Paparazzi

243 7 4
                                    

Coucou ! Pour les prochains chapitres, il y aura donc ce karaoké sous divers points de vue, ainsi, dans le temps, ce seront des chapitres qui résumeront la même journée différente en fonction des personnages ! J'espère avoir été claire ^^

PDV SERENA : 1) KARAOKÉ

Il n'était pas venu. Je m'en doutais, en même temps, mais bon... j'étais énormément déçue. Peut-être avais-je trop espéré, je savais avoir forcé, et je n'aurais pas dû. Peut-être serait-il venu si je n'avais pas insisté autant.
Bon et bien tant pis pour lui, je suppose.
J'étais bien décidée à m'amuser et à profiter du peu de temps libre que j'avais. J'ouvrais la porte à tout le monde, du moins ce qui venaient, et je fus même surprise de voir Mei accompagnée du fameux « Hugh ».
Je ne savais pas ce qui c'était passé entre ces deux là, mais pour en venir aux poings ça devait être quelque chose. Flora était là aussi, mais je ne savais pas comment elle avait fait pour arriver. Aucune voiture, aucun vélo, pas de moto non plus, rien n'était garé devant. À croire qu'elle était venue à pied, ou que le véhicule était caché. Touko, elle, avait eu un empêchement. C'était dommage pour elle.
Je passais mon bras autour des épaules de Gloria, pétillante de joie. La pauvre ne m'avait rien fait, mais je n'avais pas Kalem à coller. Je décidais de lancer les hostilités en attrapant un micro et « chanter ». Ce n'était pas vraiment le mot, il fallait dire : c'était plutôt brailler, vu mon niveau catastrophique. Malgré tout, les autres chantaient joyeusement avec moi en riant. La porte s'ouvrit ensuite en grand en faisant un bruit sourd, dans le silence absolu de la fin de la musique, comme si elle avait été frappée à coups de pieds, et fit son entrée un garçon habillé avec un manteau mauve. Travis, je supposais.
Il passa sa main sur son visage, décoiffant ses mèches, et partit en un soupir s'asseoir près de son ami aux cheveux en épis. Celui-ci, quand il l'aperçus, sembla loucher sur quelque chose : les mains entrelacées de Mei et l'autre.
Travis : Tu sors avec elle, maintenant ? Depuis quand t'as une copine, toi ?
Hugh : Oui, depuis peu.

Il n'osa plus rien dire, comme si il était mal à l'aise de s'incruster, avant de jeter un coup d'oeil dans ma direction. Du moins, je supposais, étant donné que je tenais toujours la brune par les épaules.
Travis : Hé, l'actrice. Tache de pas hurler, ou au moins le faire d'une voix juste, la prochaine fois, je tiens à mes tympans. Merci de ta compréhension.

Mais qu'il est désagréable ! Il en a d'autres, des remarques comme ça ?
Gloria : Oui, je te le confirme. chuchota-t-elle pour ne pas qu'il l'entende.
- J'ai parlé à voix haute ?
Gloria : En effet...

Je pouffais de rire, en priant pour ma survie qu'il n'aie pas compris que ce que je lui eus dit. Le nouveau couple ainsi que quelqu'un, lorsque j'avais fait les comptes, avait disparu.
Bizarre.
Je partis environ une heure plus tard nous acheter de quoi s'abreuver, et laissai mes amis à leur occupation, c'est à dire s'amuser.
Le soleil était toujours haut dans le ciel, et le vent léger balayait mes cheveux. Je ne m'ennuyais pas, mais il manquait quelque chose.
À manger ou à boire, sûrement. Pour ça que j'allais en chercher !
Je retirai mes lunettes de soleil, pour laisser mes yeux noisettes s'exposer à la lumière du jour. Installée confortablement sur ce canapé, mes muscles s'étaient ramollis en ce lap de temps, alors je me pliai vers mes jambes et tendis les bras pour toucher mes pieds dans l'envie de m'étirer. Un frisson parcourut mon échine alors que le vent frais passait sur ma nuque.
Il ne faisait pas si chaud que ça, finalement.
M'interrompant dans ma relaxation, une branche craqua, puis deux. Un flash d'appareil photo se fit entendre. Je me retournais alors en sursaut, avant de me mettre à courir le plus vite que je le pouvais.
Soit c'était un journaliste, soit une enflure de paparazzi.
Le paysage défilait devant mes yeux, tout était flou. Il fallait que je fuis, sinon je subirais un scandale ou pire. C'était courant, pour quelqu'un de mon domaine. Les arbres avaient l'air de vouloir m'absorber, les nuages flottaient au-dessus de ma tête et je fermai les yeux, le souffle saccadé et la gorge en feu par ma course. J'entendais des pas me suivre, qui visiblement se rapprochaient petit à petit.
Il me suit!
J'avais peur. C'était la première fois que ce sentiment, aussi fort était-il, m'envahissait de la sorte. Je m'arrêtai pour respirer, cherchant une direction à prendre pour le semer... en vain. Je voyais des ruelles sombres aux murs gris à moitié détruits pouvant facilement cacher quelqu'un, mais je refusais de les emprunter pour ne prendre aucun risque.
On ne savait jamais ce qui pouvait arriver dans ce genre d'endroits.
Devant moi, il y avait une grande maison aux murs clairs, au toit rosé et aux fenêtres closes. Celle-ci avait un grand jardin, avec des arbres aux feuilles vertes et aux fleurs voire même fruits variés absolument magnifiques. J'hésitais à taper sur cette porte marron pour y demander de l'aide, peu importe qui se trouvait en ce lieu, mais je décidai plutôt de me remettre à sprinter pour arriver plus loin. Je ne voulais pas déranger. Les Pas avançaient.
- MER**E !

Je sentis tout à coup une main sur ma bouche, une autre sur mes hanches me tirer vers la ruelle la plus proche sans ménagement, et face à ma surprise je ne réagissais plus sur le moment.
Je suis finie, alors ?
Je commençais finalement à me débattre, donnant des coups de pieds à tout va, bougeant mes bras et mon corps comme je le pouvais pour me détacher de son emprise et de sa poigne trop serrée à mon goût.
? : Mais arrête de bouger ! Toi qui est d'habitude si pot de colle, ça te gêne que maintenant ? Tu veux qu'il te trouve, c'est ça ?

Cette voix calme, grave et agressive m'était familière. Je reprenais ma respiration, lentement, pendant que mon sauveur commençait à me lâcher.
? : Tu te tais. Il te cherche.

J'obéis, mais restais un brin méfiante. Même si j'avais la sensation de le connaître, il se pouvait que mon instinct me jouait un tour. Je savais pourtant au fond de moi à qui appartenait cette voix, cette odeur. J'étais dos à lui, pendant qu il observait au-dehors.
- Merci.
? : Mmm.

Je reconnaissais enfin ce ton bourru. Je me retournais vers lui rapidement, afin de voir son visage. Ses mèches sombres tombaient sur son visage qui semblait agacé, ses yeux étaient plissés. Enfin, au lieu de cet uniforme, il avait mis un simple survêtement bleu aux lignes blanches et un pantalon noir.
- Kalem...?
Kalem : Mmm.

Kalem me lâcha ensuite, avant de soupirer.
Kalem : Je peux savoir qu'est-ce que tu faisais dehors toute seule devant chez moi ?
- Chez toi ?

Il fronça les sourcils, ce que je ne l'avais jamais vu faire : preuve qu il était vraiment en colère. Sa voix état plus froide que d'habitude.
Kalem : Oui, chez moi. Que faisais-tu avec un type à ta poursuite ?
- C'était un paparazzi, et je suis juste allé chercher à boire.
Kalem : C'est tout ?
- C'est tout.
Kalem : Mmm.

Il soupira de nouveau avant de me jeter un regard rempli d'éclairs : il faisait aussi peur que cette fois là, en classe. J'eus un mouvement de recul, apeurée. Contre toute attente, il m'attrapa la main avant de m'emmener je ne sais où, tout en me mettant sa casquette sur la tête avec son sweet.
Je ne l'aurais jamais imaginé faire ça un jour... il est mignon, quand il veut finalement. Malgré son regard flippant.
Je levais les yeux vers lui.
- Pourquoi ?
Kalem : Pour ne pas qu'on te reconnaisse.

Il m'entraînait ensuite vers un distributeur, et y mettait des pièces dedans. De celui-ci sortit un simple ice-tea et une boisson énergisante, que le garçon s'empressa de ramasser.
- Tu n'es pas venu.
Kalem : Mmm.
- Pourquoi ?

Je n'obtins aucune réponse. Vexée, je tournais la tête.
- Tu m'avais promis.
Kalem : Entre nous, qui a forcé les choses pour que j'accepte ?

Moi. Bon, il avait raison. Mais il aurait pu me le dire, que j'étais désagréable...
- Tu n'es pas venu car j'avais forcé ?

Toujours pas de réponse. Visiblement, il ne me répondait que lorsque cela l'arrangeait. Celui-ci me tendit la cannette de thé froid, avant d'ouvrir la sienne.
Kalem : Tu veux des boissons, c'est ça ? On en a de trop. Attends devant chez moi je te les file.
- Merci...?
Kalem : Mmm. Et ne rentre pas. Ma famille va faire une crise d'hystérie sinon en te voyant.
- Je t'épargnerai ça, alors.
Kalem : Mm.

Je me retins de rire, et seul un petit ricanement sortit accidentellement de ma bouche.
Dès que j'eus fini de boire, nous nous levâmes en direction du joli pavillon que j'avais vu durant ma course. D'aussi près, celui-ci semblait dix fois plus grand. Il ouvrit la porte, sans toquer, me laissant patienter sur son seuil. J'entendais deux voix féminines, une voix masculine et celle de Kalem. Il revint un peu plus tard en me tendant un sac rempli de bouteilles de jus de fruits divers, et en avait un autre dans la main.
Il va y aller avec moi ? Surprenant. Mais satisfaisant.
- Tu m'accompagnes...?
Kalem : Mmm.

Il détourna la tête en recommençant à marcher.
J'avais ma réponse !
Toujours ses vêtements sur moi, je partis en courant pour le suivre, sourire aux lèvres.

Le coeur à L'ouvrage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant