Devious BOSS | En pause jusqu'au 6 octobre 2024

𝟐𝟔 - 𝐓𝐫𝐞𝐢𝐳𝐞. 𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈𝐈

𝐄𝐥𝐥𝐲.

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De : L.E_Johnson@gmail.com
A : E-Walsh@KMC.Corp/Holding.com.

Objet : faire les choses bien.

Je ne sais pas trop comment commencer, alors je vais simplement laisser mes idées couler.

Je suis arrivée au bout de mon chemin chez KMC. Il n'a pas été des plus calmes mais je pars sans regrets, reconnaissante d'avoir tant appris à vos côtés, certainement redevable de votre patience, votre persévérance et toute la confiance que vous m'avez accordée.

Je sais que je vous quitte sans préavis et alors que vous avez le dos tourné, mais j'espère que vous comprendrez que je ne pouvais pas faire autrement ; que parfois, tous les efforts ne sont simplement pas suffisants. Et je ne devrais probablement pas abuser de votre gentillesse, mais si vous acceptiez de me faire une petite lettre de recommandations, je suis certaine que cela pourrait vraiment m'aider.

Merci pour tout Ethan,
Amicalement,
Elly.
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Voilà comment s'achève mon contrat chez KMC : par une succession de mails et un demi-mensonge au milieu de plusieurs vérités. J'ai quelques regrets, mais Ethan Walsh aura déjà bien assez à gérer.

J'essaie de voir le bon côté de cette démission surprise, express et salvatrice : plus besoin de demander ma journée de mercredi...

Tiens, mon autruche préférée !
Je me raccroche aux branches comme je peux, OK ?

L'autre bonne nouvelle est que je ne suis pas folle. Cette révélation m'effraie pourtant davantage que le fait d'avoir cru l'être. La gifle est rude, doublement, mais cela a au moins eu le mérite de m'ouvrir les yeux.

Cette montre est tout ce que je possède de mon père à New York, il n'est pas question que j'y renonce. Elle n'est pas la seule qui avait disparu de mon champ de vision. Voilà pourquoi j'avais l'impression que mon esprit me jouait des tours : il cherchait simplement à me faire savoir que quelque chose d'important n'était plus à sa place. Jour et nuit, il menait son enquête, revivait le passé pour déterminer où était la faille, la lacune ; mon erreur. Car mon cerveau est comme cette ville : il ne dort jamais tout à fait.

Non contente d'être une voleuse, Meryl a parfaitement interprété l'employée modèle éplorée devant le bad boss intransigeant. Elle est maligne, la garce : aucune âme chez KMC n'ignore que lui et moi nous détestons. Un ricanement sournois délavé de joie m'échappe, creuse un peu plus le trou de ma rancœur et de leur ignorance. S'ils savaient qu'il y a treize jours à peine, c'est une toute autre partition que Liam Kavanagh est venu jouer dans ma chambre d'hôtel... S'ils savaient que, loin de me congédier, il s'est affairé à me rendre folle de désir, folle de ses carresses habiles, de ses râles et de chacun de ses soupirs. Qu'une fois n'a pas suffi à nous purger d'une attirance presque obsédante, et que trois rapports n'ont en rien arrangé nos relations.

Que dans l'intimité d'une unique nuit, le tyran est capable d'offrir plus d'orgasmes que n'importe qui. Qu'un seul regard saphir empli de désir et quelques mots susurrés de sa voix de velours ont suffi à me faire capituler. Que c'était peut-être même couru d'avance, mon corps buté le voulait envers et contre toute raison.

Je ne me suis aperçue de la disparition de mon précieux bijou que ce matin. J'ai retourné l'appartement, me fustigeant d'être aussi tête en l'air ces derniers temps. Je ne me reconnaissais plus, mon superpouvoir sur pause la seule fois où j'avais vraiment besoin de lui. La perdre était comme perdre mon père une seconde fois. Le cœur comprimé, j'ai laissé mes larmes couler, ma colère contre moi-même gronder. Je crois que mon voisin a dû m'entendre, mais qu'il a eu la bonne idée de ne pas s'en plaindre.