Vérité

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PDV TOUKO :

J'avançais dans les ruelles, carte inscrite sur mon téléphone à la main. Je cherchais en espérant désespérément que la maison de Ray, par conséquent celle de N, se trouvait toujours en même lieu. Sinon, que pouvais-je bien faire ?
Cela faisait si peu de temps qu'il n'était plus là, et pourtant j'avais l'horrible impression que cela faisait des années. Des années. C'était en quelque sorte cela si on y pense plus fort. Parce que...
Ray m'avait magnifiquement menée en bateau. Et quel beau bateau ! Si large, si touchant...
Mais faux.
J'avançais lentement vers la porte qui signerait la fin de mes espoirs, ou peut-être le commencement après tout.
Cependant... je n'avais désormais plus rien à perdre. Parce que tout ce qu'il me restait... était parti avec lui.
Ma main se posa sur le haut de la poignée avant de frapper un bon coup dedans, signalant ainsi ma présence... et mes tremblements commencèrent.
S'il n'y avait personne ?
Si il était là... que devais-je dire ?
L'entrée s'ouvrit sans délicatesse, comme si la personne attendait avec impatience quelqu'un.
? : N, te revoilà ! Dis-moi que tu es désormais de retour... oh. Touko...

Le visage de sa mère sembla déçu, et elle baissa les yeux devant mon incompréhension.
Mère N : Bonjour... que veux-tu ?

Ses traits étaient plus fermes, comme si j'avais fait une erreur et que si je disais la moindre chose de travers, elle me claquerait la porte au nez.
- Où est-il ?
Mère N : Parti.

Je sentis mon propre visage blanchir.
C'est fini, terminé. Je ne peux plus rien faire. C'est...
Mes jambes décidèrent de choisir de moment pour me lâcher et mes genoux tombèrent au sol.
-Je suis arrivée... trop tard...?

Ma conscience s'envola loin de mes soucis, là où désormais plus rien ne pouvait me blesser.
Le pays des rêves, là où N serait encore là, m'accueillait les bras ouverts, alors que j'entendais une voix m'appeler dans une autre réalité triste et prenante.

{ FLASHBACK }

Mei : Dis, Touko... ce garçon là...
- Lequel ?

Je tournai la tête sans aucune discrétion, comme toute bonne amie le ferait si une amie me parlait garçons en pensant bien fort « il lui plaît ? » avant de croiser son regard.
Il avait des beaux cheveux d'un vert prononcé, et des yeux verts clairs. Une chaîne ornait son cou pâle, à croire qu'il n'allait jamais au soleil. Il avait l'air d'être légèrement plus petit que moi, et mon coeur battait d'un air suffisant dans ma poitrine.
Je détournai la tête brusquement, perplexe, avant de murmurer à mon amie.
- Qu'est-ce qu'il a ?
Mei : Il te fixe.
- J'avais remarqué... mais tu es sûre que ce n'est pas toi ?

Elle me fit un sourire d'ange, mais moi je savais pertinemment ce qu'il signifiait. Ses cheveux coupés courts à cause de l'autre imbécile et son trac se sentaient de loin, mais sa tête me disait « Bien sûr, et Hugh est amoureux de moi tant qu'on y est... »
J'explosais de rire face à cette bonne blague silencieuse, avant de retourner ma tête vers le garçon. Il avait lui aussi détourné, les joues légèrement rosies et sa casquette tentant en vain de cacher celles-ci.
- Il est mignon.

Mei fit un sourire plus large, avant de tapoter mon bras de son coude ( NDA : ATTENTION LES GESTES BARRIÈRE 😂) .
Mei : Bon courage.
- À toi aussi, Mei.

À partir de ce jour là, commença un jeu d'enfant que je pensais bercé d'illusions. Un jeu de chat et de la souris.
Regarde-moi je détourne, détourne et je te regarde.
Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.

Ce petit jeu était au début dû à mon intéressement, mais peu à peu...
S'est transformé en quelque chose de plus fragile, de plus beau...
De plus fort.

Le coeur à L'ouvrage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant