Le reste de la semaine s'écoula dans la même ambiance que le lundi. Clyde refusait toujours obstinément d'adresser la parole à quiconque, il esquivait Avery dans les couloirs et ne prenait plus la parole en classe. En dehors des heures de cours ou des heures de regroupements conventionnels obligatoires comme le déjeuner, on ne le voyait jamais. Personne ne savait où il allait s'enfermer, mais, ce qui était sûr, c'est qu'il pouvait y passer des heures.
Le jeune homme continuait à recevoir des serpentards de sixième et de septième année le soupçonnant d'avoir glissé une rose et un mot cocasse dans leurs affaires, ce à quoi il répondait souvent par des insultes.
Mercredi, il avait répondu à un Rosier indigné qu'il ne l'attire pas plus qu'un scrout à pétard tout droit sorti du rectum d'un dragon et qu'il ferait mieux de disparaître immédiatement de son champ de vision.
Pearl assistait au spectacle désolant de la chute de son ami, impuissante mais furieuse de ce que le sort lui faisait subir. Clyde ne méritait pas ça.
Elle aurait bien voulu persévérer dans la tâche d'essayer d'épauler son ami dans cette épreuve, à l'instar de Dionysos, mais Tom l'accaparait dernièrement. Il ne lui laissait plus une minute de répit, l'interceptant à tous les coins de couloirs, défendant quiconque sinon lui de s'assoir avec elle en cours ou aux heures de repas.
Il la faisait rester jusqu'à des heures tardives dans la salle secrète, l'obligeant à jouer inlassablement sur commande. Bien que son poignet fut complétement guérit, les gestes brusques et autres menaces s'étaient également multipliés et étaient devenus presque banals.
Pearl subissait tout ça sans broncher, prenant sa possessivité pour de l'affection. Ses critiques la faisaient constamment se remettre en question, elle se demandait souvent ce qui n'allait pas chez elle, pourquoi à chaque fois qu'elle se regardait sans le miroir son reflet lui donnait envie de vomir et s'il n'était pas trop bien pour elle.
Cette situation ne la dérangeait pas tant que ça, la seule chose qui avait tendance à la mettre mal à l'aise était le regard vague que le jeune homme portait souvent sur ses clavicules.
Jennie et Dionysos lui reprochaient de temps en temps son absence auprès d'elles et son manque d'implication dans l'affaire « aider Black à retrouver sa joie de vivre », ce à quoi Pearl répondait par des grognements agacés ou des moues désapprobatrices. De plus, Dumbledore n'était plus revenu vers elle.
Elle passa ainsi cette semaine partagée entre ces nouvelles préoccupations, découvrant les prémices d'un futur dilemme cornélien jusqu'à ce vendredi : plus précisément, jusqu'à ce cours de défense contre les forces du mal qui était l'un des derniers de la journée. Cela se faisait bien ressentir.
Elle somnolait en observant ses camarades les yeux semi-fermés, comme d'habitude, la tête enfoncée dans ses bras croisés sur son bureau.
Beaucoup non plus n'étaient pas très attentifs. Jennie admirait le sujet d'étude du jour du cours de soins aux créatures magiques à travers la fenêtre, Lestrange et Cygnus débattaient sur des sujets forts douteux, Clyde dormait sans prendre la peine de le cacher, même son voisin Jedusor semblait perdu dans ses pensées qui devaient être plus intéressantes que le cours.
La sonnerie retentit, annonçant la fin de leur joug et procurant des sensations grisantes aux heureux chanceux qui pouvaient retourner aux dortoirs. Pearl se leva, attrapa son sac et réussit à esquiver le préfet pour aller rejoindre Jennie qui rattrapait le cours inscrit au tableau à toute vitesse.
En l'attendant, elle vit du coin de l'œil Têtenjoy trainer sa vieille peau jusqu'à un Clyde à peine sorti des méandres du sommeil. Ce dernier s'empressait, la tête ballante et les yeux mi-clos, de ranger ses affaires, visiblement averti de l'approche de la vieille, sans doute grâce à sa fameuse aura détestable.
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Mélodie damnant |T.E. Jedusor|
FanficDans une pièce sordide A l'abri des regards Ivre de partitions Elle lui montre ce que l'Homme a cru voir /Cette fiction contient de la violence, un langage parfois cru et autres joyeusetés. Ne la lisez pas si vous êtes jeune ou sensible !/