C'est sur ce canapé, sur lequel elle a failli copuler, le regard perdu sur les bouteilles vides de champagne, emmitouflée dans sa couette que Pearl prit la décision de ne plus jamais se montrer en public.
Elle s'enfermerait dans sa chambre, supportant à la limite les autres camarades de son âge la nuit, Dionysos lui apporterait à manger et son géniteur irait au diable.
Elle passerait le reste de ses jours à se morfondre et se remémorer cette soirée.
Ou alors, elle pourrait briser le mur de la salle commune et laisser l'eau du grand lac inonder les dortoirs de Serpentard et la noyer au passage.
Mais Clyde était avec elle dans les dortoirs et lui ne méritait pas de mourir, il avait pour but de coïter avec Avery et elle n'avait pas le droit de lui retirer cette perspective, ce serait monstrueux.
Par ailleurs, en revenant sur son premier projet, elle se rendit compte que Dionysos ne permettrait jamais cela et que Dippet y verrait une série plutôt longue de problèmes que ça engendrerait pour sa scolarité, même si celle-ci était déjà fichue selon elle.
Et puis, ça impliquait ne plus jamais jouer de piano. Cette dernière privation, invivable, la décida à se bouger et reprendre dès l'après-midi même les cours.
Toujours enveloppée de sa couverture et sur fond sonore des ronflements de Clyde, Pearl se détacha du confort du canapé et se rendit doucement, vacillante jusqu'aux dortoirs.
La jeune fille attrapa sa montre posée sur sa table de chevet et vit que ses aiguilles étaient toutes deux arrêtées sur douze heures. Elle avait cours de métamorphose dans une heure, cela lui laissait le temps de se laver et préparer ses affaires, voire même manger un morceau si elle ne trainait pas.
Alors que Pearl déchargeait sa couette sur son matelas et s'apprêtait à se dévêtir pour se débarrasser de la couche de crasse qui l'enveloppait, elle fut pise de frissons incontrôlables. Ce n'était pas étonnant puisqu'elle était actuellement en sous-vêtements.
Elle ne se rappelait malheureusement que trop bien comment elle avait fini comme ça et la gêne immense qu'elle avait généré la nuit dernière chez le jeune préfet.
Mais le problème était que, s'il l'avait vu en sous-vêtements, alors il avait vu sa chair mutilée, alors son hypothèse, qu'il avait sous-entendue plusieurs fois, était vérifiée. Pearl écarquilla les yeux alors que certaines de ses réactions de la veille prenaient tout un coup un sens bien différent maintenant qu'elle était sobre.
Pearl se dirigea, absorbée par ses réflexions, dans la salle d'eaux. Elle se dévêtit de son linge sale qu'elle laissa sur le sol froid. Elle actionna l'eau chaude.
La jeune fille ne sentit pas les pores de sa peau s'ouvrir sous les vapeurs étouffantes, elle ne sentit pas sa carcasse endommagée s'enivrer de cette chaleur qu'elle lui offrait, ni même ses blessures brûler ou bien la crasse quitter doucement son corps.
Elle aurait voulu oublier son enveloppe charnelle, s'en débarrasser, l'incendier, l'endommager d'avantage. Elle lui faisait honte, supporter ce débris, cette épave lui provoquait des hauts-le cœur.
Que ce soit sa maigreur navrante, en passant par les trous béants peuplant sa peau, la diversité des teintes que prenait celle-ci ou encore le caractère pathétique de sa carcasse dans son ensemble, tout, tout était absolument rebutant en son sens.
En s'extirpant de sous l'eau chaude plusieurs minutes plus tard, elle ne daigna jeter un regard à son reflet pitoyable qu'offrait le miroir adossé à une sorte d'étagère ornée de marbre et autres joailleries propre à la vanité bien connue de Salazar Serpentard.
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Mélodie damnant |T.E. Jedusor|
Fiksi PenggemarDans une pièce sordide A l'abri des regards Ivre de partitions Elle lui montre ce que l'Homme a cru voir /Cette fiction contient de la violence, un langage parfois cru et autres joyeusetés. Ne la lisez pas si vous êtes jeune ou sensible !/