Chapitre 33.1

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PDV de Dylan

6 mois sont passés.

Avec Ki Hong, nous nous sommes tous les deux, en partie, remis de nos blessures. Malheureusement, lui doit encore faire pendant un bon bout de temps des étirements pour réhabituer ses tendons, qui ont été sectionné et, par chance, les seuls éléments réellement atteints par le couteau. Moi, mon visage a bien dégonflé, perdu ses boursouflures et hématomes. J'ai eu quelques points de sutures pour l'arcade. En plus, je m'en suis sortie avec un léger trauma crânien, donc sans de lésions graves, alors que cet obsédé a mis toute son âme dans ses coups.

Aujourd'hui, c'est le procès. Nous venons d'arriver devant le bâtiment de justice, et on dirait bien que nous sommes pour l'instant les premiers. On regarde autour, avant de nous assoir comme de ploucs, ploucs en costume donc haut de gamme, sur les marches. Nous observons les gens défilés sur le trottoir, en silence, du moins jusqu'à ce qu'il engage la conversation :

" Tu te sens prêt ?

- Oui, je m'en fous à vraie dire, dis-je d'un ton monotone.

- Même de le revoir ? Continue t-il dans son interrogatoire.

- Bah oui, il a juste voulu nous tuer, mais regarde il va être jugé et tout sera réglé.

- Je ne te parle pas de lui Dydy, souffle t-il exaspéré de mon comportement.

- Bah de qui alors ?".

Je lui demande d'un air désinvolte. Bien entendu, je sais très bien de qui il parle, mais j'ai pas envie d'y penser. Lors de sa visite à l'hôpital, j'ai réalisé à quel point j'avais été manipulé dans ce bordel et j'ai disjoncté. Toute ma frustration, tristesse, mon désarroi lui ont été déchainés sur lui. Je n'avais plus hurler comme ça depuis longtemps. Je devais être pire que rouge, mes veines devaient pulser sur mon front et dans mon cou. En même temps, Mon patron, ma collègue, et ce mec que j'ai embrassé m'ont totalement roulé dans la farine. Ce dernier ose encore me dire qu'il ressent vraiment des choses pour moi. Bien sûr...

Je prends ma tête dans mes mains, tiraillé par mon coeur et mon esprit, qui se vouent une guerre sans fin à cause de tout ce bordel, qui a tout ramené en surface. Toutes ces choses que j'avais si bien enfouies. Durant le laps de temps, qui nous séparait de ce jour primordial, je m'étais interdit de penser à Thomas, de m'imaginer des milliers de scénarios et de laisser mes sentiments prendre le dessus. Il en est hors de question. Ki passe son bras autour de mes épaules, me tirant vers lui dans une accolade réconfortante tout en me soutenant d'un banal :

" Ça va aller vieux...".

J'aimerais sincèrement le croire, pourtant je me sens sur le bout du fil, et cela dès l'instant où mon ancien patient, crush, fin Thomas apparait. Il gravit les marches avec ses trois compères : Kaya, le boule à Z nommé Will, puis Ava, sa soeur. On s'est vus, mais, l'un autant que l'autre, on ne sait pas quoi faire. On se fixe comme deux idiots, sans faire aucun geste d'approche. On essaye de déchiffrer l'envie de l'autre, l'état de l'autre. C'est alors que sa soeur commence à se diriger vers moi, d'un pas déterminé, ce qui me fait limite paniquer sur le moment, car je ne veux pas parler, à personne et encore moins à elle, l'investigatrice de tout ce plan.  Thomas semble l'avoir compris et l'attrape au vol avant de la sermonner : " Laisses, on y va d'accord." Sa voix est faible, douce et, sur le moment, je veux bien l'avouer, elle m'a manqué.

De suite, ils poursuivent donc leur montée et entrent dans le bâtiment. Je reçois alors une tape d'encouragement de mon ami qui m'annonce : "  c'est l'heure, on y va. ". Donc, nous faisons comme eux.

DementiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant