Chapitre 43 : Conflits

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Alicia :

Le matin se levait. Avec lui, le château entier se réveillait, réglé à la même horloge. Héloïse était debout, elle aussi, mais restait allongée, attendant patiemment la venue d'Alicia. A présent, la garde venait dans sa chambre de bon matin, ouvrant grand ses rideaux et faisant entrer un million de rayons de soleil dans la chambre de la princesse. Celle-ci avait perdu le décompte des jours passé avec sa chevalier servante. Mais à présent, elle lui semblait irremplaçable. Les débuts avaient été compliqués, certes, mais son cœur battait d'un nouvel entrain, Smith ainsi entrée dans sa vie. Elle se sentait plus forte, en sécurité et heureuse de pouvoir compter sur quelqu'un comme elle. Mais aussi, fière. Très fière de l'avoir comme amie proche. Quand elle voyait des groupes de jeunes venir au château juste pour apercevoir la chevalier, Héloïse se sentait privilégiée. Alicia était devenue une personnalité reconnue dans les rues de la Citadelle. Quelque fois, on contait son histoire dans les tavernes, bardes et tambourins à l'appuie. Mais la jeune garde ne semblait pas s'en rendre compte. Même pas du tout. Elle continuait de vivre sa vie, chevalier ou non, héros ou non. Sa conscience tranquille, presque innocente. Ses entraînements continuaient, la princesse lui rendant visite dans les salles de combats, regardant ses gestes progresser, devenir plus rapides, plus précis. Et Héloïse était fière d'être témoin de cette légende qui grandissait à ses côtés.

- Bonjour votre Altesse ! C'est l'heure de vous réveiller, une longue journée nous attend, débarqua la garde.

Elle ouvrit les fenêtres, comme toujours, et se tourna vers la princesse. Celle-ci se leva, retira la couverture d'un geste rapide et couru sauter sur une Alicia figée. S'agrippant sur le dos de la garde, elle enroula ses jambes autour de sa taille et s'effondra sur elle.

- Aliciaaaa je veux pas y aaalllleerrrrrr..., se plaint la princesse dans un râle sonore.

La garde rit un peu, amusée par le comportement enfantin de son Altesse et décida de jouer un peu avec elle. Elle trimballa la jeune fille jusqu'au lit et la jeta dessus comme un vulgaire sac, l'accompagnant dans sa chute.

- Aaaahhhhhhhh ! Alicia !, s'écria Héloïse en se relevant les cheveux en bataille.

- Vous êtes bien mieux comme ça votre Altesse, rigola franchement la garde, allongée à ses côtés.

Cette dernière la foudroya du regard et lui envoya un coussin en pleine tête. La soldate ne riposta pas, préférant rire enfouit dans les draps qui sentaient le pin, les livres usés et la peinture. Une odeur si douce accompagnées de romarin...

La porte s'ouvrit en grand. Encore une fois, Nina apparu dans l'encadrement.

- A CHAQUE fois j'ai l'impression d'interrompre quelque chose. Prévenez bon Dieu !, s'écria-t-elle en claquant le battant en bois, ressortie dans le couloir.

La garde se leva, ce qui fit soupirer Héloïse, et tenta en vain de faire disparaître les rougeurs apparentes sur ses joues.

- Hum, tu peux entrer Nina, dit-elle trébuchant légèrement sur les mots.

La femme de chambre poussa la porte une deuxième fois et fixa les deux jeunes filles un long moment avant de retirer son regard suspicieux pour sourire franchement.

- Aller ! Au boulot tout le monde ! Héloïse, allez vous préparer, nous avons un invité à table !

La garde fronça des sourcils.

- Qui exactement ?

- Vince ! Il revient aujourd'hui et les consignes du roi sont claires, dîner aux chandelles..., termina-t-elle fatalement.

GendallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant