Mélodie damnant |T.E. Jedusor|

DESCENTE AUX ENFERS partie 1

Disclaimer : Les parties suivantes contiennent pas mal de violence, si vous êtes très sensible, ne lisez pas.

Elle ne sortit de sa torpeur qu'une poignée d'heures plus tard. La jeune fille se redressa péniblement affichant une expression des plus grotesques. Elle s'étira avant de sortir de sa chambre, elle devait bien l'affronter à un moment ou un autre.

Sa montre affichait vingt-deux heures trente.

C'était dans ces horaires là qu'ils dînaient d'habitude. Elle descendit les escaliers une fois de plus résignée. Ce soir, ça allait déraper.

Une fois dans la salle à manger, elle remarqua que le poste de télévision était posé sur la table. Il y avait deux bols et une sorte de seau remplit d'un liquide grisâtre opaque où flottaient des légumes découpés simplement en deux ou en un morceau.

Pearl s'installa à côté de son père absorbé par les informations puis se servit d'un peu de soupe et de quelques carottes entières.

-Bon appétit.

Aucune réponse ne lui parvint, elle n'en attentait pas moins de lui à vrai dire.

-«... nouveaux sabotages ferroviaires en France, les actions des résistants sont de plus en plus néfastes pour l'ennemi... »

Emile s'esclaffa.

-Il était temps ! Ces ordures de gaulois nous ont entraînés dans cette guerre, ils ont foutu la merde partout ! Son point s'écrasa violemment sur la table. C'est à eux de nettoyer maintenant, ils méritent tout ce qu'il leur arrive.

Qu'est-ce qu'elle pouvait le haïr.

Comment était-ce possible penser comme ça ? Comment osait-on se regarder dans la glace après avoir tenu de tels propos indécents, immoraux ?

Pearl observa son géniteur avec dégout. Il n'était pas très ouvert aux autres populations et cultures. Il n'avait également aucune empathie pour l'espèce humaine. Elle, n'appréciait pas les gens certes mais pouvait tout de même ressentir un minimum de compassion lorsqu'il le fallait. Elle grimaça.

-«... fait divers : plusieurs individus ont été emmenés à l'asile ce matin, ils affirmaient avoir aperçu des hommes volant au-dessus de leur tête : non loin du centre-ville londonien... »

Emile se tourna lentement vers sa fille, celle-ci déglutit.

-C'est les gens de ton espèce hum ?

Pearl resta silencieuse, serrant les poings à s'en blanchir les phalanges.

-Voler... et puis quoi encore ? Vous n'êtes pas normaux vous autres monstres. Il englouti une demi-tomate tout en continuant dédaigneusement. Vous aimez vous pavaner et exhiber vos pouvoirs mais vous n'avez pas assez de toupet pour prendre notre ministère d'assaut.

Silence. Quelle impudence. Pearl afficha une expression impassible, elle croulait sous un rire méprisant à l'intérieur.

-Nous avons notre propre ministère et il se passe des choses chez le vôtre dont tu n'as pas idée.

-BOUCLE-LA.

Elle obtempéra, irritée.

-Tu vas me parler correctement, je suis ton père, Pearl.

Cette-dernière ne dit rien, elle eue envie de rire. Des tremblements de fureur commençaient à la secouer. Il avait cessé de remplir ce rôle dès la disparition de son grand frère.

-Vous n'êtes rien sans vos pouvoirs, juste une bande de déchets de la société.

Silence pesant.