𝟏𝟑 - 𝐏𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐝𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐢𝐬

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𝐄𝐥𝐥𝐲.

Interloquée, j'ai un temps de latence avant que mon cerveau se remette sur les bons rails.

— Punaise Mélia, tu as mis quelque chose dans mon verre ? demandé-je en surjouant l'ahurissement. Je crois que j'ai eu une hallucination auditive. Impossible que mon boss sache plaisanter.
— Lyanor... grogne le hot boss. Ne joue pas à ça.

Ses acolytes n'ont pas attendu que le roi de New York montre les crocs pour exploser d'un rire sonore et communicatif, qui fait se retourner quelques tables alentour. Vexé, il les honore de son regard le plus noir, mais je crois qu'entre eux, il n'y a pas réellement de rapport de force, ni de portefeuille car nullement impressionné, M. Beers lui tape sur l'épaule, hilare.

— Vous n'allez pas commencer tous les deux ! nous réprimande déjà Ethan, paré de son ton  paternaliste.

L'homme aux iris jade que toute assistante rêverait d'avoir pour patron me coule un regard mi-sévère mi-suppliant. Le même qu'il utilise au boulot lorsqu'il me demande de mettre beaucoup d'eau dans mon vin, quand il prêche que Kavanagh n'est pas celui que je crois. Je veux bien envisager que celui avec qui il a grandi est plus détendu et moins imbuvable avec sa famille, plus humanoïde que Mec Glaçon, mais que personne ne tente de me faire croire qu'un Saint se cache derrière l'attitude de Lucifer.

Il fait des efforts Elly, me rappelle ma petite voix.

Impassible à l'extérieur mais troublée à l'intérieur, je détaille de nouveau l'apollon. La vérité est que Liam Kavanagh est une dualité vivante, un physique attirant mais une personnalité qu'il vaut mieux éviter si on tient à sa santé mentale.

— On ne commence rien du tout, me défends-je avant de changer d'avis? Oh et si ! Et c'est lui qui a commencé. Depuis quand notre PDG a-t-il un sens de l'humour ? Quoi qu'il en soit, je refuse d'en faire les frais, encore moins sur mon temps personnel alors je vais rentrer.

Résolue à fuir sur le champ, je tends mon bras vers Mélia pour qu'elle me fasse passer mon sac à main. Surprise, ma meilleure amie ne bouge pas. Je me demande si elle n'est pas en plein dilemme : se ranger de mon côté et refaire le portrait à Kavanagh avec sa manucure fraîchement refaite, ou se passer de commentaire pour ne pas risquer de déplaire à Ethan.

— Lyanor...

Face au deuxième éclat de rire incontrôlable de ses amis, mon nemesis se pince l'arête du nez, manifestement excédé. Mes yeux bloquent sur ses doigts, se rappelant d'une scène classée X où ils sont allés explorer une partie très intime et actuellement trempée de mon anatomie, que je sens pulsée au rythme de mon pouls accéléré.

Folle à lier.

Ethan me fait les gros yeux, mécontent. Je ne saisis pas pourquoi sa réaction est aussi éloignée de celle des deux autres, je n'ai fait que dire la vérité. Il est pourtant le mieux placé pour comprendre que je ne peux pas simplement passer l'éponge parce qu'il me le demande. Il ne peut d'autant plus p as s'imaginer que j'allais bien prendre cette nouvelle intrusion dans ma vie privée, un week-end entre filles initié pour que l'on puisse toutes les trois déconnecter, de surcroît. Les choses étaient parfaitement claires lorsqu'il m'a demandé de revenir travailler pour lui, aucune mauvaise interprétation possible.

Point n°1 : Kavanagh et moi nous montrons professionnels en toutes circonstances lorsqu'il est mon patron, que je suis son employée.

Son petit coup fourré dans l'ascenseur, la semaine dernière, était donc en soi un coup de canif dans nos règles établies.

Point n°2 : notre cohabitation ne devra jamais être ébruitée.
Point n°3 : Je vis momentanément chez lui, en aucun cas avec lui. Chacun son coin et les moutons seront bien gardés. En somme, dîner ensemble n'était pas dans le contrat, car je ne suis pas Belle même s'il est la Bête.
Point n°4 : aucun déplacement professionnel ensemble sans la présence d'Ethan ou d'Aaron. Aucun déplacement personnel tous les deux, à fortiori. Je me rends à la tour par mes propres moyens. Comme avant qu'il ne se permette de faire de mois une « sans location ».

Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024Où les histoires vivent. Découvrez maintenant