Dementia

chapitre 30.1

PDV Thomas

Après avoir patienté de longues heures à l'abri dans ma chambre, je quitte enfin l'appartement. Je n'ai pas osé en sortir plus tôt, malgré le fait qu'il soit déjà au travail et donc que je ne risque rien. Or, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer qu'il soit derrière la porte à m'attendre pour refaire ces horreurs sur moi...Elles passent en boucle dans mon esprit...Je me dégoûte. J'ai faillit me convaincre de ne pas aller au rendez-vous prévue avec Dylan. Cependant, une nouvelle m'a décidé à y aller, celle de ma délivrance. En effet, ma sœur est arrivée en ville suite à notre dernier appel dans lequel j'ai craqué, en lui avouant qu'il avait été plus loin, au bout de son atrocité. J'ai pleuré pour la première fois en présence de ma soeur, bien que cette dernière soit à l'autre bout d'un téléphone, et cela en faisant une bonne crise de panique qu'elle a eu du mal à calmer. Néanmoins, dès qu'elle a eu réussi, elle m'a annoncé avec aplomb, ainsi qu'avec beaucoup d'impulsivité :

« Je voulais le faire disjoncter, et qu'il s'en prenne à toi car comme ça on aurait des preuves. Mais, là ! Il est allé beaucoup trop loin, je vais le tuer ! Tu vas faire tout ce que je vais te dire et après je débarque ici. Tu me rejoins à l'hôtel et plus jamais tu retournes là-bas. J-A-M-A-I-S. ».

Elle a achevé de ponctuer ce mot, tant attendu, qu'automatiquement je me suis effondré en larmes, une seconde fois. Moi, qui m'étais imaginé exploser de joie quand j'aurai vu la fin de ce cauchemar, je n'ai pu que pleurer. Des larmes de joie, bien évidemment. Du coup, me voilà hors de ma prison avec ma valise et un sac, tous deux bien remplis, marchant en direction du café pour rencontrer le brun et pour de suite fuir avec mes sauveurs, Kaya et Ava.

Je viens tout juste d'y arriver. Je pousse la porte pour entrer avec mes affaires, en regardant autour de moi. Je le vois alors, au fond, à notre place habituelle, en train de pianoter sur son smartphone. Il est habillé tout simplement, les cheveux décoiffés, certainement dû au vent de dehors, ce qui le sublime parfaitement. Mon regard se scotch à lui, mais mes pieds restent scotchés au parquet. Je me sens abject, voire pendable, comparé à lui et aussi à cause de ce qu'il subit par ma faute. La dernière fois, j'ai bien vu son état, ses cernes, sa douleur, sa rage. Je m'en veux.

Je me perds dans mon esprit, dans mon coeur, chacun déchiré dans leurs dilemmes, alors qu'il me remarque et pose ses perles ambrées sur moi. Dylan me scrute, ce qui me fait autant frissonner que m'effraie. Je déglutis difficilement, sans pour autant détourner mes yeux de lui, qui me pointe la chaise à ses côtés pour que j'y prenne place. Sans broncher, je le fais et m'assois.

Il appelle l'un des serveurs et commande deux grands chocolats chauds. Pour ensuite laisser ce satané mutisme, des plus pesant, s'emparer de nous : on ne se regarde plus, on ne dit rien, je crois même qu'on ose à peine respirer.

Le temps s'écoule, et rien. Excepté le fait que nos tasses fumantes viennent de nous être amenées. Soudain, en coeur, nous nous raclons la gorge, lançant un appel au secours à l'autre. Nous voulons respectivement que l'autre engage la discussion, malgré le fait qu'il serait logique que ça soit moi puisque je suis l'organisateur de cela. Je ferme les yeux avec force, rassemblant mes idées au mieux, puis j'expire tout l'air de mes poumons comme si l'oxygène était lui-même devenu un fardeau, bloquant mes mots. Un réel échauffement pour uniquement balancer la plus banale des phrases :

" C'est pas moi. "

Je pose à nouveau mon regard sur lui, qui me fixe d'un air dubitatif tout en demeurant silencieux. Il ne réagit pas pendant un sacré bout de temps, avant de finalement pouffer de manière sarcastique, mais surtout tendue :

" Bien sûr, bien sûr...Je t'avoue que là t'as intérêt à être convaincant, et également m'en dire plus pour que je puisse enfin comprendre cette situation de merde.

-  Dylan, je reprends approchant doucement ma main de la sienne trainant non loin, regarde moi deux secondes et écoutes moi jusqu'au bout. Je ne pourrai pas te dire tout, néanmoins je peux t'expliquer une partie." Il souffle, agacé par mes propos, et pourtant, alors que ma main touche lentement la sienne, il ne me repousse pas. Ce simple fait me rassure, m'offrant un regain d'assurance et également un soulagement. On se met alors à se fixer, lui demeurant dans le silence, moi me lançant dans mon récit :

" Je ne suis pas le responsable de tout ce qui t'arrive, du moins pas directement...

- Donc t'es pas trop le méchant, mais un peu quand même. Tu sais que c'est pas logique ?

- Laisses moi finir, s'il-te-plait. ". Encore une fois, il souffle tout en grommelant comme un enfant, ce qui me fait légèrement sourire avant de poursuivre :

" Je ne pourrai tout dire ici. Tu sauras tout bientôt. Je voulais que tu saches et sois convaincu que ce n'était pas moi. Je ne suis pas l'auteur de toutes ces lettres, tous ces appels qui te rendent si mal. Mal au point de devoir prendre congé... Je te jure que c'est la vérité. Néanmoins, je ne suis pas non plus tout blanc dans le fait que tu te retrouves impliqué dans cette situation. Je... Je devais me sauver, je devais mettre fin à tout ce carnage...

- Comment ça ? Explique moi....car je te jure que tu mérites, tout autant que le véritable coupable, un véritable coup de ma part ... 

NDN : Hey ! Grande nouvelle ! j'ai fini d'écrire tous les chapitres, ainsi que l'épilogue de Dementia ! Il ne me reste plus qu'à les poster, à intervalles régulières ! J'ai tout relu et essayé de corriger au mieux. Les chapitres sont tous séparés en deux parties, mais pas à part égale donc ne soyez pas étonnés de la longueur aléatoire de celles-ci. 

Commentez, votez ! ça me fera super plaisir, car je n'ai pas un talent inné pour l'écriture, mais je me l'a suis donné pour ces chapitres !!! :)