chapitre 26

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PDV de Thomas

Hier soir a été un véritable fiasco. Il a fallu que Dylan me voit avec lui, alors que tout semblait se dérouler comme prévu. Cette simple rencontre peut remettre tant de choses en question, voire la réussite du plan créé par Ava, qui est à deux doigts de fonctionner . Quelle poisse !
J'essaye de gérer la pression au mieux, mais l'angoisse me prend aux tripes, au point que j'ai bien cru vomir ce matin tant mon corps cherche à l'évacuer. J'ai du rester près d'une heure aux toilettes, ayant des nausées insoutenables.Pour, finalement, rien régurgiter. Donc, j'ai fini par faire ce que je ne devais plus faire, j'ai ressorti cette vieille lame de rasoir pour corriger ce foutu truc de ses défauts. J'ai lutté pendant des jours pour ne plus y toucher, pour respecter les promesse et les bonnes choses qui m'ont été insufflé par ce fabuleux homme. Non, ce psy. Qu'est-ce-que je suis en train de penser ? Comment je peux encore trouver le temps de divaguer à des conneries pareilles ? Je passe ma main sur mon visage en sentant quelques larmes emplirent mes yeux, prêtes à se déverser, puisque je sais qu'au fond je me suis beaucoup attaché à lui. Je n'aurais pas du, mais c'est incontrôlable. Ses mimiques, ses mots réconfortants, son tact, sa gentillesse, ses sourires et rires, tout en fait. Tout m'a fait flancher sans que je m'en rende compte, or tout est fichu à présent. Fichu.

J'essaye de me calmer au mieux, quand tout à coup la sonnerie de mon téléphone prépayé retentit. Sa qualité audio violente mes tympans avec son thème vieillot. Je l'attrape et décroche, sachant pertinemment qui se trouve à l'autre bout du fil, j'inspire un grand coup pour me redonner un peu contenance juste avant d'entendre sa voix transpercer mes oreilles, une seconde fois, en s'exclamant:

« Hey ! Tom !

- Hey..., je réponds tentant de maîtriser ma voix encore fragile et émotive.

- Pourquoi tu m'as pas appelé plus tôt ? Will te l'as quand même donné il y a 3 jours, et d'ailleurs, il m'a raconté pour hier, Continue t-elle en prenant un ton des plus tendre et rassurant qui puisse exister sur terre.

- Oui..., je commence avec un ton bas, tu penses qu'il croit vraiment que c'est moi ? Tu crois que tout se déroule comme Ava l'avait prévu ?

- Il le faut, sinon tout capotera. Il est venu m'en parler rapidement aujourd'hui. Il avait l'air d'être assez remonté, et surtout de ne pas avoir dormi. Si tu avais vu ses cernes, tu te serais enfui en courant. ».

Elle tente un peu d'humour, espérant me faire rire certainement. Or, je n'ai vraiment pas le cœur à ça, trop obnubilé par le fait qu'une fois que tout sera fini il partira, et il ne voudra plus jamais avoir de contacts avec moi. Après un silence assez gênant, j'avale difficilement ma salive pour essayer de faciliter le trajet de mes mots, sans craquer si possible. Je me lance, hésitant et sur le point de chavirer dans un énième craquage nerveux :

" Il me hait, non ?

- ... En soit oui, répond-t-elle, mais parce qu'il ne sait pas tout le reste. Quand il saura, il comprendra. J'en suis sûre !, s'exclame t-elle. Pour l'instant, Tom' concentre toi sur le plan. Tout ça, c'est pour toi. ».

Je souffle avec une voix tremblotante, désespéré. Je la salue rapidement et raccroche sans attendre. Je regarde le sol, puis m'étale sur le lit avant de marmonner :

« Il ne comprendra pas...il ne comprendra pas Kaya. »

*** 

19 h 50

Je suis devant le café, congelé par le froid, à attendre bêtement Dylan. Je ne sais pas moi-même pourquoi je m'y suis rendu...

Plus d'une heure est déjà passée, pourtant je ne me résigne pas, je suis sûr qu'il va arriver. Il va apparaître au bout de la rue et passer quelques quarts d'heure avec moi. Le vent est glacial. J'ai l'impression qu'il fouette mon visage, comme pour essayer de me ramener à la raison, mon nez rouge coule légèrement, et mes doigts sont légèrement bleus pendant que mon corps entier grelotte. On dirait que tout me crie : " tu perds ton temps !".

DementiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant