Chapitre 20 : Ambre ?

82 25 25
                                    

- Qu'est-ce que tu fais là ? m'écrié-je. Pourquoi tu pleures ?

Elle hoquète.

- Je ... je peux dormir chez toi ?

Je reste décontenancée.

- Que se passe-t-il ? questionné-je totalement perdue.

- Je... juste laisse-moi entrer, ne pose pas de questions, supplie-t-elle.

Mon regard circule entre ses yeux rougis, sa main qu'elle cache dans sa veste et ses cheveux en désordre.

- Tu es mon amie non ?

- Oui, ok entre.

Elle me serre dans ses bras et je reste immobile, complètement perdue. On se dirige vers la porte d'entrée et je lui fais signe de faire le moins de bruit possible, mes parents doivent dormir.

Effectivement, quand on entre, il n'y a aucun bruit, tout est silencieux. Je l'entraîne vers ma chambre sur la pointe des pieds.

- Tu vas me dire ce qu'il y a maintenant ? chuchoté-je.

Son regard trahit de la détresse, de la peine et... de la peur ? Je m'en veux aussitôt de la brusquer.

- Ça-va ? dis-je.

Elle fait non de la tête et je l'attire contre moi. Je n'ai jamais vu mon amie aussi mal. Quelques fois, je la trouvais fatiguée mais jamais désespérée à ce point-là.

- Pourquoi tu es venue ?

- Je ne pouvais pas aller chez moi.

En voyant que je m'apprête à questionner davantage, elle ajoute.

- Je ne me sens pas d'en parler maintenant.

Je referme ma bouche.

- Juste une dernière, insisté-je. Pourquoi es-tu venue vers moi et pas vers Louane et Amélie ?

Elle ne répond pas tout de suite.

- Avec elles, ce n'est pas pareil, en ce moment on ne se parle plus.

Je me sens honteuse de ne pas avoir remarqué qu'elle s'était disputée avec les filles et qu'elle allait mal. Encore une fois, j'ai tout fait de travers !

On s'installe dans mon lit double et on se place dos-contre-dos. Je repense à cette journée si particulière. Ambre paressait en pleine forme ce matin, pendant ma fête d'anniversaire aussi ... Mes pensées dérivent progressivement sur ces instants dans le parc. Puis sur la soirée passée avec Julien en tête à tête. Un sourire apparaît. Est-ce que lui aussi en y pensant, il ne peut s'empêcher d'être heureux ? Ces évènements ne m'étaient pas arrivés dans ma « première vie », j'en suis sûre. Je n'avais pas eu cette conversation avec Julien.

- Bonne nuit Ambre, murmuré-je.

- B'nuit.

Son ton est épuisé, depuis combien de temps attend-elle dans le noir ? Je reste allongée en fixant mes étoiles phosphorescentes jusqu'à ce que sa respiration ralentisse et qu'elle s'endorme. Je ne tarde pas à faire de même.

* * *

Quand j'entrouvre mes paupières, je sais aussitôt que quelque chose est étrange. En me retournant, je vois le visage paisible de Ambre et les souvenirs me reviennent. La soirée. La fête. Ses sanglots devant chez moi...

Je sors de la pièce silencieusement et je me rends dans la cuisine. Heureusement, que nous sommes samedi, je vais pouvoir laisser dormir Ambre qui semble en avoir grandement besoin.

Recto-versoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant