Tom n'adressa pas un seul regard, un seul mot à Pearl, au plus grand soulagement de celle-ci. Il était doté de son calme habituel et de son expression indéchiffrable. Seulement, au cours d'une manipulation leurs mains s'étaient frôlées. Jedusor n'avait pas réagi, son touché glacé avait arraché un frisson à Pearl.
La matinée se passa tranquillement, Pearl avait continué sa composition durant les cours. A midi, elle avait mangé avec Dionysos puis elles s'étaient séparées dû aux emplois du temps différents. Pearl étudiait des matières que les femmes, à cette époque, évitaient. Elle avait l'ambition de devenir auror, avant.
L'égalité des sexes était pitoyable, elle avait du forcer pour pouvoir assister à tous ces cours. La jeune serpentard était souvent l'une des rares filles de son niveau dans les options.
Le soir, comme tous les autres soirs qui suivirent, elle revint dans la pièce secrète pour y jouer du piano et composer.
C'était la fin de semaine et ses longs doigts fins saignaient abondamment. Elle avait du les bander.-Collaporta
Vendredi 19h, la jeune fille verrouilla la porte de la classe abandonnée comme d'habitude. Elle fit tourner sa baguette entre ses doigts endoloris tout en s'éloignant vers la grande salle pour aller diner. Une fois arrivée devant les grandes portes, elle glissa sa baguette dans sa poche intérieure et se dirigea vers la grande table des serpentards, celle tout à gauche. Elle s'installa à l'extrémité, loin des jeunes de son âge.
-Bah alors Miss? Viens me rejoindre ma belle.
C'était Avery entouré d'une bande de verts et argents qui la dévisageaient salement. Il tapotait une place vide à ses côtés.
-Ouvre cette bouche encore une fois et ma fourchette risque, accidentellement bien sûr, de transpercer ta gorge.
L'idiot se ravisa soudainement, ses amis perdirent leur sourire, voilant enfin les rangées de dents putrides qui peuplaient leur cavité. Jedusor, assis avec eux, n'avait pas levé les yeux de son livre. L'ombre d'un sourire que personne ne vit traversa son visage.
Sa cascade de longs cheveux ébène ondulait dans l'air encore doux de ce début septembre. Ses traits fins se contractaient, Pearl plissait ses grands yeux verts et faisait la moue. Sur ses genoux, le morceau de parchemin comportant la composition qu'elle avait retrouvé en début de semaine. Elle avait bien avancé.
Mes doigts frôlant tes touches vaut tout le bonheur qu'on ne daigne m'accorder
Pardon, pardon, pardon d'avoir été sceptique concernant ton importance
Tu as entendu tant de plaintes, de reproches, de remords injustifiés
Pardon
D'avoir tant de fois tâché ton blanc immaculé de mon sale sang à force de jouer
Pardon
D'avoir hurlé, pleuré, blâmé des fautes que tu n'avais commis
Pardon
De t'avoir transmis mes coupsElle griffonna encore quelques notes de musique accompagnant les paroles avant de ranger, fière d'elle, le précieux morceau de parchemin dans sa poche. Pearl s'étira puis dirigea son regard sur la toison argentée qui la surplombait. Les étoiles étaient étrangement scintillantes ce soir. Elle s'attarda encore quelques secondes avant de se lever et rentrer au château. Le couvre-feu se rapprochait et elle ne voulait pas aggraver son cas ni donner une raison au préfet-en-chef de la dénoncer enfin.
-PEARL!
La jeune fille en question sursauta. Alarmée, elle observa précipitamment les alentours les yeux écarquillés. Elle ressentait comme des picotements dans ses fins doigts.
Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas lui
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Mélodie damnant |T.E. Jedusor|
أدب الهواةDans une pièce sordide A l'abri des regards Ivre de partitions Elle lui montre ce que l'Homme a cru voir /Cette fiction contient de la violence, un langage parfois cru et autres joyeusetés. Ne la lisez pas si vous êtes jeune ou sensible !/