Le Conseil d'Administration

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PDV TRAVIS :

J'ai pas envie...
On nous avait, une fois de plus, conviés au Conseil d'Administration. J'avais eu le numéro de l'idiote pour l'avertir en cas de potentielle réunion, d'autant plus que j'avais l'horrible impression que le directeur le faisait exprès pour me taper le système. Cependant, ce qui m'énervait au plus haut-point, c'était qu'elle était ce genre de personne qui ne répondait qu'une demie-heure après voire... pas du tout en fait. J'avais même l'impression qu elle se foutait littéralement de moi. Notre dernière conversation téléphonique datait d'il y a trois jours, je cite :
- Conseil d'Administration jeudi dix-sept heures.
Gloria : Ok.

Conversation passionnante.
De toute manière, ce n'était pas comme si j'avais envie de lui parler, à cette idiote.
Je passai encore ma main dans mes cheveux en regardant la fille d'un air mauvais. C'était certaines choses que je faisais maintenant presque inconsciemment devant elle. Elle, elle me répondait régulièrement par un sourire narquois qui, je supposais, se voulait sympathique.
Après tout, j'étais magnifique. C'était normal qu'elle me matait. Comme si elle avait lu mes pensées, après s'être installée à côté de moi car le directeur l'avait exigé et en avait fait tout un foin malgré mes suppliques et mes propositions pour contrer cela, elle fronça les sourcils. Je ne savais pas quelle tête je devais faire, mais je m'en fichais.
- Arrête de mater.

Quoique, tu peux continuer, ça flatte mon égo. Qu'est ce que je dis sérieux ? Pensées stupides, disparaissez de ma sublime tête et de ma cervelle impeccable.
Gloria : Tu es désespérant.
- Moi, désespérant ? Tu plaisantes, j'espère ?
Gloria : Absolument pas.
- Sale...
Gloria : Sale ?

Je ne terminais pas ma phrase et tournai vivement la tête vers les adultes qui nous regardaient l'air compatissants. Ce genre de petites disputes étaient devenues un quotidien insupportable. Je claquai ma langue.
- Quoi ?
Femme : Rien. On se rappelait juste de nos amours de jeunesse. On était comme vous... vous êtes adorables !

J'avais une envie inconsidérée de l'étrangler.
- Ne dites pas de sottises. Moi, sortir avec une fille comme elle? J'ai pas mauvais goût à ce point. Elle mange plus que moi en plus.
Gloria: Moi, sortir avec un narcissique, prétentieux, arrogant, et analphabète comme lui ? Autant me jeter par la fenêtre. Il radote tellement, j'en viens à me demander son âge mental...
- Analphabète ? Je te demande pardon ?!
Gloria : J'accepte tes excuses, petit mouton !

Elle disait cela sur un ton moqueur car elle avait très bien compris ma phrase, je le savais. Je cognais mon poing contre la table.
Elle marque un point. J'en ai pas fini avec elle.
- Tss.

Elle fit un sourire victorieux avant de me susurrer à l'oreille.
Gloria : T'as perdu, petit mouton.
-Éloigne toi.

Son souffle chaud contre mon oreille me fit rougir alors je pris mon manteau et l'ajustai de sorte à cacher mon visage cramoisi qu'elle remarqua, visiblement, puisqu'elle pouffa de rire. Ça aussi, c'était devenu une habitude. Je pris discrètement mon téléphone dans ma poche, appelant à l'aide à mon ami.
- Hugh. Tire-moi de là. Cette abrutie est insupportable.

Il me répondît à la seconde, preuve qu'il s'ennuyait en cours.
Hugh : Désolé Travis, j'ai d'autres chats à fouetter, là.
- Fouette-les biens alors, je retourne en Enfer pour ma part dans ce cas...
Hugh : Tu trouves pas Stone bizarre en ce moment ?
- Stone, le prof ?
Hugh : Oui.
- Beh si, mais comme d'habitude quoi, je l'ai toujours trouvé bizarre, avec ses pierres précieuses...pourquoi ?
Hugh : Laisse.

J'éteignis mon portable pour finalement retourner mon attention vers la discussion actuelle. Les adultes avaient tous l'air enthousiastes à l'exception de la fille reloue qui se trouvait à côté de moi.
Je ne lui avais jamais vu cette expression. Elle avait les sourcils incroyablement froncés, comme si elle boudait. Je parvenais à l'entendre murmurer des « oh non » ou des « pitié pas ça ».
- Hé. De quoi ils parlent ?
Gloria : D'un potentiel cross.
- Et où est le problème ? T'es nulle, t'es nulle.
Gloria : Tu dis ça mais j'ai du mal à t'imaginer courir.
- Tss.

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