Le coeur à L'ouvrage

Mise en action

PDV HUGH :

Et voilà... affaire réglée.
J'admets avoir ressenti un zeste de satisfaction lorsque le professeur eut avoué, mais j'étais moins heureux que j'aurais dû l'être. Les derniers mots que j'avais annoncé à celui-ci me dévoilaient : je m'étais mis à nu devant lui, marque de confiance que j'eus très rarement accordée.
Marque de confiance que j'avais accordé à un prof.
Je souriais tout seul à cette pensée.
Comme j'avais promis, je ne m'étais plus approché d'elle. Elle souriait à ses amis, et séduisait sans s'en rendre compte sous mon agacement que je parvenais à cacher.
Travis était de nouveau susceptible, et je pouvais le charrier sur ce pari perdu. Les groupies insupportables continuaient à me suivre sans s'en lasser toute la journée. Ça, ça n'avait pas changé. Mais pourtant, il manquait quelque chose.
J'avais juré. Rédemption. Promesse. Fin.
Le mot « Rédemption » ne m'avait pas lâché depuis.
Fille 1) : Hugh, tu es libre après ?
- Pfff. Lâche-moi la grappe et va là-bas pour voir si j'y suis.

Je fermai les yeux en soupirant avant de marcher plus rapidement jusqu'à semer ces fangirls. Mon ami en mauve me suivait, tout autant perdu dans ses pensées que moi.
- Tu penses à Gloria et il est impossible de te parler, je suppose ?
Travis : Faux, je pensais à toi, figure-toi. Je suis en train de me dire que tu n'es pas retourné voir ta copine. Vous avez déjà rompu ?
- On faisait semblant.
Travis : Hein !?

Je continuais de marcher même en ayant confié notre mensonge. Je n'avais plus aucune raison de lui cacher, après tout.
Travis : Mais t'avais l'air de vraiment l'aimer... vous étiez proches, en tout cas.
- Elle n'aimera jamais un monstre.

J'avais à mon tour lâché la bombe qui me tourmentait. Il avait, cette soirée-là, être honnête avec moi, c'était à mon tour.
Travis : Qu'est-ce que tu me racontes, encore, comme bobards ?
- La vérité, aussi moche qu'elle est.
Travis : Ce que je vois en face de moi, c'est un imbécile, pas un monstre. En quoi en es-tu un d'ailleurs ?

Cette conversation ne tournait pas à mon avantage. Je n'avais pas envie de tout lui confier.
- Nous avions eu quelques problèmes, à l'époque. C'est tout ce dont tu as besoin de savoir.

C'est tout ce que je dirai.
Il me dévisageait du coin de l'oeil, l'air méfiant.
Travis : Bon, j'ai pas tout compris, mais sache que si je te laisse traîner avec l'être formidable que je suis, c'est que tu n'es pas un monstre.

Il passa sa main dans ses cheveux avec un sourire en coin, comme s'il essayait de me remonter le moral à sa manière particulière.
Gloria : Travis ? Le directeur t'appelle.
Travis : Encore !? J'ai conscience d'être important, magnifique, parfait et intelligent mais je veux avoir une vie privée aussi.
Gloria : Oui, oui, c'est cela, petit mouton.
Travis : Comment oses-tu ?
Gloria: Tu as dit que j'avais le droit.
Travis : Quand ?
Gloria : Quand tu répondais à Nabil.

Il soupira profondément devant le rire moqueur que je lui adressais.
- Ta chérie est venue te chercher... ne la fait pas attendre...

Je me rendis compte avoir pensé tout haut lorsque leur deux visages rougirent en même temps brusquement. Mon ami se cacha, et la fille se tortillait sur place de gêne.
Oups.
Je me retournais en levant la main en guise d'au-revoir avant de me remettre à avancer, seul cette fois. Les couloirs semblaient infinis, je ne m'y étais toujours pas habitué malgré tout ce temps. Une tête que je connaissais apparut alors dans mon champ de vision.
Mei.
Mei : Hugh... salut...?

J'haussai les épaules avant de passer mon chemin. Mes pas avaient accéléré et étaient plus grands, je refusais d'avoir à lui adresser la parole.
Rédemption. Promesse. Fin. Rédemption...
Mei : Hugh, je te parle !