Chapitre 32 : Thomas

151 10 0
                                    

Alicia :

Héloïse laissa son regard divaguer à travers la fenêtre. Dehors, même si les nuages parsemaient le ciel ici et là, une fine brume était traversée par les rayons de soleil, qui baignait la cour du château d'une chaleur rassurante. Décembre arrivait à grands pas. Plus que deux jours avant l'anniversaire de son Altesse. Les préparatifs avaient commencé depuis quatre jours, et la jeune fille n'en pouvait déjà plus. A peine quelques heures après son retour de Jurdo, ses oreilles bourdonnaient déjà d'un surplus d'information. La douce vie dans la cité lui manquait tellement... Alicia était partit à l'entraînement depuis 6h ce matin, ne l'ayant croisée qu'une petite minute dans le couloir du personnel. Kiarra lui menait la vie dure, et la jeune garde se retrouvait cloisonnée une nouvelle fois avec la commandante, à frapper le vide et les mannequins de bois toute la journée.

Marc venait rendre visite à la princesse de temps en temps pour vérifier que tout allait bien, tandis que celle-ci se plongeait corps et âme dans la littérature d'idée, son professeur penché sur son épaule. Elle attendait en vain qu'un évènement vienne couper court à ces heures interminables en compagnie du vieil homme à la moustache tordue.

Visiblement, son souhait fut rapidement exaucé alors qu'une Alicia paniquée débarquait dans la pièce, Marc sur ses talons.

- Alicia ! Te voilà enfin..., s'exclama-t-elle, heureuse de retrouver son amie.

Celle lui offrit un sourire appuyé, avant de reprendre une mine sérieuse et de se tourner vers le professeur.

- Monsieur, je vous l'emprunte quelques instants, sur ordre du roi.

L'homme hocha la tête, compréhensif, alors que la princesse se précipitait hors de la salle, bien heureuse de combler son ennuie. Une fois dehors, elle soupira tout l'air retenu jusqu'ici.

- Enfin... J'ai cru que je n'en sortirais jamais ! Alors, que me veut mon père, cette fois-ci ?

- Et bien, ce n'est pas vraiment Monsieur le roi qui nous ordonné de venir vous chercher..., commença Marc en se grattant l'arrière du crâne.

- C'est Thomas.

- Thomas ?, répéta la bonde, incrédule.

- Oui, Thomas est un Homors. Il nous a aidé à traverser les galeries pour venir vous secourir. Vous savez, durant leur première attaque.

- Cela me semble lointain, à présent... Je m'en souviens. Pourquoi Diable l'ennemie aurait accepté de vous aider ?

- Oui, je sais, ça commence à faire longtemps... continua Alicia. Mais il avait fait vœux de ne pas nous trahir. Ce que je vous explique là, c'est que Thomas n'a jamais voulu faire partit de la Guilde. Nous avions passé un marché avec lui, promettant de venir le chercher quand l'heure serait venue. Visiblement, mes calculs étaient mauvais. Ce matin, il s'est présenté à la cour, ayant un message à délivrer. Des gardes l'ont enfermé, mais nous allons l'interroger plus en approfondit.

- Est-ce que c'est grave ?

- Oui. Enfin, de ce que j'en sais. Mais pour l'instant, vous ferez l'œuvre d'une protection doublée, votre Altesse.

Héloïse avala difficilement sa salive, perdant d'un coup toutes ses couleurs.

- Attends... Tu... Tu ne t'occupe plus de moi ? Enfin je veux dire, ce n'est plus toi qui s'occupe de ma garde rapprochée... ? Je croyais que mon père t'avais fait nommé chevalier pour ça..., bredouilla-t-elle, totalement confuse.

La jeune soldate l'attrapa solidement par les épaules, l'encrant dans le sol, sur ses deux pieds.

- Non, ne vous inquiétez pas, sourit-elle. Je vais mettre deux gardes pour votre protection personnelle aujourd'hui, le temps que j'interroge Thomas. Je prendrais Marc et Nina avec moi, donc ne vous préoccupez pas de son absence. Puis, ce soir, je prendrais le relais dans vos appartements. D'accord ? Je serais à votre chevet votre Altesse.

GendallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant