sur l'autre juste à coté. On se regarda sans gêne pendant un moment, jusqu'à ce qu'il rompt ce contact visuel et lance en échange la conversation :
" La dernière fois, on s'était arrêtée sur tes parents et ta soeur. On avait en quelque sorte déduit que la dysmorphie devait être née dans ton adolescence. Je t'avoue que j'aimerais qu'on en reparle plus clairement.
- ..., j'inspire puis je réponds, D'accord. Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu un grand intérêt pour mon apparence mais j'ai toujours eu une grande facilité à en pointer les défauts, c'est-à-dire à peu près tout.
- Et, tu penses que c'est du à des gens ou un évènement en particulier ? me demande t-il .
- Jamais réfléchi.".
Je réponds automatiquement, laissant ma tête basculer en arrière mon regard tourné vers le plafond. Son genou se colle au mien dans une délicatesse que je n'ai jamais connu, comme le poids de ses yeux son geste est léger, volatile et apaisant. Le silence s'insinue à nouveau, lui ne dit rien car il sait que je dois réfléchir dans mon côté. Il est inutile de me presser. J'avoue que je ne sais pas d'où cela a commencé, je me rappel de la première fois où j'ai osé me faire du mal : j'étais âgé de 17 ans, face à mon miroir de salle de bain luttant depuis 30 minutes contre un épi, alors que j'avais déjà passé 20 ou 25 minutes à observer mon corps dans sa totalité, et ne trouvant pas de moyen pour le bloquer comme je le voulais je me suis donc rasé le crâne. A la barbare, ma soeur dut elle même reprendre mon massacre après avoir calmer tant bien que mal ma crise de nerfs. Cette scène, ancienne ou pas, était ancrée dans ses moindres détails et me replonge sans cesse dans ma détresse. Inconsciemment, ma respiration s'est déjà accélérée et mes mains se mettent progressivement à trembler, C'est insoutenable au point que je me lève brusquement de ma chaise, je vais vers la fenêtre pour m'oxygéner en vain tandis que Dylan se plante juste derrière moi. Il pose sa main sur mon épaule que je repousse aussitôt, je supporte pas du tout le contact dans ces moments là. Pourtant, il s'en fout et refait exactement la même chose dans la seconde qui suit, je me retourne et le repousse en posant ma main sur son torse. On se fixe, ma poitrine se soulevant toujours plus de manière anarchique quand lui se rapproche à nouveau en ma direction tout en semblant me parler. Je comprends rien, je n'entends rien. Je prononce difficilement, assez fort car j'ai peur de ne pas être entendu :
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Dementia
FanfictionDylan n'a plus d'autre choix que de se trouver un nouvel emploi dans un nouveau cabinet de psychologie, étant donne que sont stage vient de s'achever. Mais deux restrictions obligatoires se présentent a lui : - La première, disant que le cabinet doi...