Le Prétentieux, Arrogant Travis

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PDV GLORIA :
Je le regardai partir sans rien dire.
Me détestait-il à ce point ? Ou était-ce dans sa nature d'être aussi méchant ? Après tout, je ne me souvenais pas avoir fait quelque chose qui aurait pu le contrarier à ce point... à part lui répondre et écraser sa fierté peut-être.
Je marchais en trainant les pieds, profondément vexée par le comportement cruel de Travis. Je repensai toutefois à cette position absolument et irrémédiablement malaisante, et retournai en classe de biologie. Je vis la nouvelle, Flora, papoter avec Mei et Touko.
Elle avait de la chance. Elle venait d'arriver, elle n'était pas seule.
Et je pus même remarquer que le professeur Stone lui même semblait l'apprécier. Et cette semaine, il avait mis beaucoup moins de devoirs, sûrement pour qu'elle s'habitue. Mais... ce n'était pas mes affaires. J'étais là pour bosser, pas m'amuser.
La pause venue, je sortis un livre et commençait à l'entamer.
Personne ne me parlait jamais. J'avais beau participer et faire au mieux, j'avais beau sourire, on me repoussait. Alors, je me noyais dans le travail. Encore, et encore.
La journée s'achevait, et je rentrai dans mon bus silencieusement, comme d'habitude. J'entendais des conversations diverses, mais elles ne m'intéressaient pas vraiment.
Ce ne sont pas mes affaires...
Je baissai les yeux.
? : Hé, Travis. Y'a la fille qui est devant toi là regarde. Ça ne te fais rien ?
Travis : Pfff, elle ne mérite pas mon attention. Je suis meilleur qu'elle.

Et voilà qu'il sortait encore son baratin du « je suis le meilleur ». Il ressemblait à un mouton prétentieux arrogant et stupide avec un manteau mauve qui piquait les yeux, cachant son uniforme. Mais je ne savais pas pourquoi, le fait qu'il ait dit ça me rendait encore plus triste que quand c'était les autres.
- Monsieur, je descends là. avais-je dit au conducteur.
Conducteur : Mais... ce n'est pas ton arrêt...
- Je vais marcher, merci.

Il m'ouvrit la portière, et je descendis alors rapidement en faisant encore une fois semblant de sourire. Je ne savais pas si celui-ci avait l'air sincère, mais je l'espérais. Je pris mes écouteurs et me les enfonçai dans les oreilles, écoutant ma musique.
Je marchais en direction de chez moi, et lorsque je passais mes clés dans la porte, je reçus un message de ma mère.
Maman : Je ne rentrerai pas ce soir, gros bisous !

Évidemment.
Ma mère était médecin, donc elle était souvent appelée en urgence. J'étais alors assez souvent seule chez moi, car mon père était parti à l'armée depuis longtemps maintenant.
Je grimpais les marches pour me retrouver dans ma chambre, prendre une douche et filer dans mon lit, fatiguée par cette longue journée.
Mon rêve de la nuit fut hanté par la scène du bus, et les insultes que j'ai pu me prendre aujourd'hui. J'ouvris les yeux lentement, aveuglée par la lumière du jour et bercée par la musique douce que je mettais en guise de réveil. Je commençais à me préparer, ajustant mon uniforme et mon béret.
Je tenais beaucoup à celui-ci. C'était mon père qui me l'avait offert, et ce fut le dernier cadeau qu'il m'eut fait avant de partir.
Je n'avais cependant aucune idée de quand il reviendrait.
Je sortis de chez moi et marchait jusqu'à l'arrêt de bus. Je n'avais pas envie de prendre le bus aujourd'hui, alors je décidai d'y aller à pied.
Je fis alors demi-tour et commençais à marcher en direction du lycée, écouteurs dans la poche.
Lorsque je vis le bus passer, je parvenais à distinguer les silhouettes de Travis et de son ami, Hugh. Il passait, comme d'habitude, sa main pâle dans ses cheveux bouclés de mouton d'un air supérieur. Il m'aperçut grâce à la vitre, et me lança un regard noir qui semblait me dire « mais qu'est-ce que tu fous là ».
Je décidai de l'ignorer et de continuer ma route en courant, histoire de faire un peu, juste un peu, de sport. Du moins, c'était mon prétexte pour fuir.
Le bus s'arrêta soudain, et le « mouton » était là, devant moi, quand la portière s'ouvrit.
Travis : Mais qu'est-ce que tu fous là ?

J'avais deviné mot pour mot sa phrase.
- Je vais au lycée, ça se voit pas ?
Travis : Tu prends le bus, normalement, arrête de te foutre de moi, abrutie.
- Es-tu capable de formuler une phrase, majuscule point, sans un mot vulgaire ou sans ton sarcastique ?
Travis : La ferme et viens dans le bus. J'ai été suffisamment aimable pour demander de l'arrêter , tu devrais me remercier.
- Je ne t'ai rien demandé. Je veux y aller en marchant.
Travis : Débrouille -toi alors. Viens pas te plaindre si t'es en retard, la naine.

Et le bus repartit. Travis semblait enrager, et son ami était sur le point de s'étouffer de rire.
Je tournai la tête, et avançai jusqu'au lycée qui était non loin de là.
J'étais parvenue à entrer dans ma salle de classe pile à l'heure, alors je m'installai confortablement sur ma chaise, attendant Monsieur Lysandre et son haleine puante.
{ Ellipse }
Je rangeai mes livres pour partir à la bibliothèque. J'avais une heure d'étude, et je pensais en profiter, étant donné que j'avais terminé les devoirs de la semaine. J'allai me lever, quand deux garçons vinrent m'interpeler.
Je sentais que ça n'allait pas être une discussion pour faire ami-ami.
Garçon 1) : Hé, Gloria.
- Oui ?
Garçon 2) : T'as fait le devoir donné qui apparemment fait cinq pages par Stone ?
- Pourquoi cette question ?
Garçon 1) : Donne les réponses.

Il prit mon sac et commençait à fouiller dedans.
Manque de chance, le devoir en question était posé dans ma pochette car je comptais le rendre aujourd'hui pour justement éviter... ce genre de situation dont j'avais le droit régulièrement.
Tout le monde me regardait, pendant que j'essayai désespérément de récupérer mon cartable. J'entendais certains curieux rire, d'autres me plaindre.
J'abandonne.
Je fermai les yeux et repartit m'asseoir.
Ça se terminait toujours comme ça de toute façon, j'avais l'habitude.
En effet, étant je suppose une des seules à faire le boulot demandé dans toutes les matières, et les autres étant des fainéants irrécupérables, ils venaient me voir régulièrement. Je n'avais jamais réussi à rendre mon devoir avant qu'on me le demande. Et c'était toujours pareil : chaque fois, je n'osais ni dire non, ni reprendre mes affaires quand j'entendais les autres. J'aidais également ceux qui avaient du mal malgré le fait, je le savais très bien, qu'ils se moquaient éperdument de ma personne.
Garçon 1) : Merci Gloria, t'es la meilleure. C'est pas pour rien que t'es première.
- ...

Je baissai les yeux, évitant le regard des autres.
J'avais pour objectif de ne pas décevoir mon paternel, qui voulait à tout prix que je donne le meilleur de moi même. Alors... c'était ce que je faisais.
Ils ne me le rendront pas à temps. Il allait falloir que je le refasse...
Cette heure passée à travailler était désormais perdue, me disais-je. Jusqu'à ce qu'une main attrape celle du garçon qui avait mon devoir sous le bras.
Non... qu'est-ce qu'il fait là, lui ?
Travis était là, avec un regard à faire peur. Il levait son menton, comme d'habitude, comme pour montrer qu'il avait l'avantage.
Travis : C'est moche de prendre le boulot des autres parce qu'on est pas foutu de le faire soi-même. T'as pas fait le tien, démerde-toi.
Garçon 2) : En quoi ça te regarde ? Bouge, mes yeux me brûlent.
Travis : Le bras de ton pote aussi brûlera si tu déguerpis pas vite, minable.

Comme pour montrer la profondeur de ses paroles, il serra plus fort le bras du garçon et commençait à lui tordre, pendant qu'il commençait à serrer les dents de douleur. Les garçons commençaient à paniquer, et celui qui fut menacé partit sans demander son reste. Quant-à celui qui avait l'air de souffrir le martyre, il suppliait tout bas mon sauveur de le lâcher.
Travis : Rends-lui et on verra après.

Il me tendit de son bras valide mes affaires, que je récupérais dans un sourire. Travis le lâcha, avant de m'attraper brusquement le poignet et de partir de la salle à grand pas, sous les regards étonnés de mes camarades. Il m'emmenait en salle de réunion.
- Travis...?
Travis : La ferme, abrutie.
- Merci de m'avoir tirée de là.
Travis : Crois pas que je l'ai fait pour toi, c'est juste que ces gens me donnent la gerbe.

Il mentait affreusement mal.
- Pourquoi la salle de réunion ? Et comment as-tu su que j'étais là ?

Il soupira bruyamment, et je ravalais mes paroles.
Travis : Tu reçois pas encore les messages du Conseil, donc j'ai dû venir te chercher. Simple déduction pour ton autre question idiote. Tu devrais t'estimer heureuse, la crème de la crème est venu t'amener alors qu'elle aurait pu te laisser te débrouiller.
- Je croyais que tu ne voulais pas que je t'adresse la parole ?
Travis : Tss.

Il se retourna vers moi une fois que nous fûmes arrivés. Je lui fis un grand sourire, sincère cette fois, et sa réaction immédiate fut de se cacher avec le col de son manteau. Je m'étonnais qu'il n'eut pas chaud dans cette tenue.
Il se rendit compte qu'il avait toujours mon poignet dans la main, et me le lâcha rapidement, avant de rentrer en salle de réunion sans se retourner.

Coucou ! Voici mon quatrième chapitre du point de vue donc de Gloria ! J'espère qu'il vous a plu ^^
Le prochain... et bien vous verrez !
Je pense que ce sera une longue histoire!

Le coeur à L'ouvrage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant