PDV TRAVIS :
{ FLASHBACK }
Essoufflé, allongé par terre, j'avais le bras sur mon visage rougi par l'audace et la possessivité dont j'avais fait preuve en embrassant ainsi Gloria. J'attendais d'ailleurs que celle-ci finisse sa course, alors que moi-même je m'étais tué à l'effort.
Tellement que je n'avais même plus le courage ni la motivation de me lever pour l'admirer courir, preuve qu'elle avait elle aussi perdu notre pari.
J'essayais désespérément de calmer mon coeur lui même fatigué.
Elle a intérêt à ne plus jamais, au grand jamais, me faire de nouveau courir ainsi. Jamais plus le Grand, le Magnifique Travis ne s'abaissera à ça.
Nabil ne s'approchera plus de Gloria. J'étais fier de moi.
Je m'étais alors endormi sur le sol sans plus me poser de questions.Lorsque je me réveillai, sans pour autant ouvrir mes paupières, je sentais une main passer dans mes cheveux et les brosser, les démêlant au passage, et j'avais désormais un coussin.
Attends.
Un coussin ?
J'ouvris les yeux en sursautant, et me relevai presque aussitôt pour voir d'où venait mon oreiller.
Je tombais sur un petit sourire de la brune qui me servait de rivale, et me rendis compte que tout à l'heure j'étais installé sur ses genoux.
Je sentis mes joues s'empourprer rapidement, et je ne pouvais malheureusement pas me cacher : mon manteau était toujours sur ses épaules.
Elle devait mourir de chaud comme ça, la pauvre.
Je regardais autour de moi pour vérifier qui était encore là : il ne restait que très peu de gens et des vieux croutons.
Aucune chance d'être jaloux, pas de malaise pour elle. De toute manière, avant de la toucher, il aurait fallu se frotter à moi, et personne n'était assez fou pour ça. J'étais au-dessus de ces minables.
- Tu peux retirer le manteau. Il n'y a presque plus personne.Elle souriait sans rien dire avant de doucement retirer le manteau et me le rendre.
Ce qu'elle ne saura pas, c'est que je risque de ne plus le laver du coup.
Je soupirais longuement pour cacher simplement une imprégnation totale de l'odeur restée sur le manteau, avant de me rallonger comme je l'étais un peu avant.
Gloria : Travis ?
- Oui ?
Gloria : Merci. J'ai vraiment eu peur que tu ne gagnes pas.
- Je vois ça. Tu as osé douter de moi ? Je suis Travis le magnifique. Moi, perdre ? Jamais.En même temps, elle avait pas tort : si elle n'avait pas crié qu'elle m'aimait, j'aurais abandonné. Et si Nabil ne s'était pas arrêté, il y aurait eu égalité. Donc...
Je levais ma main vers sa joue et la posais délicatement sur celle-ci en savourant intérieurement ma victoire d'aujourd'hui.
- Hé.
Gloria : Tu peux encore dormir. C'est rare, mais ma mère peut me raccompagner. Toi aussi au passage, elle m'a dit.
- Oh, je vois. Mais ce n'est point cela que je souhaitais dire.Je pris un ton mielleux, et sa réaction fut immédiate : ses joues devinrent à son tour rosées.
- Merci.
Gloria : Pour ?
- Ce que tu as dit.Comme pour se venger, elle me fit un autre sourire narquois avant de feindre l'ignorance.
Gloria : De quoi peux-tu bien me parler...Je claquai ma langue contre mon palet en réponse, avant de chuchoter de manière à ce que même son oreille peine à m'entendre.
- Je t'aime aussi.
Gloria : Je sais, Mon Petit Mouton !Je souriais nerveusement, puis abaissa mon bras pour l'étendre le long de mon corps.
{ FIN FLASHBACK }
J'avalais doucement et gracieusement une bouchée de boeuf. La mère de Gloria avait exceptionnellement un jour de congé, et juste après le cross, m'avait proposé de venir dîner quand l'occasion se présenterait.
C'était donc aujourd'hui, samedi.
La salle à manger était incroyablement silencieuse, et je ne savais pas vraiment quoi dire. Je n'osais même pas, en réalité. J'avais peur de bégayer ou je ne sais quelles autres âneries possibles. Au lieu de ça... je tentais de montrer mes manières sans exagérer.
Le pire c'était que Gloria, à côté de moi, ricanait. Chaque fois que je la regardais, je la voyais se tordre de rire.
Elle se fiche de moi...!
Je peinais à contenir un sourire, et même un éclat de rire, en fait. Entre la fille qui se payait ma tête et la mère qui m'analysait de ses grands yeux marrons... je n'étais pas sorti de l'auberge.
Mère Gloria : Et sinon... les études ?Elle ne savait visiblement pas quoi dire non plus.
- Euh... et bien... Gloria est la meilleure du classement... je suis deuxième.C'est une torture qu'elle m'inflige ! Devoir l'avouer ainsi, fierté, je t'aimais !
Mère Gloria : Je te remercie.
- Hein?Elle est lunatique ? Passer d'un sujet à un remerciement comme ça...
Ses pupilles marrons m'observaient attentivement d'un regard attendri. Madame me fit un sourire léger, presque apaisé, avant de se remettre à parler.
Mère Gloria : Avant, Gloria était toute seule.Ma compagne semblait tout de suite gênée, et n'avait pas l'air d'oser interrompre sa phrase pour changer de conversation.
Mère Gloria : Son père n'est plus là, nous n'avons plus de nouvelles. Et moi, je suis toujours au travail. Je commençais à croire qu'elle ne parviendrait jamais plus à se faire des amis, tomber amoureuse comme les jeunes de son âge. Alors... merci, Takumi.
- Je ne vois pas pourquoi vous me remerciez. En plus, je n'ai vraiment rien fait : c'est elle qui a débarqué dans ma vie en ouragan en détruisant les murs au lieu de toquer à la porte comme tout le monde.Gloria me dévisageait avec un air hautain, et semblait murmurer un « la porte était fermée, et c'est toi qui a cassé le mur tout seul, je suis juste entrée ».
Je grinçais des dents pour éviter de répliquer mais souriait discrètement.
C'était vrai. Si je ne m'étais pas énervé sur elle car elle était malheureusement plus forte que moi, je n'aurais jamais pensé plus que ça à elle. Quoi que, j'étais comme ça.
- D'autant plus que je ne vois aucune raison de ne point l'aimer. À part sa capacité à s'attirer des ennuis et des idiots.
Gloria : Tu te comptes dans les idiots ?Je manquais de m'étouffer avec mon repas et de cracher mon eau, puis l'observais avec un regard noir.
Elle me fit son plus beau sourire, avant que je ne détourne la tête, rouge pivoine.
Énerve-toi, Travis. Ne te laisse pas marcher dessus par cette créature juste adorable en apparence.... j'abandonne.
Je soupirais bruyamment pendant que les brunes se moquaient ouvertement de moi.
Mère Gloria : Vous vous êtes bien trouvés, tiens...
- Certes.Oups.
L'idiote avait des étoiles dans ses yeux marrons, et approchait dangereusement son visage du mien.
Je vais la tuer.
Gloria : C'est vrai, tu le penses vraiment ?
- Abrutie...Je reculais ma chaise brusquement, mais elle se rapprochait toujours plus.
Elle veut ma mort. Calme-toi, sale traître de coeur à la noix ! Ne la laisse pas gagner sur toi !
Un raclement de gorge se fit entendre et me sauva la mise. Mais...
Laissa place au blanc le plus gênant de toute ma misérable existence.
Enterrez-moi. Ma copine vient de signer mon arrêt de mort.
Je tournais la tête le plus lentement possible vers la voix qui m'avait « sauvée », et celle-ci éclatait de rire devant mon visage rouge.
Mère Gloria : Allez les mioches, finissez votre repas avant de faire des bêtises.Je me rassis formellement, et aperçus Gloria qui faisait exactement les mêmes gestes que moi, me faisant manquer un nouvel éclat de rire.
Finalement, j'étais content d'avoir été à ce foutu cross.
- Gloria ?
Gloria : Mmm ?
- C'était la première fois et la dernière que j'allais au cross.
Gloria : Quel dommage.
- Je m'en moque.
Gloria : Mais je voulais te revoir en tenue de sport moi...
- Tu me verras peut-être... mais pas devant tout le monde. Ma fierté est suffisamment amochée.
Gloria : Promets.
- Oui, Gloria.Je lui souriais tendrement, avant de passer ma main dans son dos.
- Bonne fin de repas.
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Le coeur à L'ouvrage
FanfictionCeci est l'histoire de plusieurs personnes : Flora & Pierre Mei & Hugh N & Touko Travis & Akane Kalem & Serena Un lycée, cinq histoires d'amour plus ou moins compliquées... en un recueil. ( personnages de Pokemon mais histoire dans un monde normal )...