Mélodie damnant |T.E. Jedusor|

Chapitre 24

-Mademoiselle, vous rendez-vous compte de l'affront que vous avez fait envers l'école et les infirmières qui se tuent à la tâche pour guérir d'ingrats élèves dans votre genre ? Etait-ce trop demandé que de ne suivre nos recommandations ? Vous savez pourtant que c'est pour votre bien que nous souhaitions vous garder pour le reste du week-end...

-Oui mais...

-Ne me répondez pas jeune fille ! Cela suffit avec votre satanée insolence ! Votre fuite est inadmissible et il est absolument hors de question que cela se reproduise, dorénavant, vous suivrez au pied de la lettre les recommandations des adultes. Vous obéirez, vous ne déboulerez plus des marches, ne sèmerez plus les infirmières qui tenteraient de vous ramener avant de disparaître mystérieusement, ai-je été suffisamment clair miss Miss ?

Pearl avait fixé ses chaussures durant toute la tirade, surveillant Dionysos du coin de l'œil qui ne semblait pas tout à fait remise de sa cuite de samedi soir. Elle vacillait encore, doucement, semblant prête à s'écrouler d'une seconde à l'autre.

La serpentard releva la tête quelques secondes après la fin du monologue, s'étant bien assurée que ses remontrances étaient finies, avant de lancer sur un ton désolé qui se voulait sincère en plantant son regard dans celui de la femme en blouse blanche.

-Oui madame, je suis encore une fois sincèrement désolée et je vous assure que cela ne se reproduira plus. J'obéirai avec ferveur à vos recommandations, vous êtes mieux informée que moi sur ma santé au final, et puis je n'avais pas à faire preuve d'autant d'insolence...

Dionysos écarquilla les yeux tout en dévisageant étrangement son amie qui ne se pliait d'habitude pas aussi facilement sous l'autorité des adultes.

Les parallèles tanguaient, les lits, les rideaux semblaient mener une danse écœurante, allait-elle vomir ici même ?

-Bien. Récupérez vos vêtements puis filez en cours.

La jeune femme releva d'avantage le menton avant de se retourner en rabattant un pan de sa robe avec dédain et de s'en aller, s'en était presque comique, mais pas autant que la chute qu'elle avait faite samedi soir évidemment. Pearl se souvenait d'ailleurs que c'était cette femme qui avait fini tassée sous ses collègues.

La serpentard partit récupérer ses habits faits de tissus légers mais ample aux couleurs ternes en évidence sur l'accoudoir d'un fauteuil placé à côté d'un lit. Ils n'avaient pas changé de place, enfin personne n'y avait touché vu qu'ils étaient inanimés, évidemment, heureusement même...

-Ça va jeune fille ? S'inquiéta soudain une infirmière qui avait semblé remarquer l'état fébrile de la jeune française.

-Oui madame, ne vous en faites pas, j'accompagne simplement Pearl à son cours et j'irai me reposer ensuite.

Elle mentait. Pearl savait que sa camarade, en vue des A.S.P.I.C., ne perdrait pas bêtement une matinée à se reposer mais plutôt la tête enfouie dans ses cours.

-Comme vous voudrez capitula-t-elle en se détournant des deux acolytes.

Les deux jeunes filles sortirent de l'infirmerie, descendirent la volée de marches avant de se diriger vers la salle d'Arithmancie pour y pourrir toute la matinée, enfin, Dionysos n'avait pas cette chance...

-Je me demande ce que tu as avalé pour tanguer encore deux jours après avec ton allure d'ivrogne, tu es presque aussi effrayante que le baron sanglant.

-Bon sang tu es tellement adorable, il me faudrait plus d'amies comme toi dans ma vie... déclara la jeune fille sur un ton sarcastique.

-Passons outre ta déclaration ma foi fort flatteuse. Alors ?