Chapitre 9 : Tu me crois ?

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- Je pense que tu n'aurais aucun intérêt à me mentir et je ne vois pas pourquoi tu inventerais tout ça. Même si c'est étrange et complètement dingue...

- Donc tu me crois ? demandé-je fébrilement.

- Je ... oui.

Je le serre dans mes bras.

- Mais, mais, mais ! Il y a quand même quelques détails qui me chiffonnent, il faut qu'on en reparle sérieusement.

Je hoche la tête.

- On se voit cette après-midi ? propose-t-il.

- Oui !

Je rejoins ma mère confiante.

- Je peux aller chez Julien ?

- Non.

J'écarquille les yeux, étonnée.

- Pourquoi ?

- Lis' tu n'es presque jamais à la maison ces temps-ci, tes notes baissent et je préfère te garder l'œil...

- Mais j'ai 16 ans ! Je ne te demande pas d'aller dans un autre pays, je veux juste aller au bout de la rue.

- Mais je suis inquiète Lisa, je ne me pardonnerai jamais s'il t'arrivait la même chose qu'à Jade.

Je soupire.

- Tu ne vas pas me garder enfermée jusqu'à mes dix-huit ans maman !

Elle ne répond rien.

- Je suis grande ! Et tu me dis toujours qu'il ne faut pas que j'affronte la douleur seule, que j'aille chez Julien devrait te faire plaisir !

- Non.

- Tu sais quoi ? Je m'en fiche.

Je m'éloigne à grands pas. Je déteste répondre à ma mère ainsi mais elle ne peut pas me tenir en laisse.

- Elle a dit oui ? demande Julien à mon retour.

J'acquiesce, oh et puis tant pis !

- Super !

La cérémonie terminée, je rentre chez moi pour prendre mon carnet.

Je vois que maman doute.

- J'y vais, à plus ! crié-je en claquant la porte avant qu'elle n'ait eu le temps de me dire quoi que ce soit.

Je marche dans les rues ensoleillées. Pourquoi quand mon humeur est au plus bas, il faut qu'il fasse beau et chaud ?

Julien m'ouvre la porte avec un sourire et il m'invite jusqu'à sa chambre. Pièce, que je connais par cœur. J'y ai passé tellement de temps petite. D'année en année, il y a eu quelques évolutions mais finalement assez peu.

- Donc si on récapitule, tu serais morte puis revenue 400 jours en arrière.

- Oui.

- Ok, c'est vrai que c'est parfaitement naturel !

Je ris, mais mon rire sonne faux. Si seulement on avait eu cette conversation un mois en arrière, Jade ne serait pas morte. Mais sûrement que Julien ne m'aurait pas crue.

- Que faire ? demandé-je.

- Je ne sais pas, il faut éviter ta mort à tout prix.

- Mais peut-être que si je meure à nouveau je reviendrai encore une fois et...

- Non ! Non c'est trop risqué.

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