Rhélonius :
Les choses allaient mieux. Du moins, le roi de Gendall l'espérait. Deux semaines étaient passées depuis l'anniversaire de sa fille, et les nouvelles étaient bonnes. Les Homors n'avaient pas donné signe de vie depuis des jours, soulageant un peu les consciences. Mais lui, Rhélonius, restait tracassé. La tête prise par un million de responsabilités, comme un bon souverain doit l'être... Et plus particulièrement par le mariage d'Héloïse, devenu une priorité pour la faire monter sur le trône. Alors il l'avait envoyée, hier, voir deux prétendants qui seraient de bonne compagnie et apporteraient les lettres de noblesse à la descendance des Saint-Clair. D'après les dires de la garde Smith, le deuxième avait été de bonne augure et il revenait aujourd'hui pour faire la cour à la jeune princesse. Cette annonce le soulageait un peu. Dans ses pensées les plus défaitistes il voyait déjà Héloïse mourir seule, sans enfant pour reprendre Gendall.
Avant qu'il ne puisse aller plus loin dans ses réflexions, on frappa à la porte de son bureau. Kiarra, la commandante des armées entra une mine sévère collée au visage.
- Que se passe-t-il ?, demanda immédiatement le roi, s'attendant au pire.
- Nous avons capturé quatre chefs de gang, comptant comme les personnes les plus dangereuses du royaume, entourées de leurs sbires en train d'entrer au château, annonça-t-elle durement.
- En quoi cela est-il grave ? N'est-ce pas une bonne nouvelle ?
- Si bien sûr... Mais ils demandent à vous voir.
Rhélonius prit un temps pour caresser sa barbe pensivement. Il pesait les probabilités de sa mort si il allait à la rencontre de ces bandits. Sa décision prise, il enfila son lourd manteau et sortit d'un pas pressé de son bureau. Sans attendre la commandante qui traînait quelques pas derrière lui, il traversa l'aile royale et passa par les grands jardins. Il aperçu alors Héloïse, qui était tranquillement assise sur un banc, un jeune homme assis à ses côtés et sa garde, un peu en arrière qui regardait fixement le sol, perdue dans ses pensées. Le roi la salua et Smith releva vivement la tête, s'inclinant brièvement à son passage. Il continua sa route et descendit une volée de marche. La puanteur des cachots vinrent chatouiller ses narines alors qu'il plongeait, torche à la main, dans les boyaux du château.
Des visages creusés à la maigreur effrayante le fixaient sur son passage. Des yeux morbides lui suppliaient la faim, lui montrait les blessures et le sang, mais Rhélonius passa son chemin, le regard fixe, sans émotions. Arrivant dans un couloir plus éloigné, il se tourna soudainement vers Kiarra, un peu plus sévère.
- A partir de demain, vous donnerez à ces personnes de quoi manger. Je vous faisiez confiance, dans mon château même la pire des crapules ne meurt pas de faim, c'est clair ?, gronda-t-il bassement.
La commandante eut un éclat de colère mais se contenta d'acquiescer sans un bruit, suivant l'homme à travers le dédale de cages en fer.
- C'est ici.
La femme ouvrit une cellule pleine de monde. Quatre personne étaient là, tapis dans le noir, a observer cet homme qui tenait le royaume entier dans la paume de sa main. Il y avait deux jumeaux, aux cheveux blancs et aux corps squelettiques, vaguement cachés par de longs manteau noirs. Une femme était présente, grande, le teint bronzé et les yeux sombres. Enfin un dernier homme d'âge mûr restait muet, les bras croisés, sa barbe rousse et ses iris bleues parlant à sa place, dans le fond de la cellule.
- Alors, messieurs dame, que me voulez-vous ?, demanda le roi en se plaçant à la lumière de la lucarne.
- Nous devons vous parler. Ou du moins, vous proposer un marché, commença la femme.
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Gendall
ParanormalLes Homors réapparaissent sur les terres de Gendall. Héloïse, princesse du royaume, déteste sa nouvelle garde qui la suit partout où elle va. Tandis que la Citadelle plonge petit à petit dans la guerre, Héloïse va devoir se battre contre ses sentime...