Chapitre 8 : Le piano

199 15 0
                                    

Marc :

Malgré une brûlure évidente au fond de la gorge, Marc avala sa salive et souffla un bon coup. Il eut juste le temps de voir Alicia poser son verre et partir en direction des musiciens.

Qu'est-ce qu'elle va faire..., se demanda-t-il.

Il n'eut même pas le temps de réfléchir aux actes de son amie qu'elle attrapa une bouteille et monta sur une table.

- Trinquons mes chers amis ! Trinquons à la vie ! A la mort et à l'argent ! Ah ah ! Ça oui, toujours plus d'or ! Toujours plus d'argent ! Aller, venez par ici bande de petits joueurs, cria la garde avant de partir dans un fou rire dément.

Bon Dieu, dites moi qu'elle joue la comédie...

Le jeune homme ne reconnu pas la fille qu'il avait rencontré le premier jour, ce lundi même. En une semaine, elle avait fait du chemin. Peut-être était-ce l'effet de l'alcool qui l'a faisait se libérer ainsi, mais il n'y voyait pas d'inconvénients et regarda l'effet provoqué par l'annonce de la soldate.

Tous c'étaient arrêtés de parler et de bouger. Chaque personne présente dans la pièce avait à présent le regard rivé sur Alicia.

Bah alors Smith, on aime attirer l'attention ?, rigola-t-il intérieurement.

Et puis soudain, comme un seul Homme, la pièce trembla et les chaises grincèrent. Les bandits étaient tous debout, homme comme femme, un air menaçant sur le visage. Cependant, ils ne bougeaient toujours pas. Alors la garde en rajouta une couche, qui eut l'effet escompté.

- Ah ah ! On a perdu son courage, les Clans ?, et elle arrosa l'assemblé de sa bouteille d'alcool dans un silence de mort, comblé par le piano.

Ce geste eut le don d'énerver la foule qui se jeta sur la pauvre fille. Celle-ci se jeta à son tour dans la mêler et une grande bataille commença. Chacun y allant de son poing pour énerver les autres. On pouvait clairement distinguer les différents gangs qui se menaient maintenant une guerre sans merci. Une seule intervention avait visiblement suffit à briser le maigre lien de paix entre tous. Les anciennes cicatrices remontaient à la surface...

Marc resta spectateur, s'amusant à regarder son amie donner des coups à n'importe qui. Leurs regards se croisèrent un instant et Alicia articula quelque chose comme un « Aller bouges toi » sévère. Le message fut vite passé et le jeune homme accouru derrière le comptoir, maintenant vide, pour se mettre à l'abri et avoir une vue d'ensemble. Une chaise vola et il l'esquiva sans mal. Il se prit tout de même un verre dans la tête mais ne broncha pas et se protégea un peu mieux. Accroupit, il chercha en vain une porte dérobée, une trappe ou même un levier pour ouvrir un passage. Il mit sans dessus dessous les étagères ; sans succès. Le bruit du verre cassé attira l'attention d'une serveuse se battant contre un colosse. Elle lui mit un crocher dans les jambes et se précipita vers Marc.

- Oh oh ! Tu fais quoi toi !, hurla-t-elle par dessus le bruit en attrapant le fugitif.

- Euh... rien... dit-il, penaud.

Puis, prit d'un soudain courage il retourna la situation et se libéra, frappant la femme au visage et s'enfuyant à grandes enjambés. Entre temps, il trébucha sur un corps inerte et faillit glisser sur une bouteille, qu'il prit et écrasa sur la tête de quelqu'un au hasard. Le bazar ambiant l'empêchait de réfléchir. C'était comme un immense bordel ou se faisait bousculer tout et tous le monde. Le jeune garde avait l'impression d'avancer dans une jungle dangereuse en continuel mouvement. Il esquivait, encaissait, ripostait et se baissait tous les deux pas.

Enfin il sortit de la mêlé et atterrit devant le piano ou la femme jouait toujours. Réfléchissant une seconde, une idée soudaine germa dans son esprit embrumé par l'alcool et la fatigue.

GendallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant