22. Les serpents sur les nerfs

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Sirius avait entraîné Dorcas dans la première salle vide qu'il trouva. Il tentait de rester impassible, mais la présence de la jeune fille à quelques centimètres de lui le perturbait, il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Dès qu'il croisait son regard il n'avait qu'une seule envie : l'embrasser.

Il y eu un léger moment de silence, où il se contentait de la fixer et elle d'éviter son regard. Elle semblait terriblement mal à l'aise, il pouvait voir le haut de ses pommettes rougir dès qu'elle croisait son regard. Elle se mordillait la lèvre et jouait avec ses bracelets d'un geste nerveux.

- Dorcas, regarde-moi s'il-te-plaît, commença-t-il d'une voix douce.

Dorcas eut subitement chaud en l'entendant prononcer son prénom. Elle tenta de relever le regard vers Sirius, mais comme à chaque fois qu'elle croisait son regard elle l'évitait incapable de soutenir son regard. Elle n'arrivait pas à soutenir son regard, il paraissait tellement décidé, sûr de lui, contrairement à elle.

- Je vais être honnête, se lança Sirius. Tu me plais énormément, je ne te vois pas comme une simple amie... Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé entre nous à Halloween, mais de ce que j'ai pu voir toi oui.

Un silence accueillit sa réponse. Dorcas était figé sur place, elle n'osait plus esquisser un seul mouvement.

- Parle-moi, continua le garçon, d'une voix légèrement suppliante.

Dorcas ne répondit pas et s'éloigna du garçon. Sirius fronça les sourcils, et il carra la mâchoire ravalant une réplique acerbe. Il ne voulait pas être méchant, mais l'attitude de Dorcas l'énervait. Et quand il était énervé il devenait mauvais. Elle faisait tout pour l'éviter, pour ne pas avoir à lui parler. Et une fois face à lui elle l'ignorait, et n'osait même pas le regarder en face. Et après c'était elle qui était censé être courageuse ? Et lui le lâche Serpentard ? Conneries.

- Tu n'es qu'une lâche Dorcas, dit-il finalement.

La jeune fille releva rapidement la tête, et osa enfin croiser son regard, il put apercevoir une lueur furieuse dans ses yeux, il venait de la piquer dans son égo. Un sourire mesquin étira ses lèvres alors qu'il la fixait intensément. Il voulait la faire réagir, qu'elle lui parle, qu'elle lui dise réellement ce qu'elle pense.

- Et ça ce dit Gryffondor, ricana-t-il en continuant son petit jeu.

Il s'approcha davantage d'elle, Dorcas se figea alors que l'odeur du garçon emplit ses narines. Elle n'arrivait plus à esquisser un seul mouvement.

- Qui aurait cru que la grande Dorcas Meadowes soit en réalité une petite fiotte ? Incapable d'avoir une réaction mature après avoir embrassé un garçon.

Des piques s'enfonçaient dans le cœur de la jeune fille à chaque nouvelle phrase. Elle voyait la lueur d'amusement dans les yeux gris de Sirius. Elle sentit la rage bouillir dans son sang.

- Ton attitude est ridicule, pire qu'un Serpentard pur jus, continua Sirius en se penchant vers elle.

Dorcas soutenait maintenant son regard. Elle le fusilla du regard.

- T'es qu'un sale con Black !

Sirius eut un sourire satisfait en entendant la voix rauque de Dorcas résonner dans la pièce.

- Mais c'est qu'elle parle !

- Va te faire foutre ! Je ne suis pas ton jouet Black, tu n'as pas le droit de m'insulter comme ça.

- Alors ça va être comme ça ? répliqua froidement Sirius. Je suis honnête, je te dis ce que je ressens pour toi et tu m'insultes ? Tu penses que je te prends comme un jouet ? Bordel, Dorcas ! Je ne ferais jamais ça, je ne te ferais jamais ça ! Je ne me rapproche pas des inconnus, je les ignore. Et pourtant je me suis rapproché de toi, j'ai fait un effort de te parler, d'apprendre à te connaître. Tu es la première fille qui me plait réellement, que j'ai envie de connaître. J'ai osé t'embrasser à Halloween, je t'ai parlé devant tout le monde, je viens de te dire ce que je ressens et toi pour toute réponse tu m'insultes ? Tu sais quoi Dorcas ? Toi va te faire foutre ! C'est toi qui te joues de moi. Un jour tu m'embrasses et le lendemain tu m'ignores et tu cours dans tout le château à chaque fois que je me retrouve sur ta route. Alors continue à te voiler la face, à m'ignorer, à te comporter comme une gamine, mais moi je ne m'accrocherais pas à toi plus longtemps.

Le monde à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant